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UN MOIS DE SPORT #2 : SEPTEMBRE 2011

 L'Article


A RETENIR

Calendrier

Début septembre a commencé la Coupe du Monde de rugby en Nouvelle-Zélande et elle se finira fin octobre. Moi, j’aime beaucoup le rugby, j’y ai pour l’instant vu des bons matchs et même des très bons. Néanmoins, j’avoue quand même qu’une telle compétition est sans doute inadaptée aux gens intéressés mais pas plus passionnés que la moyenne.

Déjà, il y a le problème du décalage horaire. Motiver des téléspectateurs pour se lever à 9h (dans le meilleur des cas) un samedi ou un dimanche matin, c’est sûr que ce n’est pas forcément évident. En même temps, c’est un bonheur immense de voir un tel évènement se dérouler dans LE pays du rugby. Comme la Lituanie est le pays du basket, le Brésil celui du foot, l’Allemagne celui du biathlon et la France celui du… euh…, la Nouvelle-Zélande est vraiment la terre du rugby et ce peuple mérite amplement d’accueillir la Coupe du Monde.

Le deuxième problème se situe au niveau du format de compétition : des matchs complètement déséquilibrés, une dilution dans le temps beaucoup trop importante (un match par week-end pour les grandes équipes) et donc une vraie difficulté de faire d’un tel évènement un véritable feuilleton. En fait, tout commence vraiment à partir du week-end prochain avec le début des quarts de finale. Au moins, j’aurai ma chronique du mois d’octobre pour parler de la « vraie » compétition, et celle-ci s’annonce pour le moins explosive avec l’hémisphère nord d’un côté et l’hémisphère sud de l’autre…


LE TOP : L'Equipe de France de Basket à l'Euro

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Cette équipe de France de basket nous avait habitué à trop de désillusions (en 2003, 2005, 2007 notamment) pour qu’il y ait une vraie confiance autour d’elle dans ce tournoi européen qui s’annonçait depuis longtemps comme la compétition de basket la plus exceptionnelle de l’histoire. Honnêtement, pendant trois semaines, le niveau a juste été incroyable, pour l’Equipe de France, bien sûr mais aussi dans la globalité du tournoi. Toutes les équipes nationales avaient sorti la grosse armada et, chaque soir, il y avait un match réellement exceptionnel. De plus l’ambiance a été vraiment incroyable (surtout pour les matchs de la Lituanie) et les salles magnifiques et dignes des plus belles salles américaines.

D’ailleurs, il y a à ce propos quelque chose qui me fait rire (ou plutôt pleurer). La Lituanie, pays de 65,000 km² et 3,5 millions d’habitants – ce qui équivaut à peu près aux régions Centre et Bourgogne réunies – peut accueillir un tel évènement et même très bien accueillir. En 2015, la France veut en faire de même et pour cela, elle demande à l’Allemagne, l’Italie et la Croatie de l’accompagner dans la candidature. Cherchez l’erreur…


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L’Equipe de France, dans ce contexte, a fait plus que tirer son épingle du jeu alors que le programme qui lui était demandé pour obtenir au moins une pré-qualification olympique (dans les six premiers) était vraiment dantesque. Jouer à la suite Italie, Allemagne, Serbie, Turquie, Lituanie, Espagne, Grèce et Russie et gagner presque tous ces matchs (sauf l’Espagne, mais sans enjeu) pour arriver en finale… Il n’y a qu’une chose à dire, c’est WAOUH. Cette équipe a montré qu’elle avait du talent (Parker, Batum, De Colo quand il est en forme), une vraie force défensive (Noah, Kahudi, Pietrus) et surtout une âme. La façon dont les joueurs et le coach ont retourné la situation contre l’Italie, géré contre la Serbie (match incroyable), su s’adapter contre la Grèce, montre que cette équipe a enfin acquis une maturité plus importante.

Dans un an, à Londres, dans un contexte moins relevé et avec l’apport de quelques joueurs absents qui apporteront une vraie profondeur de banc, cette équipe de France peut vraiment viser une médaille. C’est tout ce que l’on souhaite au basket français dans son ensemble. Enfin un petit mot sur le champion d’Europe espagnol qui s’il n’a pas brillé par son attitude (l’horrible faute de Fernandez sur Parker, les bras levés à tout bout de champ de Navarro) a une fois de plus montré que rien ne remplace le vécu collectif. En plus, avec une telle raquette (les frères Gasol et Ibaka, sans doute pas mieux dans le monde à l’heure actuelle) et un Navarro en état de grâce, ils étaient complètement intouchables…


