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TFSC EN MODE COUPE DU MONDE 2018 : PREMIER TOUR - BILAN GÉNÉRAL

 L'Article


Bilan général

15 jours de compétition, 48 matchs, 122 buts, 1 156 tirs, 36 349 passes, 163 cartons distribués et 24 penaltys sifflés. Ca y est, le premier tour de la Coupe du Monde, c’est terminé. On est donc à la « moitié » de cette compétition (même si, dans les faits, trois quart des matchs ont été joués) et seize équipes ont déjà fait leur valise pour retourner dans leur pays. Pour les seize autres, elles peuvent encore rêver et dès aujourd’hui commence que l’on appelle souvent « une autre compétition ».

La pause d’hier a quand même fait du bien après deux semaines bien intenses où j’ai regardé beaucoup (trop ?) de football. Il faut un peu recharger les batteries avant de réattaquer très fort dès cet après-midi et pour quatre jours. Avec le début des huitièmes de finale, on a vraiment le sentiment d’entrer dans la Coupe du Monde, avec l’odeur des matchs à élimination directe où aucune erreur n’est permise. Alors, avant que le « vrai show » commence, il est quand même temps de tirer un petit bilan de ces quinze premiers jours de compétition. On va faire ça point par point, un peu pêle-mêle mais en essayant d’en oublier le moins possible !

L'AMBIANCE :

FESTIF, DE CE QUE L'ON PEUT EN VOIR

Il est évident que, n’étant pas sur place, il faut se garder de toutes conclusions définitives, mais, a priori, tout à l’air de plutôt bien se passer du côté de la Russie. Alors qu’il pouvait y avoir des craintes par rapport à des combats de hooligans (notamment après les incidents de Marseille lors de l’Euro 2016), tout se passe bien de ce côté-là. Ce n’est pas si surprenant quand on connaît le lien qui existe entre le pouvoir et ces groupes de « supporters russes ». Tout a été fait pour qu’ils ne ternissent pas l’ambiance générale de la compétition et, visiblement, ça a fonctionné ! Sinon, les stades sont plutôt beaux, bien remplis et les Sud-Américains sont, comme toujours, complètement déchainés. Que ce soient les matchs du Pérou, de l’Argentine ou de la Colombie, les atmosphères dans les enceintes étaient tout simplement exceptionnelles. Pourvu que cela continue ainsi, même si, franchement, si l’Argentine pouvait s’arrêter rapidement, et ses supporters avec, ça m’irait très bien !!

LE JEU :

UN RESSERREMENT DES VALEURS ?

Une petite statistique pour commencer : pour la première fois dans l’histoire de la Coupe du Monde, toutes les équipes ont marqué au moins deux buts. Même si ce type de chiffres doit être pris avec des pincettes (notamment savoir quand les buts ont-ils été marqués), c’est tout de même assez symptomatique d’une Coupe du Monde où les écarts n’ont jamais semblé aussi faibles entre toutes les équipes. D’ailleurs, sur les quarante-huit matchs, seuls quinze se sont soldés par un écart supérieurs à un but et seulement deux par un écart supérieur à trois buts. Je ne suis pas allé fouiller dans les archives de toutes les Coupes du Monde mais ça me semble peu. Cela montre d’une certaine manière que le niveau s’est resserré. Evidemment, il reste des équipes bien plus faibles, qui, parfois, se prennent une volée. Mais, dans l’ensemble, on a le sentiment que toutes les sélections sont très bien préparées, à la fois tactiquement et techniquement et que plus aucun match (ou presque) n’est facile pour les favoris. Les équipes profitent toutes des progrès en termes d’analyse vidéo mais aussi de l’expérience de  joueurs de plus en plus présents dans tous les championnats à travers le Monde. Bien sûr, elles n’ont pas le même talent mais elles gardent la capacité de présenter une cohérence tactique avec un bloc bas capable de très vite contre-attaquer. On remarque également de plus en plus une forme d’uniformisation du football et les idées un peu ancestrales que l’on pouvait avoir sur le football de telle ou telle partie du globe (la grinta sud-américaine, la technique des Balkans, le physique des scandinaves, la vivacité asiatique, la puissance africaine,…) ressemblent de plus en plus à des Images d’Epinal… Tout le monde tend un peu à jouer de la même manière, ce qui, il faut bien l’avouer, fait perdre un peu de son charme à l’ensemble…

