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LA DISPARITION DE STEPHANIE MAILER DE JOËL DICKER

 L'Article


Joël Dicker



En 2014, une jeune journaliste, Stephanie Mailer, disparaît après avoir affirmé à un policier qu’il s’était trompé de coupable dans une affaire vieille de vingt ans. Le maire de la ville d’Orphea, sa famille, et une passante ont été assassinés le jour de la première du tout nouveau festival de théâtre de la ville. Les événements refont donc surface et c’est une nouvelle enquête que Jesse, aidé de Derek, son compagnon de l’époque, et d’Anna, une flic coriace, va devoir mener…

 

Avec le dernier Ferrante, le nouveau Joël Dicker était vraiment le roman que j’attendais le plus en ce début d’année (je ne suis donc pas très original puisque je pense que ce sont les deux plus grosses ventes depuis janvier…).En effet, j’avais été vraiment bluffé par le deuxième roman de ce jeune auteur suisse (La vérité sur l’affaire Harry Québert) et si son livre suivant (Le livre des Baltimore) m’avait un peu moins convaincu, il n’en restait pas moins que j’avais vraiment envie de me faire mon idée rapidement sur cette Disparition de Stephanie Mailer. Plus de six-cent pages, avalées en un peu moins d’une semaine (avec des contraintes qui m’ont empêché d’aller plus vite), ça montre bien que ce livre se lit bien et que, une fois que l’on a commencé à plonger le nez dedans, il n’est pas facile de vraiment s’en détacher. Pour autant, est-ce un bon roman ? J’aurais du mal à dire que c’est mauvais, puisque l’intrigue m’a quand même happé et que certains éléments m’ont plu. Pour autant, j’ai trouvé l’ensemble finalement assez décevant, notamment parce que le tout manque d’originalité et que j’ai senti assez vite les surprises venir (ce qui est toujours à la fois gratifiant mais un peu énervant pour un roman policier)…

On retrouve dans cette Disparition de Stephanie Mailer pas mal d’éléments qui contribuaient au succès de Harry Québert : deux temporalités qui se complètent et se suivent en parallèle, une ville du Nord-est américain, des personnages liés à la littérature, un meurtre,… Bref, sur le principe, on peut avoir le sentiment que Joël Dicker ne s’est pas forcément foulé pour reproduire un succès. Et, au fil de la lecture, je me suis dit que c’était presque pire que ça car, au niveau de la construction et de l’intrigue, le tout est bien moins original. S’il y a plusieurs narrateurs (avec, quand même principalement la voix de Jesse Rosenberg, le policier qui avait mené l’enquête en 1994 et qui la relance en 2014), on est quand même dans une trame de policier assez « classique » avec une enquête qui avance, son lot de fausses pistes, d’intrigues parallèles, de surprises en tout genre et de personnages assez caricaturaux. On peut tout de même dire que Dicker sait y faire pour que l’on s’accroche à cette enquête à (très nombreux) tiroirs. Pourtant, en accumulant les personnages, il perd parfois le lecteur dans des histoires et des protagonistes pas forcément très intéressants (notamment Dakota et sa famille), de sorte que cela ralentit parfois un rythme globalement effréné. Au niveau du style, on retrouve ces facilités d’écritures et même des passages pas très bien écrits qui marquaient déjà ses précédents livres (au point que l’on se demande parfois si ce n’est pas fait exprès pour faire « croire » à la traduction d’un roman américain). En fait, les défauts de Joël Dicker sont toujours là mais j'ai eu du mal à retrouver ce qui m'avait vraiment plu dans Harry Québert, notamment. Finalement, je ne peux pas dire que je suis complètement déçu suite à la lecture de ce livre mais je suis loin d'avoir été conquis...



« J’avais imaginé que je passerais ma dernière semaine au sein de la police à flâner dans les couloirs et à boire des cafés avec mes collègues pour faire mes adieux. Mais depuis trois jours, j’étais enfermé dans mon bureau du matin au soir, plongé dans le dossier d’enquête du quadruple meurtre de 1994, que j’avais ressorti des archives. La visite de cette Stephanie Mailer m’avait ébranlé : je ne pouvais penser à rien d’autre qu’à cette phrase qu’elle avait prononcée : “La réponse était juste sous vos yeux. Vous ne l’avez simplement pas vue." »

 

Joël Dicker livre là un livre policier qui se laisse largement lire, et qui est même bien prenant à certains moments, soyons honnête. Il reprend des façons de faire déjà utilisées dans La Vérité sur l’affaire Harry Québert mais ça fonctionne un peu moins bien ici. Sans doute parce que l’histoire est moins forte, les surprises moins étonnantes et les histoires parallèles un peu inutiles. Honnête mais pas transcendant, en quelque sorte.



La disparition de Stephanie Mailer




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