Près de vingt ans après la fin des aventures du sorcier le plus célèbre du Monde, nous retrouvons Harry Potter en père de famille, alors qu’il travaille au Ministère de la Magie. La relation avec son fils Albus est de plus en plus compliquée, d’autant que ce dernier a de plus du mal à gérer l’héritage familial et que ses premiers pas à Poudlard ne se passent pas très bien. Les choses se compliquent encore quand le danger d’un retour des Forces du Mal devient de plus en plus imminent...

Soyons clairs d’entrée, si j’ai mis dans le titre le nom de JK Rowling, c’est vraiment par facilité, et aussi pour faire suite au plan de communication qui a été mis en place autour de cette œuvre. Car, dans les faits, l’auteur de la saga initiale n’est pas réellement à l’origine de cette pièce de théâtre, écrite par Jack Thorne, et à laquelle elle a participé dans un rôle de « consultante ». D’accord, on s’en moque un peu de savoir qui a vraiment tenu le crayon, même si, selon moi, cela explique sans doute une partie des réserves que j’ai pour ce texte. Car si je l’ai lu très rapidement (parce qu’on a quand même envie de savoir ce qu’il va se passer), on ne peut pas dire que ce Harry Potter et l’enfant maudit m’ait convaincu. Déjà, le fait de lire du théâtre est toujours quelque chose qui m’a profondément agacé. Je trouve qu’on ressent bien plus la frustration de ne pas voir le texte s’animer que le plaisir de le parcourir. Et là, rien n’est fait pour nous aider car les didascalies sont assez peu nombreuses et, surtout, sont la plupart du temps ridicules (je ne sais pas si c’est un problème de traduction, mais franchement…). Là où l’écriture de JK Rowling était intéressante car nous plongeait véritablement dans un univers, avec de nombreux détails, cette retranscription est très « sèche » et m’a empêché de vraiment rentrer dans cette histoire.

Mais, au-delà de cet aspect (que l’on a en tête au moment de commencer la lecture, donc on ne peut pas se plaindre), qu’en est-il du fond ? Ce retour des personnages principaux de Harry Potter est-il un succès ? Je suis très loin d’être un expert de cet univers mais il me semble tout de même que ce nouvel épisode des aventures (une suite ? pas vraiment) se base sur de très nombreuses incohérences en termes de scénario (les spécialistes, eux, se sont fait une joie de les débusques une à une !). Sans trop en dévoiler, le mécanisme principal de l’histoire (qui est d’ailleurs d’une facilité confondante) n’est pas crédible une seule seconde et les aventures qui suivent perdent forcement de leur intérêt. Mais ce qui m’a sans doute le plus dérangé, c’est le côté extrêmement caricatural de tous les personnages : Ron passe pour un débile profond, Hermione pour une insupportable,… Il y a un manque de nuances absolument confondant… Alors, oui, pour être honnête, on n’a pas vraiment le temps de s’ennuyer (le fait que l’on tourne les pages toutes les trente secondes nous occupe bien, d’ailleurs) mais franchement, on aurait largement préféré revoir Harry, Ron, Hermione et les autres dans un vrai livre, avec un vrai scénario…

« ALBUS

Papa ! Il n'arrête pas de me répéter tout le temps la même chose !

HARRY

James, arrête un peu.

JAMES

J'ai simplement dit qu'il allait peut-être se retrouver à Serpentard. Et c'est bien possible, alors...(sous le regard noir de son père) bon, d'accord.

ALBUS (il lève les yeux vers sa mère)

Vous m'écrirez, hein ?

GINNY

Tous les jours, si tu veux. »

Si ça fait évidemment plaisir de retrouver les personnages principaux de cette grande saga qu’était Harry Potter, il n’en reste pas moins que cette nouvelle histoire les mettant en scène n’est pas parvenue à me convaincre. Cette retranscription d’une pièce de théâtre manque forcément de force visuelle et pêche aussi sérieusement dans son scénario qui se base sur ce qui semble être une absurdité complète et qui donne à tous les personnages un aspect bien trop caricatural. Si la lecture est parfois pénible, je pense tout de même que c’est bien plus sympathique à voir en vrai. Même si le scénario, lui, reste le même…