Septembre est de façon un peu traditionnelle un des parents pauvres mensuels des sorties cinéma de l’année. En effet, la période estivale a souvent été propice à la sortie de grosses productions et la rentrée n’est pas forcément le moment où les gens ont le plus l’envie ou le temps d’aller au cinéma. Il n’y a souvent que les films présentés au festival de Cannes précédent qui profitent de cette période pour sortir. 2011 ne semble finalement pas vraiment déroger à la règle puisque le mois est assez faible, mise à part une très grosse semaine d’entrée de jeu, et recèle beaucoup des sélectionnés (et non récompensés) cannois… Il est quand même important de noter l’improbable sortie de deux films sur la guerre des boutons – le premier de Yann Samuel le 14 septembre et l’autre de Christophe Barratier le 21 – dans un contexte de véritable guérilla entre les deux producteurs : un peu triste et désolant pour le cinéma français…


· Mercredi 7 Septembre

C’est la très grosse semaine du mois avec la sortie de pas moins de cinq films, qui, à différents niveaux peuvent valoir le coup d’œil. Je n’aurai peut-être pas le temps (ni la possibilité) de tous les voir mais je vais les classer dans un ordre de priorité :

- Habemus Papam de Nanni Moretti :

Film plutôt remarqué et bien vu à Cannes qui raconte comment un cardinal français refuse de devenir pape après une sorte de « crise de foi ». Nanni Moretti est plutôt un réalisateur intelligent, un bon conteur et Michel Piccoli est, paraît-il, vraiment excellent.

- L’ange du mal de Michele Placido :

Le réalisateur du plutôt bon Romanzo Criminale reste dans la même veine en racontant le destin du Jacques Mesrine Italien avec, dans le rôle titre, le toujours très bon et glacial Kim Rossi Stuart.

- Présumé coupable de Vincent Garenq :

Le premier film tiré d’un des faits divers les plus retentissants de ces dernières années, le scandale d’Outreau. Il se base sur la vie de l’huissier (Alain Marécaux) qui a tout perdu dans cette histoire en étant accusé à tort.

- Sexe entre amis de Will Gluck :

La réponse du berger à la bergère à Sex Friends. Cette fois-ci, c’est Mila Kunis (la rivale de Natalie Portman dans Black Swan) qui joue avec Justin Timberlake ce couple uniquement formé pour les besoins sexuels de ses deux membres.

- Votre majesté de David Gordon Green :

Une comédie moyenâgeuse portée par Natalie Portman et James Franco (à revérifier). La bande-annonce ne laisse pas présager de quelque chose de faramineux mais, bon, ça peut se laisser regarder si le temps le permet.

· Mercredi 14 Septembre

Une semaine pour se remettre du déferlement précédent. Il n’y a presque rien de potable à se mettre sous la dent, si ce n’est peut-être ce film.

- Et maintenant, on va où ? de Nadine Labaki :

Caramel, le précédent film de cette réalisatrice avait plutôt été bien accueilli par la critique. L’histoire a l’air ici assez drôle. Sans doute à voir.

· Mercredi 21 Septembre

Deux films sélectionnés à Cannes (Sélection officielle et Un certain Regard) pour cette semaine. Pas de quoi sauter au plafond non plus…

- L’Apollonide – souvenirs de la maison close de Bertrand Bonello :

Un vrai travail de reconstitution historique pour ce film qui semble un peu rappeler la série Maison Close diffusée sur Canal + l’an dernier. De jeunes actrices en vogue (Hafsia Herzi, Adèle Haenel) en tête d’affiche.

- Restless de Gus van Sant :

Un nouveau film de ce réalisateur est toujours quelque chose à aller voir puisque van Sant est un vrai faiseur d’images et si ces longs métrages sont assez inégaux, ils sont rarement complètement ratés. Porté par le fils de Dennis Hooper et Mia Wasikowska, une des nouvelles égéries du cinéma américain.

· Mercredi 28 Septembre

Une fin de mois sans feu d’artifice particulier mais avec deux films qui méritent selon moi plus qu’un coup d’œil.

- Un heureux événement de Rémy Bezançon :

Avec Le premier jour du reste de ta vie, Rémy Bezançon avait signé une des meilleures comédies françaises de ces cinq dernières années. En s’attaquant à la question de la grossesse et de la maternité, espérons qu’il n’ait rien perdu de son talent pour faire des comédies plutôt intelligentes.

- We need to talk about Kevin de Lynne Ramsay :

Un film présenté à Cannes et qui avait reçu un accueil plutôt mitigé. Tout le monde retenait par contre l’excellente performance de Tilda Swilton (une de plus, aurait-on envie de dire…).