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TFSC EN MODE EURO 2016 : BILAN GLOBAL - QUE RETENIR DE CET EURO ?

 L'Article


Bilan général

Après un mois de compétition, 51 matchs, 108 buts, 1366 tirs, 35 613 passes réussies, 1254 fautes, seulement 3 cartons rouges et 326 arrêts de gardien, l’Euro a pris fin dimanche soir dernier. Pour nous, Français, ce dernier match laisse un goût forcément très amer puisque c’est le Portugal qui s’est imposé contre le pays hôte, au terme d’une finale crispante et qui ne s’est pas jouée à grand-chose. Le destin de ces Bleus aurait pu être tout autre si la frappe de Gignac n’avait pas heurté le poteau ou l’avait tapé différemment. On ne serait pas en train de se demander si l’Euro des Français est vraiment réussi, si le Portugal mérite son titre,… Mais c’est aussi ce qui fait le charme du football. Quand il est cruel comme dimanche soir, on trouve cela insupportable mais il faut se persuader que, dans d’autres circonstances, le sort sera du côté que l’on souhaite.
 

Il y a beaucoup de choses à dire sur une compétition que j’aurai suivi avec une (très ? trop ?) grande assiduité puisque je n’ai pas raté beaucoup de matchs (quelques uns au premier tour et aucun à partir des huitièmes de finale). Pour résumer rapidement, je n’ai pas eu l’impression d’assister à une très grande compétition de football et je pense que peu de matchs (en dehors de ceux de la France, évidemment) me resteront en mémoire dans plusieurs années. L’organisation globale du tournoi n’y est sans doute pas étrangère. En même temps, ce mois d’Euro a ressemblé à une sorte de parenthèse dans une France morose en ce moment. S’il y a eu quelques soucis, c’est plutôt le bonheur et les chants des supporters étrangers qui auront marqué une ambiance globalement festive.

Il est temps d’aller un peu plus loin et de faire un bilan de cet Euro en France que l’on attendait depuis si longtemps. L’occasion de vous faire partager mes coups de gueule et mes coups de cœur de façon un peu désordonnée, je vous l'accorde. Et je suis persuadé que c’est ce que l’on retiendra de cette compétition.               

COUPS DE GUEULE :

La personnalisation à outrance du débat footballistique

Ce n’est pas une nouveauté, loin de là, mais j’ai l’impression qu’à l’heure de la prédominance des réseaux sociaux et d’une peopolisation du sport, le phénomène prend de plus en plus d’ampleur. L’Euro n’avait pas commencé que l’on commençait déjà à parler du poids de la compétition sur l’attribution du Ballon d’Or. Et, pour cette finale de l’Euro, on a atteint une sorte de paroxysme qui, personnellement, me met en rogne. Dès l’affiche connue, ces mêmes débats ont resurgi en se focalisant sur Griezmann et Ronaldo. Même L’Equipe qui est un journal que je respecte, malgré tous ses défauts, y est allé de sa Une samedi 9 juillet sur le duel entre Griezmann et Ronaldo en en parlant comme des « acteurs vedettes » de la finale sans jamais évoquer les équipes dans lesquels ils jouent. Evidemment, le football a toujours été marqué par des grands joueurs qui monopolisent l’attention mais ils n’ont jamais été performants tout seuls et, pour ne prendre qu’un exemple, Griezmann a pu s’exprimer au cours de cet Euro aussi parce que Giroud a fait un gros boulot devant. Cette façon de vouloir toujours tout ramener à une confrontation entre deux joueurs, plutôt qu’entre deux formations est vraiment agaçante. Et quand on voit le déroulé de la finale, c’en est même finalement grotesque. Ronaldo s’est blessé au bout de dix minutes et, côté français, c’est Moussa Sissoko qui a fait le plus gros match. Oui, le football est un sport collectif et si les gens veulent voir des duels à un contre un, qu’ils regardent du tennis, de l’escrime ou encore de la boxe…

