La première heure m’a très fortement laissé sur ma faim : elle consiste en un survol rapide et assez peu fouillé des premières années et des premiers combats de Harvey Milk dans le Castro, quartier gay de San Francisco, puis à l’échelle de la ville et de l’Etat. C’est assez classique, convenu même si certaines scènes sont intéressantes. On a toujours l’impression de survoler les événements, allant de défaites électorales en manifestations tout cela servi par un mélange pas toujours digeste d’images d’archives et de scènes filmées.

Mais, cette première heure amène ainsi la deuxième qui se passe durant son mandat de conseiller municipal. Celle-ci est beaucoup plus forte et puissante et culmine dans l’assassinat de Harvey Milk par un rival du conseil municipal. C’est d’ailleurs l’arrivé de ce personnage, interprété avec brio par Josh Brolin qui donne un nouvel élan au film et le fait culminer dans sa dernière demi-heure à un très haut niveau. La mort en elle-même du personnage centrale est amenée et attendue dès le début mais la demi-heure la précédant est exceptionnelle, faisant monter la tension par paliers, avec des scènes prémonitoires. Tout cela pour arriver à la scène de l’assassinat en elle-même qui est absolument ébouriffante et maitrise et de « beauté ». Rien que pour cette scène, ce film mérite d’être vu.

Mais comment passer sous silence la performance ébouriffante de Sean Penn. Il semble habité par ce rôle, rend à son personnage les différents aspects de sa personnalité sans avoir l’impression de forcer le trait. Vraiment une performance rare et on peut comprendre qu’il y ait eu match pour les distinctions avec Mickey Rourke : ces deux acteurs portent leur film sur leurs épaules…