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TimFaitSonCinema
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THE ARTIST

George Valentin est l’acteur star du cinéma muet d’Hollywood. Mais l’arrivée du parlant va tout changer et propulser de nouvelles stars, dont Peppy Miller qu’il a aidé à devenir actrice.
Verdict:
Ce film est tout de même assez incroyable. Faire un tel long-métrage dans le paysage cinématographique actuel, c’est grand. Jean Dujardin est tout simplement immense.
Coup de coeur:

Jean Dujardin

La date de sortie du film:

12.10.2011

Ce film est réalisé par

Michel HAZANAVICIUS

Ce film est tagué dans:

Inclassable Oscar du Meilleur film César du Meilleur film

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 La Critique


Thomas Langmann est un drôle de phénomène dans le paysage cinématographique français. Le fils de Claude Berri est en effet un producteur capable du pire et du meilleur. On a vraiment l’impression qu’il produit des projets de mauvaise qualité (Double zéro ou La nouvelle guerre des boutons) pour faire de l’argent et se donner la possibilité de tout faire pour que des films plus ambitieux puissent voir le jour, notamment le diptyque Mesrine (1 et 2), qui n’était pas évident à produire, et « ça » – The Artist –, film qu’il a visiblement tenu à bout de bras, même si ce n’est pas non plus le pari le plus risqué de tous les temps.

Pourquoi, dire « ça » ? Ce n’est nullement dévalorisant car, autant le dire tout de suite, ce film est plutôt incroyable. « Ça », parce que c’est un film comme on n’en a jamais vu et comme on n’en reverra sans aucun doute plus dans le futur : une sorte d’Objet Cinématographique Non Identifié (OCNI) ! Dans un paysage cinématographique de plus en plus marqué par la prise de pouvoir de la 3D, faire un film muet et en noir et blanc, c’est quand même très fort. Osé ? Je ne crois pas car le film propose tout de même suffisamment de garanties (Hazanavicius, Dujardin, énorme buzz cannois, grosse promotion) pour être une réussite potentielle. Mais bon, il faut quand même le faire et ne pas avoir peur de se lancer dans une telle aventure.

Michel Hazanavicius était la personne idéale pour cette entreprise. Il a déjà ressuscité avec brio (et humour) le mythe des vieux films d’espionnage avec les OSS 117 et c’est un peu le même travail qu’il effectue pour The Artist, celui de donner un voir un film, avec une histoire propre, mais aussi une ambiance et surtout, une façon de faire du cinéma. C’est en effet un vrai hommage au cinéma dans son ensemble, notamment hollywoodien, avec un grand nombre de mises en abyme (des films dans le film). Après, je ne connais pas du tout le cinéma ancien et je n’ai pas repéré le grand nombre de références qui, paraît-il, jalonnent le long-métrage.

Le format 1:33 utilisé pour l’image par le réalisateur nous plonge tout de suite dans cette ambiance du début du siècle, tout comme les images parfois accélérées. Enfin, le noir et blanc est à la fois logique et essentiel. Et ce qui est bien quand un réalisateur décide de faire du noir et blanc, c’est l’obligation qu’il se donne de soigner absolument tous les plans pour que cela rende bien. Le moindre défaut dans la lumière ou la photographie est beaucoup plus visible en noir et blanc. Mais, par contre, quand tout est parfait, c’est souvent absolument somptueux. Dans The Artist, il y a un bon nombre de séquences magnifiques d’un point de vue purement visuel. Les trouvailles sont très nombreuses et donnent à chaque scène un caractère et une ambiance propre. L’univers sonore, nécessairement essentiel dans un film comme celui-ci, est vraiment bon. La musique, écrite par Ludovic Bource, est plutôt réussie. Les différents moments du film, les ambiances qui changent, tout cela est bien rendu au niveau sonore. Même les silences sont beaux, c’est pour dire.

Pour qu’un film muet fonctionne, il est nécessaire d’avoir des acteurs de très grande qualité et qui arrivent surtout à exprimer beaucoup avec leurs mimiques. Qui d’autre que Jean Dujardin, déjà incroyable dans les OSS 117 avec un vrai travail sur le jeu de visage, pouvait incarner cet acteur qui comprend peu à peu que sa carrière touche à sa fin ? Il est vraiment excellent, rendant parfaitement les différentes émotions qui traversent la vie du personnage. Avec son chien (l’un des personnages les plus drôles du film), ils forment un couple vraiment hilarant. Bérénice Béjo est, elle aussi, formidable de sensibilité et de justesse dans son jeu. De plus, tous les seconds rôles sont au diapason avec mention spéciale pour James Cromwell en majordome effacé derrière son employeur.

Mais The Artist ne peut être résumé uniquement à un long métrage de « musée ». C’est en effet aussi un film actuel, avec des thèmes universels et une volonté de créer une vraie histoire autour d’un scénario qui, s’il n’est pas complexe, recèle des petites trouvailles. Celles-ci font que l’on s’accroche constamment à l’histoire entre ces deux personnages. Il y a tout de même à mon goût quelques longueurs dans la deuxième partie du film. Mais, globalement, le temps passe plutôt vite et on ne s’ennuie jamais vraiment. Un film vraiment exceptionnel dans sa singularité mais qui est une vraie réussite de cinéma pur et qui démontre qu’avec l’image, on peut vraiment tout faire et que les dialogues ne sont pas forcément essentiels pour faire un long-métrage de qualité. Bravo, Messieurs Hazanavicius et Langman pour ce film.


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Lucie 06.11.2011, 19:58

J'ai bien bien bien bien bien aimé! Et comme tu le dis, c'est la preuve que le spectateur peut très bien comprendre sans dialogues, du moment que les acteurs sont à la hauteur. Il faut aussi remarquer que le film n'est pas cousu de fil blanc, et ça, c'est appréciable!
Du coup, je n'ai pas vu le temps passé et c'est très bien comme ça.
Un petit bémol pourtant... dur dur de manger du pop-corn en regardant ce film, ou alors il faut savoir choisir son moment ^^


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