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LES TESTAMENTS DE MARGARET ATWOOD

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Au cœur de l’apogée du régime théocratique de la République de Galaad, trois femmes très différentes racontent leur existence. Il y a d’abord l’une des Tantes fondatrices du régime, mais aussi deux jeunes fille qui ont chacune grandi d’un côté de la frontière : au Canada pour l’une, et à Galaad même pour l’autre. Leurs récits s’entremêlent pour montrer ce qu’est devenue cette République abjecte.

Je vais être tout à fait honnête, j’ai découvert La servante écarlate (dont Les Testaments est une suite) avec la série produite par la plateforme Hulu et dont la première saison (qui suit l’intrigue du livre) a été diffusée en 2017. J’ai d’ailleurs vu les deux premières saisons (et je vais m’attaquer à la troisième bientôt) et il est assez étrange de se dire que, finalement, Les Testaments ne sont pas du tout la même suite que la deuxième saison. Margaret Atwood a choisi, plutôt que de continuer l’intrigue autour de DeFred, la servante héroïne du livre, de s’intéresser à la manière dont le régime de Galaad a finalement chuté (on le sait dès la fin du livre, paraît-il). Vu comme l’auteure remercie à la fin du livre les producteurs de la série pour leur travail, je me dis qu’elle a plutôt été contente du travail réalisé et que le passage de l’écrit au petit écran a été de qualité selon elle. Pour autant, on peut voir le fait que Margaret Atwood fasse un saut de quinze ans par rapport à la fin du livre une volonté de sa part de « reprendre le contrôle » de son histoire, sans que ça n’entre complètement en contradiction avec les développements de la série. Tout cela pour dire que je ne me sens donc pas complètement « honteux » de lire la suite d’une série télévisée (puisque, dans les faits, c’est le cas).

 

  •  Timothée
  •  02.01.2020, 16:00

DATABIOGRAPHIE DE CHARLY DELWART

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A 44 ans, le romancier et scénariste belge Charly Delwart a décidé de faire le point sur sa vie. Mais il ne le fait pas par une « simple » autobiographie mais plutôt à travers un grand nombre de statistiques et de graphiques qui racontent son existence et son rapport aux autres. Il agrémente toutes ces données de réflexions personnelles.

Etant donné que mon goût pour la statistique en tout genre est relativement connu (j’ai du mal à m’empêcher de faire des tableaux Excel sur de nombreux sujets, tels que les scores des matchs de Federer, les tirs couchés au biathlon ou les notes moyennes donnés aux films que j’ai pu voir), il n’était guère étonnant qu’on m’offre cette année pour Noël ce livre, dont je n’avais aucunement entendu parler. Je trouve le concept absolument génial : mettre 44 ans de vie dans une centaine de graphiques, franchement, il fallait y penser. Le procédé est excessivement ludique et s’inscrit tout à fait dans notre époque où les statistiques ont pris une importance considérable (je pourrais me lancer dans un débat sur leur place dans le sport, notamment le football, mais ce n’est pas vraiment le but de cette critique). Mais, ce qui est fort, c’est que Databiographie n’est pas seulement un inventaire drôle. Dans sa manière d’ordonner ces données, de les commenter (puisqu’il y a aussi des textes à côté de ces graphiques), Charly Delwart créé un réel objet littéraire, qui, pour le coup, ne ressemble vraiment à rien d’autre que j’avais pu lire précédemment.

 

Ce qui est vraiment intéressant, c’est la manière dont il se raconte, lui, évidemment, mais aussi comment il met son existence en rapport direct avec celle de tout le monde, en se demandant notamment de quelle manière...

  •  Timothée
  •  31.12.2019, 17:00

TOUS LES HOMMES N’HABITENT PAS LE MONDE DE LA MÊME FAÇON DE JEAN-PAUL DUBOIS

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Paul Hansen purge une peine de prison de deux ans dont on ignore la cause. Il partage sa cellule avec Patrick Horton, un Hells Angel haut en couleur. Son incarcération le pousse à revenir sur sa vie et sur les différents personnages et éléments qui ont fait de lui ce qu’il est maintenant.