CR7-Grizou

Le format de compétition

L’objet n’est pas ici de remettre en cause le passage à vingt-quatre équipes et la présence de « petites » équipes (dont certaines se seraient d’ailleurs qualifiées avec un format à seize équipes) mais plutôt l’organisation globale de cette phase finale. En effet, plusieurs éléments m’ont déplu, notamment dans le calendrier utilisé. En effet, alors que les trente-six premiers matchs ont eu lieu en treize jours, soit à un rythme effréné, les quinze suivants ont bien plus pris leur temps avec, à partir des quarts de finale, un match par soir uniquement. C’est une bonne chose d’événementialiser les rencontres à fort enjeu mais là, la différence de rythme était trop importante et le fait que, par exemple, la France ait du attendre une semaine à chaque fois avant son huitième et son quart, alors qu’elle n’a eu que deux jours entre sa demi-finale et sa finale n’a pas beaucoup de sens. D’ailleurs, je ne comprends toujours pas pourquoi les demi-finales n’ont pas eu lieu le mardi et le mercredi, afin de garantir un temps de récupération plus proche entre les deux finalistes. Enfin, ce système des meilleurs troisièmes est vraiment à revoir car il a provoqué une confusion énorme et un résultat finalement assez problématique avec une Albanie qui doit attendre trois jours avant de se voir éliminée et une Irlande qui joue la France avec trois jours de récupération de moins que son adversaire… Il y a sans doute d’autres solutions à trouver pour la prochaine édition afin de rendre le format plus lisible et, surtout, plus équitable.

Format

La règle de suspension en cas de cartons jaunes

Il est vrai que c’est un élément compliqué à gérer car il faut tout de même une suspension possible afin d’éviter de trop nombreuses fautes d’antijeu, notamment en fin de match, mais la règle édictée par l’UEFA pour cet Euro m’a semblé bien trop dure. En effet, tout joueur ayant pris deux cartons jaunes entre le premier match et le quart de finale était suspendu pour le match suivant. En plus, la règle était peu claire car beaucoup de gens (moi y compris) avaient compris que les cartons jaunes s’annulaient au moment des quarts de finale et que, ainsi, personne ne pourrait être suspendu pour les demi-finales. En fait, quatre joueurs, et non des moindres, ont du laisser leur place en demi-finale (Davies et Ramsey pour les Gallois, Carvalho pour le Portugal et Hummels pour l’Allemagne). Je trouve cela toujours frustrant de voir les plus gros matchs amputés de protagonistes essentiels. Il me semble qu’une règle un peu moins sévère (par exemple deux cartons jaunes sur trois ou quatre matchs « glissants ») pourrait être plus appropriée. Mais c’est un sujet qui ne me paraît pas simple et pour lequel aucune solution définitivement bonne ne pourra sans doute être trouvée.

Ramsey

La qualité des pelouses

J’avais déjà évoqué ce problème dans le bilan du premier tour de la compétition et si la situation s’est un peu améliorée dans certains stades (notamment à Lille où le terrain de jeu a carrément été intégralement changé), cela reste l’un des gros points noirs de cet Euro. Même si ce n’est pas le seul facteur, cet état relativement déplorable du gazon n’est sans doute pas étranger à un jeu qui n’a pas toujours été passionnant. Visiblement, on ne saura jamais qui est vraiment fautif dans cette histoire (entre les différents clubs, la ligue française et l’UEFA qui se renvoient la balle) mais c’est bien la France qui passe aux yeux du monde pour une incompétente en termes de pelouse et, ça, c’est quand même bien dommageable. Il est évident que certaines erreurs majeures ont été commises (comme ce concert au Stade Vélodrome quelques semaines avant l’Euro) mais cette qualité très limite des terrains de jeu est quand même depuis quelques années une constante en France. Il reste à espérer que ce gros raté en mondovision va pousser les propriétaires de stade à plus s’intéresser à ce qui est quand même l’outil de travail principal des footballeurs. Et quand, en plus, on gagne en finale le bonus des papillons attirés par un stade resté allumé toute la nuit précédente, il faut bien avouer que c’est le pompon. On en rigolerait presque…

