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TimFaitSonCinema
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ENTRE LES MURS

Une année passée avec un professeur de français dans une classe de 4ème qui n’est pas des plus évidentes à gérer.
Verdict:
Un film à la fois drôle et très grave. Un sujet qui soulève de nombreuses questions essentielles sur ce que doit être un professeur. Une réalisation qui permet de cerner les différents problèmes. Une Palme d’Or qui peut se justifier. A voir.
Coup de coeur:

Les acteurs, tous non professionnels

La date de sortie du film:

24.09.2008

Ce film est réalisé par

Laurent CANTET

Ce film est tagué dans:

Comédie dramatique Palme d'Or

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 La Critique


Trois choses en préambule de cette critique : 1- C’est très drôle d’aller voir un film en avant première deux semaines avant sa sortie ; 2 – N’ayant pu écrire la critique tout de suite et ayant noté des idées en vrac sur une feuille, la critique finale risque d’être un peu brouillonne ; 3- La synchronisation son-image souffrait d’un tout petit décalage (très agaçant) mais je pense que c’est ici un problème de copie, du moins je l’espère. Mais ne nous attardons pas sur ces questions, il y’a tant à dire sur le film en lui-même.

D’abord, pour commencer, le titre est extrêmement bien trouvé : entre les murs, oui, mais lesquels ? La, je pense qu’on peut l’interpréter à différents niveaux : premièrement, entre les murs de l’établissement : la caméra ne sortira jamais de l’enceinte du collège ; à une autre échelle, les murs sont aussi ceux des salles qui composent ce collège : la salle de classe bien sûr, mais aussi le CDI où se passeront les conseils de classe et de discipline, ou encore la salle des profs qui nous sera donnée à voir à certains instants. Enfin, les murs, et pour moi c’est la signification la plus importante, ce sont ceux que les élèves érigent entre eux et le prof et même autour d’eux : des murs d’incompréhension qu’il faut dépasser (ENTRE les murs).

La forme est celle d’une sorte de docu-fiction dans sa forme la plus totale : ni l’aspect documentaire, ni l’aspect filmique ne prennent le dessus. Cela est servi par une réalisation à la hauteur, notamment dans la salle de classe où de très beaux angles et de très belles images sont trouvés par Laurent Cantet : on a souvent l’impression de se trouver au cœur de cette classe, d’en faire partie, mais d’être spectateurs comme certains élèves le sont. Le réalisme est impressionnant. Mais, le réalisateur nous offre une sorte d’intrigue avec une année entière de la vie de cette classe avec les problèmes de discipline des élèves mais aussi du professeur lui-même.

Car ce film est tout aussi intéressant car il soulève de nombreuses questions sur le métier d’enseignant, mais, je pense, bien au-delà, sur le système d’éducation dans sa globalité : le rôle du professeur est débattu dans certaines scènes entre certains professeurs, le problème du renvoi des élèves, des sanctions au collège. Autant de questions qui ne trouvent pas de réponses dans un collège où la question essentielle abordée en conseil d’administration est celle du prix du café (scène complètement cocasse…). Mais la plupart des questions que posent ce film sortent de la bouche même des élèves : les problèmes d’identité (lors de ce débat entre un français d’origine antillaise et des jeunes originaires d’Afrique) mais surtout le rôle même du collège (avant dernière scène très poignante où une élève vient voir le professeur le dernier jour pour lui dire qu’elle n’a rien appris du tout ; c’est une élève qu’on n’a pas entendu de l’année, qui ne s’est pas fait remarquer mais qui marque le spectateur par ses deux répliques en fin de film qui soulèvent quantité de problèmes).

Certaines scènes sont extrêmement drôles (c’est même horrible d’en rire) et d’autres sont très belles (comme ce « j’aime – j’aime pas » que livre un des élèves et qui mélange pêle-mêle : J’aime pas les racistes et j’aime pas Materazzi : sorte de résumé ultime d’une jeunesse qui ne semble plus avoir de repères pour faire la distinction entre problèmes infimes et questions de société).

Remarques sans doute sans rapports : il n’y a aucune musique dans ce film : eh bien, ce n’est seulement à la fin que je m’en suis rendu compte : ce n’est pas du tout gênant et dans le cas de ce film en particulier, c’est même beaucoup mieux comme cela. L’affiche est très belle…



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