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NO COUNTRY FOR OLD MEN DE CORMAC MCCARTHY

 L'Article


Cormac McCarthy

Moss se retrouve par hasard au milieu d’une scène de crime où des trafiquants de drogue ont été descendus. Il tombe aussi sur une mallette qui contient deux millions de dollars. Mais Chigurh, un tueur psychopathe est à ses trousses, tout comme un shérif qui arrive en fin de carrière et qui ne comprend plus vraiment le monde dans lequel il vit…

C’est avec ce film que je finis la bibliographie de cet auteur assez incroyable qu’est Cormac McCarthy. En effet, bien que j’aie vu et apprécié l’adaptation qui avait été faite de ce roman par les frères Coen, il fallait quand même que le lise, pour voir ce que ça donnait à l’écrit. D’autant que je m’en souvienne, il me semble que le long métrage des frères Coen soit particulièrement fidèle à l’histoire que raconte l’auteur et qui tourne autour de trois personnages principaux qui sont d’une certaine façon à la poursuite les uns des autres. Mais c’est surtout celle entre Moss et Chigurh qui retient l’attention car le shérif Bell, lui, suit tout cela d’un peu plus loin, sa présence étant surtout marquée par les quelques paroles qu’il livre à chaque début de chapitre et qui sont du pur McCarthy : digressions parfois un peu décalées sur l’état du monde et réflexions sur la propre existence du shérif. Il y a aussi de nombreux dialogues qui rythment tout le roman et qui sont aussi dans la tradition de l’auteur.

Mais, par rapport à d’habitude, j’ai trouvé queNo country for old men était aussi plus porté sur l’action. En effet, c’est une vraie course poursuite, parfois effrénée, avec ses coups de feu, ses planques, ses moments de tension et ses accélérations par moments. Ainsi, c’est encore plus difficile que d’habitude de lâcher ce bouquin qui se dévore comme un vrai polar, même quand on a vu le film et qu’on connaît la fin. De toute façon, avec McCarthy, c’est rare que les livres se terminent de manière joyeuse… Il va maintenant falloir qu’il réécrive un roman rapidement (ce qui serait dans les cartons) pour que je puisse continuer un auteur qui fait partie des très rares chez moi dont j’ai lu l’intégralité de son œuvre (il y a aussi Dennis Lehane et Haruki Murakami). Il faut dire aussi qu’elle est moins foisonnante que celle de Balzac par exemple.

« C’est une rude et raide montée jusqu’au sommet de l’arête et il est près de midi quand il arrive en haut. Loin au nord il peut distinguer la forme d’un tracteur à remorque qui se déplace dans le paysage miroitant. A une quinzaine de kilomètres. Une vingtaine peut-être. Sur la route 90. Il s’assied et commence à balayer à la jumelle le nouveau panorama. Puis il arrête.
Au pied d’une coulée de pierres juste au bord de l’escarpement il y a un petit morceau de quelque chose de bleu. Il l’observe longuement à travers les jumelles. Rien ne bouge. Il scrute le terrain tout autour. Puis il observe cette chose pendant encore un bon moment. Il s’est écoulé près d’une heure quand il se relève et commence à descendre. »


Pas de soucis, on est bien chez McCarthy et si cette histoire est plus portée sur l’action, on retrouve le goût pour les digressions, pour les dialogues et les descriptions de ces grandes étendues entre Etats-Unis et Mexique. Bref, c’est encore un grand roman, et peut-être celui par lequel il faut commencer pour se familiariser au style du romancier, peut-être un peu moins « radical » que dans ses romans précédents…

No country for old men




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