L'Article
Théodore et David se retrouvent avec leurs compagnes respectives pour un week-end en montagne, organisé par Romuald, qu'ils ont connu lors de leurs années de classe prépa mais qu'ils avaient un peu perdu de vue… De puis, il semble avoir bien réussi, lui qui les accueille dans un luxueux chalet. Ils partent alors pour une randonnée qui, assez vite, va partir en vrille : de vieilles rancœurs ressurgissent, l'ambiance se tend et le temps se gâte,... Jusqu'à ce que le drame survienne. Et ce n'est que le début...
Forcément, quand on s’appelle Musso et qu’on est le frère de celui qui vend tant de livres, il est nécessaire de se démarquer et de résister à un certain a priori négatif, venant d’une critique pas toujours tendre avec le grend frère. Personnellement, je n’ai jamais lu un seul livre de Guillaume Musso, mais ça ne m’a jamais tenté non plus. Valentin, lui, c’est spécialisé dans les polars et Sans faille est son quatrième ouvrage. Depuis qu’il est sorti, ce livre fait pas mal de bruit puisqu’on en parle comme du meilleur thriller français de l’année (ou pas loin). Il fallait donc que je m’y mette pour voir ce que ça pouvait donner et, honnêtement, on peut reconnaître à Valentin Musso un talent certain pour installer un climat de pure tension. Au fur et à mesure que la petite troupe commence son expédition, on ressent qu’il va se passer quelque chose. C’est plein de petits éléments qui, mis bout à bout, font grimper la pression. Ça ne se démentira jamais tout au long de cette histoire qui finir par devenir un survival au cœur des Pyrénées.
Cette ballade sous tension est interrompue à plusieurs moments très importants (là où la pression est à son maximum) par des retours dans le passé qui permettent de comprendre la vraie relation entre Romuald et Théodore, les deux personnages véritablement centraux. Là, c’est en creux une description pas inintéressante de ces rencontres entre deux milieux sociaux très différents, à la fois assez improbables mais aussi sources de jalousies, d’envies et de mépris. C’est à partir de là que tout va se construire et que l’on va progressivement arriver au dénouement, assez terrible, de cette aventure à travers sentiers et gouffres en tout genre. La fin est un peu ratée selon moi, car expédiée trop rapidement et se servant d’un twist un peu facile à mon goût. Mais il n’en reste pas moins que c’est un livre que l’on a du mal à lâcher et c’est déjà pas si mal. Dans son écriture, l’auteur a une tendance assez amusante à introduire des mots parfois compliqués au milieu d’un style plutôt simple. Ça ne fait pas toujours un effet très réussi.
« - Est-ce que tu es sûr qu'il connaît le chemin ? Est-ce qu'il sait vraiment où il nous emmène ?
Théo émet un bruit étrange en expirant par le nez. Dorothée a l'impression de lire sur son visage de l'embarras. A moins que ce soit de l'inquiétude. Il se penche vers elle et lui chuchote à l'oreille :
- Tu veux vraiment que je sois sincère ? Je commence à avoir des doutes, de très sérieux doutes..... »
Valentin Musso signe là un polar vraiment efficace puisqu’il prend le lecteur et ne le relâche plus jusqu’à un dénouement assez terrible. Ce n’est pas génial car ça manque un peu de profondeur mais c’est quand même le genre de livres que l’on dévore très rapidement et dont on ressort un peu ébranlé… Je ne sais pas pourquoi mais ça sent l'adaptation au cinéma...