Pelouses

La victoire d'un football minimaliste

Que les choses soient bien claires, je ne suis aucunement mauvais joueur. Le Portugal a tiré le meilleur de ses forces et de ses faiblesses et n’a pas volé sa victoire en finale, même s’il a été dominé. D’ailleurs, j’estime aussi que la France a remporté sa demi-finale en étant souvent sous l’éteignoir allemand même si les Bleus avaient eu plus d’occasions que les Portugais n’en ont eues en finale. C’est juste que cet Euro a vraiment donné l’impression de ne pas récompenser les équipes qui essayaient de produire du jeu mais a plutôt favorisé les sélections qui attendaient leurs adversaires pour mieux les contrer. Et même dans cette catégorie, il y a encore une différence entre une Italie qui se projetait très vite vers l’avant et une Pologne qui, une fois qu’elle avait marqué, n’essayait même plus d’aller vers le but adverse. Les sélections qui ont proposé du jeu, même pas toujours flamboyant, ont fini par chuter, que ce soit l’Espagne, l’Allemagne, la Croatie ou même, à son niveau, la Hongrie. Au contraire, des équipes comme le Pays de Galles, l’Islande ou même l’Irlande du Nord (à des degrés divers), ont tiré leur épingle du jeu en ne faisant pas grand-chose avec le ballon. Le sacre du Portugal, et sa façon de jouer à partir des huitièmes de finale en est évidemment le meilleur symbole. Selon moi, il s’agit à la fois d’une tendance de fond du football, comme celui-ci en connaît à peu près tous les dix ans (voire l’Atletico Madrid ou Leicester), mais aussi des conséquences d’un calendrier absurde mis en place par l’UEFA avec un Euro bien trop proche des derniers matchs de clubs (moins de deux semaines entre la finale de la Ligue des Champions et le match d’ouverture). En tout cas, on ne pourra pas dire que cet Euro aura été celui du beau jeu, malgré ce que nous promettait le nom officiel du ballon non moins officiel…

Portugal

ET AUSSI

La paire de commentateurs de M6 Balbir/ Ferreri

Le samedi des huitièmes de finale, avec trois matchs pas franchement à la hauteur

Le public lyonnais lors du huitième de finale de la France contre l’Irlande

La fausse mode du « clapping islandais »

COUPS DE CŒUR :

L'ambiance générale dans le pays

Il y a un peu plus d’un mois, ce n’était pas gagné d’avoir un Euro qui se déroule dans ces conditions. Entre les menaces d’attentats, les grèves et le climat morose en France, certains craignaient même de voir la compétition sombrer dans une forme de sinistrose. C’est tout à fait le contraire qui s’est produit. Bien sûr, on ne peut pas oublier les différents incidents qui ont émaillé ces dernières semaines, et notamment dès le deuxième jour avec les batailles rangées à Marseille entre Russes, Anglais et habitants de la cité phocéenne, mais, dans l’ensemble, aucun drame n’a eu lieu. Les images que l’on retiendra sont plutôt celles des publics Irlandais ou Gallois, de la joie des Islandais, de ces défilés de supporters hongrois, de la marée belge à Lille pour le quart de finale, de ces fan-zones prises d’assaut par des milliers de personnes,… Le fait que la France fasse un très bon parcours a aussi participé d’une ambiance festive qui n’est jamais redescendue. Après une année comme celle que le pays a vécue, pouvoir penser à autre chose et se réjouir de quelque chose d’aussi futile que du sport a quand même du bon. Alors, si tout n’a pas été parfait, on peut tout de même se féliciter d’avoir pu organiser, en France, dans un climat très complexe, un événement de cette ampleur. En ce sens, l’Euro est une réussite.

Ambiance

L'équipe d'Italie

A priori¸ je suis loin d’être un supporter de l’Italie et, pour dire les choses franchement, je n’ai toujours pas complètement digéré la défaite en finale de la Coupe du Monde 2006. Pourtant, si une équipe m’a bien enthousiasmé lors de cet Euro, c’est bien cette sélection transalpine. Avec un style de jeu bien à elle, fait d’une défense relativement basse mais, surtout, d’une capacité à se projeter très rapidement vers l’avant, elle a fait complètement déjouer la Belgique puis l’Espagne, signant là des performances majuscules. Avec une équipe sans aucune star offensive, elle a réussi à se procurer de très nombreuses occasions en misant sur une tactique millimétrée en défense et des contre-attaques supersoniques. Du pur point de vue tactique, sa première mi-temps contre l’Allemagne reste pour moi l’un des plus beaux moments de cet Euro. Voir ce bloc se déplacer en équipe, en coupant toutes les lignes de passes, avait quelque chose de réellement fascinant. Finalement, ils n’ont pas pu aller plus loin, stoppés aux tirs au but dans une séance devenue mythique pour ses renversement incessants. Et je suis persuadé que, pour la France, c’était une bonne nouvelle car cette Italie-là avait tout du piège parfait pour les Bleus.

