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LA ROUTE DE CORMAC MCCARTHY

 L'Article


Cormac McCarthy

Dans un monde où l’Apocalypse a eu lieu, il ne reste que peu de survivants et ceux-ci se livrent à toutes formes d’horreur. Un père et son fils traversent cette terre dénudée et sans vie, avec leur caddie, pour aller vers la mer, dernier symbole d’espoir et échapper à cette non-civilisation.

Quatrième lecture de ce roman et toujours la même émotion lorsque j’ai refermé le livre. Il faut dire que c’est toujours aussi fort et la relecture n'altère en rien cette puissance indescriptible. L’histoire est en elle-même vraiment incroyable bien que finalement assez banale. Cormac McCarthy arrive parfaitement à rendre ce monde post-apocalyptique au paysage désolé. Même les personnages sont déréalisés puisqu’appelés pendant tout le film « l’homme » et « le petit ». Ils n’ont ni nom, ni origine. On sait très peu de choses sur leur passé et notamment le destin de la mère de l’enfant. Seuls quelques flashs reviennent sur des épisodes particuliers. Il peut sembler y avoir une forme de répétition dans ce qui arrive au père et son fils mais, en fait, il y a une vraie évolution tout le long de ce voyage imposé chez chacun des deux personnages. C'est là que le livre devient vraiment épatant : dans sa façon de toujours se réinventer tout en gardant une trame identique.

Le récit en lui-même est construit d’une succession de courts paragraphes (d’une petite dizaine de lignes à trois pages au grand maximum). Certains de ces paragraphes sont hautement poétiques, d’autres beaucoup plus prosaïques. Mais ils ne sont jamais inutiles. Une telle construction permet en plus au lecteur de ne jamais décrocher. Globalement, tout est magnifique dans ce livre, notamment dans le style littéraire de l’auteur, parfaitement en lien avec ce qui se passe. Les trente dernières pages sont tout simplement sublimes. Une telle adéquation entre forme et fond est quelque chose que je n’avais jamais vu et qui pourrait bien rarement se reproduire. En fait, c’est vraiment dur de parler de ce livre tant il se vit de façon intime pour le lecteur. Je vous laisse donc plutôt le découvrir

« Il était couché et écoutait le bruit des gouttes dans les bois. De la roche nue, par ici. Le froid et le silence. Les cendres du monde défunt emportées ça et là dans le vide sur les vents froids et profanes. Emportées au loin et dispersées et emportées encore plus loin. Toute chose coupée de son fondement. Sans support dans l’air chargé de cendre. Soutenue par un souffle, tremblante et brève. Si seulement mon cœur était de pierre. »


Sans aucun doute l’un des plus grands livres que j’ai pu lire dans ma vie. Une adéquation exceptionnelle entre la forme et le fond, un style d’une clarté et d’une pureté vraiment impressionnantes, une histoire très forte… Bref, un roman qu’il faut absolument avoir lu. L’œuvre majeure d’un écrivain exceptionnel. UN VRAI MUST. L’adaptation cinématographique est, elle, plutôt de bonne facture.

La Route




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