LE FLOP : Le Ministère des Sports en France

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Lundi dernier, j’apprends que suite aux élections sénatoriales, Chantal Jouanno démissionne de son poste de Ministre des Sports pour occuper son siège de sénatrice. Ma première réaction est : «ça y’est, la valse continue ». En cinq ans, il y a eu pas moins de cinq Ministres ou Secrétaires d’Etat différents : Roselyne Bachelot, Bernard Laporte, Rama Yade, Chantal Jouanno puis David Douillet. Enfin aurait-on envie de dire pour ce dernier tant il était attendu à ce poste. Bien sûr, je suis fan de sport mais je suis le premier à dire que le gouvernement français a d’autres chats à fouetter que de s’occuper des sports à l’heure actuelle. Le fait que ce soit de nouveau un Ministre qui s’en occupe est déjà une bonne nouvelle.

Néanmoins, le sport apparaît vraiment comme une variable d’ajustement et je commence à comprendre pourquoi il est vraiment dur de construire dans notre pays une vraie politique autour du sport. Il n’y a pas en France une culture sportive importante comme il peut y en avoir une aux Etats-Unis ou à plus forte raison en Australie. C’est un fait qu’il faut accepter même si je pense que c’est un peu dommageable. Néanmoins, on a vraiment l’impression que rien n’est fait pour lutter contre cet état de fait. Si les budgets ne diminuent pas, on a l’impression que c’est l’importance et l’image du sport qui diminue sensiblement. Que les politiques ne viennent pas se plaindre si la Corée du Sud fait trois fois plus de médailles d’or que la France aux JO d’hiver comme cela a été le cas en 2010. La France a finalement les résultats qu’elle mérite sur la scène mondiale sportive, c'est-à-dire ceux d’une nation moyenne… Au moins, qu’ils l’assument…


LE FOCUS DU MOIS : Le traitement médiatique de l’Equipe de France de rugby

Je m’apprêtais à écrire ce papier avant samedi et cette terrible défaite contre les Tonga. Celle-ci change un peu la donne par rapport à ce que je voulais y dire mais pas tant que ça. Ce que je n’arrive pas à comprendre depuis un mois et le début de cette Coupe du Monde, c’est la façon dont les médias en général traitent l’Equipe de France. D’accord, elle n’est pas brillante (c’est le moins que l’on puisse dire) et la défaite face au Tonga a confirmé cela avec force. Mais, en même temps, cette équipe est en quarts de finale avec des chances réelles d’aller au moins en finale (Angleterre puis Galles ou Irlande, on me dira ce qu’on veut mais c’est plutôt un bon tableau). Ceux qui me connaissent bien diront que je suis un éternel optimiste, ce qui n’est pas faux…

Néanmoins, il y a dans le traitement médiatique de cette équipe quelque chose qui me fait penser à l’épisode du football sud-africain où les médias avaient, selon moi, eu une part de responsabilité dans le crash. On a parfois l’impression qu’ils font tout pour revivre le même scénario. Pourquoi ? Une analyse que j’ai pu lire et que j’ai trouvé assez intéressante donnait une partie de la réponse. Vu que le format de compétition et l’éloignement compliquent largement la couverture d’un tel évènement, les principaux journaux, et notamment L’Equipe, feraient tout pour faire du buzz afin de vendre du papier. C’est une théorie qui, en se référant une nouvelle fois à 2010 en foot, se tient et qui a le mérite d’expliquer certaines sorties violentes de journalistes de ces journaux (même si Pierre-Michel Bonnot, la plume la plus acérée du rugby du quotidien sportif n’a jamais été tendre avec Liévremont).

Mais ce qui est sans doute le plus ahurissant, ce sont tous ces consultants qui interviennent en France, sur internet ou en studio télé ou radio. Prendre un type comme Chabal qui a forcément une dent contre Liévremont et des contacts dans le groupe, je trouve cela un peu limite au niveau déontologique. Et que dire du site sports.fr qui, comme expert, n’a rien trouvé de mieux que Henry Chavancy, joueur du Racing de 23 ans, aucune sélection. De quel droit ce jeune homme qui ne connaît rien du très haut niveau rugbystique peut juger ce qui se passe au sein du XV de France. J’avoue que quelque chose m’échappe.

Mais je crois malheureusement que tout cela démontre ce qu’est en train de devenir la presse (et la presse sportive n’échappe pas à la règle) : plus vraiment du journalisme neutre mais plutôt un condensé d’avis divers de soi-disant experts relevé d’un zeste de supposition et d’un soupçon (ou pas) de mauvaise-foi. C’est agaçant, mais je crois qu’il faut en prendre son parti.




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