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NUITS APPALACHES DE CHRIS OFFUTT

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Tucker est un tout jeune soldat qui revient de la guerre de Corée et rentre chez lui, dans sa campagne américaine. Il croise alors par hasard le chemin de Rhonda, une jeune fille de quinze ans qu’il parvient à tirer d’une situation très délicate avec son oncle. C’est un coup de foudre et les deux choisissent de se marier. Mais leur vie ne va pas être celle à laquelle ils avaient aspiré au départ.

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C’est rare que je choisisse un livre à la bibliothèque complètement au hasard. En lecture, j’aime quand même bien avoir des repères, que ce soit autour d’auteurs que je connais ou des conseils de proches dont je connais à peu près les goûts. Là, pour une fois, je me suis laissé porter par mon instinct et j’ai donc choisi ce livre de Chris Offutt, auteur que je ne connaissais pas. Plusieurs éléments m’ont fait choisir ce roman : il y a d’abord la couverture que je trouve très belle et puis, surtout, le fait que ce soit édité chez Gallmeister, maison d’édition spécialisée dans la littérature américaine et qui publie notamment l’immense David Vann ainsi que Pete Fromm dont j’ai dernièrement vraiment aimé La vie en chantier. Bref, il y avait différents élément qui faisaient que j’avais globalement plutôt confiance dans ce livre. Et j’ai bien fait car ce Nuits Appalaches est un roman prenant, très beau par moments et qui m’a pas mal fait penser à l’écriture d’un auteur que j’aime tout particulièrement (et qui, comme Offutt n’écrit pas très souvent), à savoir l’immense Cormac McCarthy.

 

Pourquoi donc ce lien qui m’a semblé assez rapidement évident ? D’abord, il y a dans l’écriture une grande importance...

  •  Timothée
  •  17.03.2020, 21:30

PAZ DE CARYL FÉREY

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Le calme semble ne pas être loin en Colombie alors que FARC et narcotrafiquants ont accepté de discuter d’un accord de paix, sous l’égide de Saul Bagader. Mais une vague de meurtres atroces vient rappeler les pires heures du pays. Lautaro, le fils de Saul, chef de la police de Bogota, va devoir plonger dans la douloureuse histoire familiale pour essayer de comprendre ce qui se joue réellement.

Caryl Férey, l’un des auteurs de polar français les plus reconnus aujourd’hui, s’est lancé dans une exploration de l’Amérique du Sud à travers ses derniers romans. En nous racontant une histoire moderne qui prend racine dans l’histoire mouvementée du pays, il montre comment ce passé souvent peu glorieux a des conséquences énormes sur le présent. Après Mapuche (sur l’Argentine) et Condor (sur le Chili), il s’intéresse cette fois-ci à la Colombie. Si le sujet est peut-être moins « politique » (il n’y a pas là d’ancienne dictature qui trouble le passé), les années de guérilla, ainsi que l’importance du trafic de drogue ont profondément marqué le pays et continuent d’ailleurs à le faire aujourd’hui. Comme toujours, on sent que l’auteur a cherché à s’imprégner de son sujet et qu’il veut faire passer au lecteur la rage qui l’habite en décrivant les turpitudes d’un pays qui semble voué à ne connaître que la violence comme mode de fonctionnement.

Car, une fois de plus, ce qui marque ici dans l’écriture de Férey, c’est la manière dont il ne cherche à aucun moment à ménager le lecteur (même s’il avoue dans la note de fin avoir plutôt édulcoré certains éléments) et mêmes ses propres personnages. Avec lui, on ne sait jamais...

  •  Timothée
  •  27.02.2020, 18:00

LA VIE EN CHANTIER DE PETE FROMM

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Marnie et Taz sont en train de retaper complètement une petite maison qu’ils ont achetée. Ils sont jeunes, insouciants et quand Marnie tombe enceinte, ils sont sûrs de trouver les ressources pour s’occuper du bébé à venir. Mais le destin va s’en mêler et laisser Taz seul avec cet enfant. Comment va-t-il faire face à une situation complètement impensable ?

