La Critique
Le réalisateur, tout au long du film, ne prend pas de parti et c'est plutôt mieux. On ne sait pas pourquoi Gabita est enceinte, et Christian Mungiu ne donne pas son avis sur la question de l'avortement. Il montre. C'est parfois très cru et dérangeant, presque à l'extrême mais c'est aussi une réalité que le réalisateur a voulu montrer. En cela, il semble réussir. Ensuite, au niveau plus cinématographique, le film est une succession de très longs plans séquences qui peuvent durer une dizaine de minutes. C'est à la fois parfois trop mais ils ne sont jamais de trop car ils signifient toujours quelque chose, soit pour un personnage, soit pour l'histoire en général.
Et puis, les scènes tournées caméra au poing sont plutôt intéressantes et pas de trop. Anamaria Marinca dans le rôle d'Otilia, et sur qui repose en très grande partie le film, est absolument épatante, elle possède une énergie butée qui donne au film une partie de sa force. On peut tout à fait comprendre ce qui a poussé le jury de Cannes à offrir une palme d'or à ce film (il m'a d'ailleurs fait penser sur beaucoup d'aspects à L'enfant des frères Dardenne, primé il y'a deux ans, même si celui-ci était moins dur) mais pour le prix de l'Education Nationale, la question mérite vraiment d'être posée car, de ce film, on peut tirer ce que l'on veut quant à l'avortement. Polémiques en vue... Mais, bon, finalement, ce n'est pas vraiment la question...