Ce n’est pas forcément quelque chose que je cherche à faire absolument (comme, un temps, aller voir au cinéma la Palme d’Or du Festival de Cannes ou le nouveau Woody Allen), mais il s’avère que, parfois, je m’attaque au livre qui a reçu le prestigieux Prix Goncourt, celui qui est le plus attendu de toutes les récompenses littéraires et qui peut faire à lui tout seul une carrière. J’ai rarement été déçu (Au revoir là-haut de Pierre Lemaître était même un très grand livre, dont l’adaptation au cinéma par Albert Dupontel, vue récemment, ne m’a, elle, pas vraiment convaincu). C’est donc encore le cas cette année. J’étais à la fois plutôt « rassuré » par l’auteur (dont j’avais pu apprécier précédemment Le cas Sneijder) et encouragé par toutes les personnes que je connaissais qui l’avaient déjà lu et m’en disaient le plus grand bien. Et ce Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon s’est inscrit dans cette lignée puisqu’il m’a vraiment plu. C’est même le genre de roman que l’on est triste de quitter une fois qu’on a tourné la dernière page.

 

Cela tient principalement au fait que l’auteur a un vrai talent pour inventer ici de toute pièce la vie d’un homme auquel, en tant que lecteur, on s’attache forcément. Pendant presque 250 pages, on...

  •  Timothée
  •  28.12.2019, 13:00

LA SERPE DE PHILIPPE JAENADA

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En octobre 1941, un terrible meurtre fait les gros titres de la presse. Un homme, sa sœur et leur bonne ont été assassiné dans un château du Périgord. Tout semble accuser Henri, le fils, seul présent et qui avait emprunté l’arme du crime, puisqu’il est le seul héritier. Pourtant, il sera acquitté, avant de partir en Amérique du Sud et de revenir avec un livre écrit sous le nom de Georges Arnaud.  Philippe Jaenada tente aujourd’hui de percer ce qui reste encore un mystère…

Il y a quelques mois, je suis tombé devant ce livre lors d’une incursion dans une librairie un jour de canicule (histoire vraie !) et je me suis souvenu qu’il y a deux ans, lors de sa sortie, on en avait beaucoup entendu parler (favori au Goncourt, notamment, et vainqueur du Prix Femina, finalement) et que j’avais eu envie de le lire. Moi qui adore les faits divers, je trouvais vraiment « chouette » le principe d’un auteur qui revienne plus de 75 ans après sur des meurtres encore officiellement inexpliqués par la justice pour mener sa propre enquête à partir du matériau restant (il est d’ailleurs fascinant – et d’une certaine manière rassurant –  qu’on retrouve autant de documents, si longtemps après les faits et le procès). C’est devenu un peu la spécialité de cet auteur dont c’est le premier ouvrage que je lis, puisqu’il s’est intéressé auparavant aux personnages de Bruno Sulak (braqueur français célèbre dans les années 80, notamment pour ses évasions) et de Pauline Dubuisson (accusée dans les années 50 du meurtre de son ex-petit ami, Felix Bailly). Et, même si je n’ai pas forcément dévoré La Serpe d’une traite (j’ai même lu un ou deux livres entre temps), je dois dire que c’est un ouvrage qui a fini par me convaincre.

 

Il...

  •  Timothée
  •  19.12.2019, 12:00

UN POISSON SUR LA LUNE DE DAVID VANN

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Jim Vann revient en Californie pour ce qu’il pense être la dernière fois. En effet, accompagné d’un revolver, il a décidé d’en finir avec une vie qui le fait trop souffrir. En revoyant son frère, ses parents, son ex-femme et ses parents, il veut boucler la boucle. Mais tous ces derniers, chacun à leur manière, tentent de lui faire changer d’avis. Avec succès ?

David Vann fait partie de ces auteurs dont je lis systématiquement les nouveaux livres (sauf l’avant dernier, L’Obscure Clarté de l’air, mais je vais vite me rattraper). Je l’avais découvert en prenant un choc assez terrible avec la lecture de son premier ouvrage, l’incroyable Sukkwan Island et depuis, je suis toujours aussi fasciné par on écriture et la manière dont il aborde les fêlures des relations familiales. Aquarium, le dernier que j’ai lu, est l’un des livres les plus poignants et magnifiques que j’ai pu apprécier ces dernière années. Depuis toujours, il y a dans ces récits une vraie noirceur, avec la présence plus ou moins formulée de la maladie, du suicide, de la complexité des liens au sein de la famille et on sent que ce sont des éléments qui sont importants pour lui et même constitutifs de ce qu’il est en tant qu’humain.  Là, avec Un poisson sur la lune, David Vann nous livre finalement presque une explication à tout ce que l’on avait pu percevoir jusque-là. En effet, il nous raconte, entre fiction et réalité, l’histoire de son propre père.

 

Et, autant le dire tout de suite, celle-ci n’est pas joyeuse. En effet, séparé de son ex-femme et de ses enfants et vivant en Alaska, Jim décide...

  •  Timothée
  •  05.12.2019, 11:00