C’est toujours intéressant de découvrir un nouvel écrivain dont on n’a jamais entendu parler avant. Ça peut être synonyme de mauvaise surprise (je viens par exemple d’arrêter ma lecture du Planisphère Libski de Guillaume Sørensen après 80 pages, tant je ne trouvais absolument aucun plaisir dans ce livre) mais, la plupart du temps, je parlerais quand même de belle expérience, avec l’envie (plus ou moins prononcée) de s’attaquer à un autre ouvrage de l’auteur. Pour me rassurer vis-à-vis de Pete Fromm, il y avait quand même la « caution David Vann » puisque l’auteur américain que j’apprécie tant donne, sur la quatrième de couverture, son avis (positif, forcément) sur son collègue. Forcément, je me disais que je pouvais y aller tête baissée. Et, franchement, je n’ai pas été déçu. Bien au contraire, La vie en chantier est un livre qui m’a marqué et que je considère comme l’un des plus beaux que j’ai pu lire dernièrement.

 

Pourtant, Dieu sait que le sujet est terrible : il s’agit du deuil de l’être aimé qui intervient au moment sans doute le plus intense de la vie d’un couple, celui où un enfant naît. Franchement, vu comme ça, on s’imagine un livre triste et « plombant » qui nous narre l’existence d’un homme obligé de vivre dans un cauchemar. Pete Fromm dépasse largement cela et nous offre le récit d’une renaissance, forcément douloureuse,...

  •  Timothée
  •  16.02.2020, 21:00

CIVILIZATIONS DE LAURENT BINET

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Et si les Vikings avaient émigré vers le sud aux environs de l’an mille ? Et si Christophe Colomb n’était jamais arrivé en Amérique ? Et si les Incas avaient débarqué à Lisbonne au milieu des années 1500 avant d’envahir l’Europe ? C’est bien ces différentes éventualités qui sont imaginées ici… Et, forcément, la face du Monde en serait changée…

Laurent Binet passe actuellement un peu pour être la nouvelle coqueluche de la littérature française. Les quelques livres qu’il a écrit ont tous connu un succès, notamment en termes de prix remportés (HHhH – dont l’adaptation était détestable – a eu le Goncourt du premier roman et La Septième Fonction du langage le Prix Interallié) et c’est encore une nouvelle fois le cas avec Civilizations qui a obtenu le Grand Prix du roman de l’Académie française en 2019. Bref, on a là un hauteur qui est visiblement reconnu par la critique mais aussi par ses pairs. Et je dois avouer que son dernier livre m’intéressait particulièrement car je trouve l’idée d’imaginer une Europe complètement différente si les événements historiques s’étaient enchainés différemment absolument géniale. Une vraie uchronie en quelque sorte. Mais, finalement, le résultat global m’a un peu déçu. Sans doute en attendais-je trop…

Passons rapidement sur les parties I, II et IV qui sont assez courtes et relativement annexes (celle sur Christophe Colomb est même franchement décevante). Elles permettent en fait d’avoir les principaux éléments qui sont nécessaires pour comprendre la troisième partie, la plus longue (elle doit représenter les trois-quarts du livre) et la plus intéressante puisque celle consacrée à l’invasion des Incas en Europe...

  •  Timothée
  •  23.01.2020, 10:00

MIROIR DE NOS PEINES DE PIERRE LEMAITRE

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En avril 1940, au plein cœur de la « Drôle de guerre », une femme court, nue, sur un grand boulevard parisien. Elle vient d’être témoin d’un terrible drame dont elle va devoir comprendre la genèse. Le tout au cœur d’une période où l’histoire du pays tout entier est en train de basculer dans l’irrationnel et le tragique.

Voilà le livre que j’attendais le plus en ce début d’année. En effet, Pierre Lemaitre clôt avec cet ouvrage la trilogie qu’il a lui-même appelé « Les Enfants du désastre » commencée avec Au revoir là-haut (qui a obtenu le Prix Goncourt) et poursuivie avec Couleurs de l’incendie. C’est une trilogie même si, à mon sens, chacun des livres est bien indépendant. Evidemment, à chaque fois, le personnage principal avait déjà pu être évoqué dans le premier tome mais son rôle était suffisamment mineur pour ne pas que l’on parle de suite. Après Madeleine Péricourt précédemment, c’est de Louise – la petite fille qui aide Edouard et Albert dans Au revoir là-haut – dont il est principalement question dans Miroir de nos peines. C’est donc plutôt dans un univers plus que dans des protagonistes qu’il faut trouver une continuité. Et, de façon assez logique, puisque cette trilogie se trouve au cœur de l’entre-deux-guerres Pierre Lemaitre s’intéresse ici à la période qui précède l’Armistice du 22 Juin 1940 puisque l’histoire débute là en avril de la même année. Ainsi, l’auteur clôt en beauté son cycle avec un troisième livre une nouvelle fois de très grande qualité.

 

On se retrouve donc au mois d’avril 1940, au cœur de...

  •  Timothée
  •  07.01.2020, 16:30