 

Si on regarde les chiffres bruts, on peut se dire que l’on assiste à une Coupe du Monde plutôt offensive. 122 buts ont déjà été inscrits, ce qui fait une moyenne de 2,54 par match, soit en-dessous de 2014 pour le moment mais au-dessus de toutes les autres depuis 1998. Après, si l’on analyse de manière un peu plus fine, on se rend compte qu’il y a d’abord un record de buts contre son camp (neuf), ce qui, pour le coup, ne s’explique pas vraiment. Mais, surtout, un nombre incroyable de buts marqués sur coups de pieds arrêtés et surtout sur penalty (18 au total). Ce dernier chiffre est forcément à relier à l’apparition de l’assistance vidéo (nous y reviendrons). Ainsi, finalement, les buts dans le jeu et les actions véritablement construites n’ont pas été légion lors de cette première phase et c’est un peu dommage. Du côté des joueurs, les nombreux buts de Kane, Lukaku ou Ronaldo sont évidemment à souligner, tout comme les bonnes performances de Tiago Silva, de Diego Costa, de Modric ou encore de Hazard et Suarez. Messi, Neymar ou Griezmann ne semblent pas complètement entrés dans leur compétition masis les hautes altitudes qu'ils aiment tant arrivent ! Il est à noter que le trio offensif de Liverpool (Mané-Firmino-Salah), qui a martyrisé les défenses anglaises et européennes pendant toute la saison, est pour le moment un flop. Le Sénégalais et l’Egyptien sont déjà à la maison alors que Firmino reste cantonné à des bouts de matchs avec le Brésil. Sinon, peu de joueurs que je ne connaissais pas m’ont tapé dans l’œil lors de ce premier tour, ce qui est plutôt rare !

L’ARBITRAGE :

ALORS, CETTE ASSISTANCE VIDÉO ?

Puisque c’est la très grande nouveauté de cette Coupe du Monde (avec, tout de même, le quatrième changement autorisé en cas de prolongation), il faut faire un point sur ce qui était annoncé comme une révolution dans le monde du football, à savoir la VAR (Video Assistant Referee). Comme vous le savez, je suis contre la vidéo dans le football et ceci pour des raisons aussi bien pratiques qu’idéologiques. Il y avait peu de chances que la première utilisation dans une grande compétition de cette assistance à l’arbitrage me fasse changer d’avis. Evidemment, ça n’a pas été le cas mais j’ai bien l’impression que, suite à ce premier tour, pas mal d’acteurs et d’observateurs du ballon rond, qui étaient neutres ou plutôt pour, ont changé d’avis. Ce qui n’est pas pour me déplaire, même si je pense que maintenant que le système est lancé, il ne sera plus possible de revenir en arrière. En fait, il y a plusieurs soucis autour de l’utilisation de ce qui devrait être une aide à l’arbitrage, mais qui ne l’est pas vraiment dans les faits. Evidemment, vous pourrez dire que mon regard est biaisé, et vous aurez sans doute raison, mais quand même…

  • Un système bien trop jeune

La FIFA est clairement passée en force et n’a pas suffisamment fait de tests en amont avant d’intégrer cette nouvelle façon de faire qui modifie quand même complètement la vision qu’ont les protagonistes du match, mais aussi le public. Utilisé dans quelques compétitions de jeunes, en Coupe du Monde des clubs ou en matchs amicaux, cette VAR débarque lors de la plus importante des compétitions sans que personne n’y soit véritablement préparé. Et, côté pédagogie, c’est zéro puisqu’il faut soi-même aller chercher les cas où la vidéo peut être utilisée (car ça reste aujourd’hui ponctuel) et comment elle est réellement utilisée (l'arbitre central ne peut pas la demander, par exemple). Les joueurs eux-mêmes la demandent parfois alors que ce n’est pas possible réglementairement. Pour toute nouveauté, il y a nécessairement une phase d’adaptation mais il me semble lunaire que cette période, forcément trouble et sujette aux remarques, ait lieu pendant une Coupe du Monde