Italie

La première mi-temps de Sissoko en finale

S’il y a bien quelque chose qui était difficilement envisageable avant cette finale de l’Euro, c’est bien la performance de Moussa Sissoko, notamment lors du premier acte. Entré dans le onze titulaire depuis le quart de finale, le milieu de terrain de Newcastle avait jusque-là plutôt pas mal fait le travail mais on attendait plutôt des éclairs de la part de Paul Pogba au milieu de terrain. Pourtant, c’est bien le natif d’Aulnay-sous-Bois qui a régné sur l’entrejeu au cours des quarante-cinq premières minutes. En trois percées complètement dingues (trente mètres tout droit, tout en puissance), il a fait avancer le bloc français de façon très spectaculaire. Sans doute les Portugais l’avaient-ils moins ciblé, mais quand même… Au bout d’un moment, je me suis dit qu’il fallait juste donner le ballon à Sissoko et attendre que ce dernier aille directement dans le but avec tant son impact physique était impressionnant. Il a même failli marquer un but sur un enchaînement digne des meilleurs attaquants au monde. On peut évidemment trouver que toutes ses actions manquaient au bout d’un poil de justesse technique mais, quand même, quelle impression laissée pendant la première mi-temps. Ce fut un peu moins flagrant par la suite même s’il a continué à récupérer des ballons.

Sissoko

Des entraîneurs qui ont un vrai rôle

Souvent, on réduit les matchs de foot aux vingt-deux joueurs qui se trouvent sur la pelouse. Evidemment, ce sont eux qui sont les plus importants mais les entraîneurs ont également un poids tout particulier dans les résultats de leur équipe. Cet Euro l’a démontré, que ce soit positivement ou négativement, d’ailleurs. Entre un Didier Deschamps qui a cherché pendant une bonne moitié du tournoi son équipe-type, un Antonio Conte qui a bâti une véritable équipe sans star ou encore un Vicente Del Bosque qui n’a pas fait évoluer son onze de départ pour le mener à la catastrophe, ce sont autant de comportements d’entraîneurs qui ont influé sur le destin de leur équipe. Mais les meilleurs exemples sont sans doute à trouver du côté de Roy Hodgson d’un côté et de Fernando Santos de l’autre. Avec ses choix plus qu’hasardeux, le premier a mené une équipe pourtant remplie de talents à une véritable déroute avec une élimination dès les huitièmes de finale face à l’Islande : la confiance maintenue en Sterling ou Kane a plombé toute l’équipe. Au contraire, Fernando Santos a su faire de gros changements, en cours de compétition (avant les matchs à élimination directe) et même pendant les rencontres (notamment en finale) afin de mener sa sélection au Graal suprême. Oui, le football se joue aussi sur les bancs de touche !

Fernando Santos

ET AUSSI

L’atmosphère au Stade Vélodrome pour la demi-finale entre la France et l’Allemagne

Le match Portugal-Hongrie

Le but de Robson-Kanu contre la Belgique

La fraîcheur des Islandais

Toutes ces soirées entre amis pour regarder du foot

Pour finir en beauté, le générique de fin de la BBC, je pense que toutes les plus belles images de la compétition s'y trouvent, le tout avec une réalisation magnifique ! ENJOY !

 


Maintenant, il est temps de se donner rendez-vous pour 2018 avec une Coupe du Monde en Russie pour laquelle la France devra d'abord se qualifier. L'occasion de revoir des matchs avec enjeu pour les Bleus, ce qui n'est pas plus mal. D'ici-là, il y a les Jeux Olympiques qui arrivent à grands pas. Contrairement à ceux de 2012, je ne vous les ferai pas vivre sur ce site internet. Pour autant, ils devraient donner lieu à de très beaux moments de sport. Du moins, c'est ce qu'on espère tous !!




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