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TimFaitSonCinema
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UN PROPHÈTE

Celle de l’ascension dans l’univers carcéral d’un jeune homme de 20 ans qui y arrive complètement illettré avant d’être protégé par les corses et de monter lui-même son système basé sur des réseaux qu’il a lui-même constitué.
Verdict:
Ce qui impressionne dans ce film, c’est son réalisme et ceci à tous les niveaux. Ca en fait même un peu peur. Porté par un acteur déjà immense.
Coup de coeur:

Tahar Rahim

La date de sortie du film:

19.08.2009

Ce film est réalisé par

Jacques AUDIARD

Ce film est tagué dans:

Drame César du Meilleur film

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 La Critique


Vrai changement d’atmosphère avec le Tarantino de la veille (même si le trilinguisme est une donnée très importante). Alors qu’Inglorious Basterds revisitait à sa façon un épisode historique parfaitement repéré à la fois dans le temps et l’espace, battu et rebattu (avec une certaine maestria, il faut le reconnaître), c’est dans un univers presque achronique et presque déréalisé qu’Un Prophète nous porte. Celui de la prison. Le film dure le temps de l’incarcération du jeune « héros », Malik (environ cinq ans). Il débute à l’entrée de celui-ci alors qu’il essaie de cacher un billet de 50F (seule marque chronologique) et qu’on ne sait pas les raisons de son passage à la prison (on devine une bataille avec policiers) et se finit sur sa sortie (scène d’ailleurs impressionnante et qui donne une force particulière au film tout en ouvrant à tous les possibles).

Pendant tout ce temps, c’est le parcours initiatique de ce jeune post-adolescent à son entrée, que l’on suit. (Liquidons ici le fait que Tahar Rahim, l’acteur principal, est la révélation de ce film. Il rend à son personnage tous les sentiments contradictoires qui peuvent l’habiter au cours de son incarcération. Une performance de très haut vol). Alors qu’à son entrée, il a le cheveu court et la réplique facile, Malik, pris sous la protection des corses, est obligé de se fondre dans le moule de cet univers si particulier. Plus que cela, il va tout faire pour grimper dans la hiérarchie (cela se remarque au niveau physique par les cheveux et la moustache), ce qu’il réussit à la fin.

En ressortant de ce film, on ne peut avoir qu’un avis pessimiste sur l’utilité sociétale de la prison, tant c’est celle-ci qui permet à ce jeune de devenir ce qu’il est au bout de cinq ans : un bandit bien plus aguerri. Malheureusement, j’ai bien peur que ce film soit d’un réalisme cru sur ce qu’est la prison française aujourd’hui. Cela est de plus servi par une réalisation admirable qui rend toute sa force à cette idée d’enfermement. Nerveuse, parfois crue, la caméra d’Audiard est toujours au plus proche des sentiments et de l’action. La photographie et la musique se fondent parfaitement dans ce projet, comme tous les acteurs, avec mention particulière à Niels Arestrup, excellent en parrain corse qui voit peu à peu le pouvoir lui échapper.



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