  • Une autorité de l’arbitre saquée

Une image bien particulière me reste en mémoire durant le match Portugal-Iran. L’arbitre ne siffle pas une faute dans la surface sur Cristiano Ronaldo et le répond de manière très autoritaire aux Portugais qu’il n’y a rien. Quelques secondes plus tard, il va voir la vidéo et revoit l’action. Il siffle alors penalty et répond de manière tout aussi autoritaire aux Iraniens en colère qu’il y a bien faute, allant même jusqu’à mettre un carton. Quelle autorité peut-il avoir ensuite pendant le match, s’étant déjugé de cette manière ? Les joueurs ne peuvent en aucun cas lui accorder leur confiance et lui-même sera nécessairement déstabilisé lors de la prochaine décision importante à prendre.

  • Un rythme saccadé

Ce qui m’étonne sans doute le plus avec cet arbitrage vidéo, c’est le temps qu’il se passe parfois entre le moment de l’action litigieuse et celui où l’arbitre arrête le jeu pour aller voir son écran. Il peut se dérouler une trentaine de secondes, pendant lesquelles le jeu continue. Ensuite, ça prend minimum une minute pour aller voir ce qui se passe et ainsi de suite. Sur le match Pérou-Danemark, j’ai compté 2 minutes et 39 secondes entre le moment où la faute est commise et celui où le pénalty est tiré. C’est trop, beaucoup trop ! Sans parler du fait que, maintenant, on attend souvent avant de se réjouir pour un but car la vidéo peut venir tout mettre à plat… Il y a suffisamment peu de réalisations dans un match de football pour que, en plus, on perde l’émotion sur celles-ci

  • Des polémiques renforcées

Pour être tout à fait honnête, il faut reconnaître que, dans certains cas, l’arbitrage vidéo a pu être utile pour réparer une erreur manifeste mais, dans la plupart des cas, on reste dans de l’interprétation et là, la vidéo ne change rien du tout, surtout quand les règles restent toujours aussi absurdes (parler de main volontaire ou pas…) Je pense même que cela ne met pas fin aux polémiques et cela aurait même tendance à en rajouter car, là où l’on pouvait croire précédemment qu’une faute n’était pas sifflée ou mal jugée parce que l’arbitre ne l’avait pas ou mal vue, maintenant, l’homme en noir se retrouve complètement face à ses responsabilités, et sera en première ligne si le choix est litigieux (comme c’est souvent le cas). Et puis, parfois, on se demande pourquoi la vidéo n’est pas utilisée, alors que l’action est tangente, ce qui est peut-être encore plus énervant. Dans l'ensemble, les plus petites équipes ont eu l'impression que le système les désavantageait plutôt. Et je ne serais pas loin de leur donner raison...

  • Une évolution inéluctable et triste

J’ai très peu d’espoirs que la vidéo soit remise au placard dans les prochaines années. Les enjeux sont trop importants pour que ce soit abandonné comme ceci. Il reste plus qu’à espérer que son utilisation trouve une forme de normalisation quand tout le monde s’y habituera. Ce qui me fait peur, c’est plutôt qu’elle soit utilisée de plus en plus. Aujourd’hui sur quatre actions bien précises, il y a toutes les chances qu’elle s’ouvre à d’autres faits de jeu. En effet, pourquoi pouvoir visionner une possible faute dans la surface et pas à une vingtaine de mètres du but ? Pourquoi ne pas pouvoir revenir comme au rugby plus tôt dans l’action ? D’ailleurs, on sent bien que les acteurs la demandent aujourd’hui un peu à tort et à travers. Ça va se généraliser et on l’aura, à plus ou moins long terme, à peu près tout le temps… Au moins, vu le temps que ça prend, les télévisions pourront mettre quelques pubs et les spectateurs, restant plus longtemps dans le stade, consommeront davantage !

LES QUALIFIÉS :

UN MATCH EUROPE-AMÉRIQUE

Si on met de côté l’élimination de l’Allemagne, évidemment, et à un degré moindre celle de la Pologne (même si ce n’était pas un véritable favori de la compétition, loin de là), on ne peut pas dire qu’il y ait eu de grosses surprises dans ce premier tour. Les équipes majeures sont là, bien présentes, et prêtes à en découdre dans des matchs à élimination directe qui pourraient bien s’avérer épiques tant la somme de talents individuels sur le pré sera importante. D’ailleurs, si on observe les équipes qualifiées par rapport à leur chapeau du tirage au sort (désigné par le classement FIFA en décembre 2017), on remarque que seulement trois équipes logiquement supérieures sont passées à la trappe (Allemagne, Pologne et Pérou). Finalement, seul le Japon, placé dans le chapeau 4 a réussi une performance vraiment inattendue, dans un groupe potentiellement ouvert. La Suède et le Danemark, placées dans le chapeau 3, sont des sélections suffisamment solides pour ne pas que leurs qualifications respectives soient considérées comme des exploits.

Chapeau Nombre d'équipes Nombre de qualifiées Pourcentage
Chapeau 1 8 6 75%
Chapeau 2 8 7 87,5%
Chapeau 3 8 2 25%
Chapeau 4 8 1 12,5%

Tableau des équipes qualifiées par chapeau

Par rapport aux continents, c’est à un vrai match Europe-Amérique auquel on va assister. En effet, l’Afrique n’a réussi à placer aucun représentant en huitièmes de finale, pour la première fois depuis le passage à trente-deux équipes. C’est une vraie déception et si le Sénégal et le Nigéria ne sont pas passés loin, la Tunisie et l’Egypte ont été très loin du compte. Reste le cas du Maroc qui, dans une poule compliquée, a perdu le match qu’il ne fallait pas perdre (contre l’Iran) avant de faire bonne figure et de se sentir lésé par l’arbitrage dans les deux suivants). L’Asie, elle, s’en tire au dernier moment avec le Japon mais la Corée du Sud, l’Iran ou l’Australie et l’Arabie Saoudite (sauf lors du match d’ouverture) ont fait plutôt bonne figure. C’est donc l’Europe et l’Amérique du Sud qui ont fait très fort, plaçant finalement quatorze équipes sur seize dans la phase finale. Le Mexique, lui, reste l’éternel représentant de l’Amérique centrale et du Nord en phase finale.

Continent Nombre d'équipes Nombre de qualifiées Pourcentage
Europe 14 10 71,4%
Afrique 5 0 0%
Amérique du Sud 5 4 80%
Asie 5 1 20%
Amérique Centrale 3 1 33,3%

Tableau des équipes qualifiées par continent

 

Le tableau a ceci de surprenant que, en bas, on retrouve sept équipes européennes et une seule qui ne l’est pas (la Colombie), comme si un mini-Euro était organisé. A première vue, cette partie du tableau semble plus dégagée que le haut, relativement dense avec la présence de trois grosses équipes sud-américaines (Uruguay, Argentine et Brésil) et de nations européennes majeures (Portugal, France, Belgique). Personnellement, je suis de l’avis que, à partir des huitièmes de finale de Coupe du Monde, il n’y a pas de matchs faciles et que trop se projeter sur un tableau potentiel (sans doute ce que l’Angleterre a pu faire) est illusoire. Il y aura forcément des surprises, avec des équipes très fortes au premier tour qui s’écroulent et l’inverse, et, pour aller au bout, il faut être capable de battre tout le monde. En tout cas, cela nous offre de très gros chocs, et ceci dès les premiers huitièmes de finale (France-Argentine et Uruguay-Portugal, ça fait saliver !) !

 

Dès aujourd'hui, c'est le début des huitièmes de finale et ça va commencer très fort avec ce France-Argentine que l'on attend tant !




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