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TimFaitSonCinema
En plein cœur du dix-neuvième siècle, les paysans allemands sont en proie à de grandes difficultés et tentent de survivre. De nombreuses familles décident de partir vers le Brésil, où un avenir radieux s’annonce. Jakob, lui, en rêve aussi, mais ce qui se passe dans sa famille ne va pas lui permettre…
Verdict:
Un film formellement assez magnifique avec un noir et blanc souvent sublime, mais une histoire qui manque clairement de rythme et de profondeur. L’ensemble est quand même un peu aride mais j’ai tendance à penser que la suite sera mieux…
Coup de coeur:

Le noir et blanc

La date de sortie du film:

23.10.2013

Ce film est réalisé par

Edgar REITZ

Ce film est tagué dans:

Drame historique

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 La Critique


Pour une fois, ce n’est pas tant le film en lui-même qui m’intéressait mais bien le lieu où je l’ai visionné. En effet, cela faisait longtemps que je m’étais promis de retourner dans ce cinéma mythique qu’est l’Eldorado. Mythique car c’est d’abord une institution dijonnaise et même à l’échelle française (tous les médias s’y étaient intéressés lorsque des risques de fermeture avaient clairement plané) mais aussi parce que j’y ai vu quelques-uns des films qui m’ont marqué et que j’adore. C’est à partir de cette période que j’ai vraiment commencé à apprécier toujours plus le cinéma. En fait, y retourner, c’est pour moi se replonger dans le « vrai Septième Art ». De passage à Dijon pour un week-end, je ne pouvais pas laisser passer l’occasion. Mais un emploi du temps plutôt serré ne me laissait qu’une seule plage horaire et donc un choix de trois longs métrages. J’en avais déjà vu un (Inside Llewyn Davis) et l’autre ne me disait absolument rien. Alors que Heimat, lui, m’intéressait davantage. Si j’avais eu plus de temps ces dernières semaines, je serais même allé le voir à Lyon (et j’aurais essayé d’enchainer les deux à la suite, quant à faire). Mais bon, on ne peut pas tout faire (trouver quatre heures libres de suite n’est pas évident) et le nombre de sorties intéressantes ces derniers temps est trop important. J’avais en plus la chance que ce soit le premier épisode qui soit diffusé à cette heure-là. Bref, j’étais « refait » et je dois bien avouer que me retrouver de nouveau dans ces murs qui respirent vraiment le cinéma m’a fait un bien fou. Mais, bon, il s’agit quand même aussi de juger ce film qui, bien que vu dans ces circonstances, n’a pas réussi à complètement m’enchanter malgré d’indéniables qualités.

Comme chacun sait, je suis extrêmement sensible à la qualité de l’image. Et, avec Heimat, on est plus que servi puisque le réalisateur nous offre un sublime noir et blanc. Par principe, je trouve toujours beau les images en noir et blanc, mais, là, c’est vraiment très réussi avec des jeux d’ombres et de lumières, quelques touches de couleur qui font vraiment sens (peut-être cinq ou six dans le film) et un ensemble vraiment de qualité. C’est ce qui m’a séduit dans Heimat car le souci est que cette très belle photographie est au service d’un fond qui est un peu moins réjouissant. Ce n’est pas tant le sujet qui est inintéressant (même si une plongée dans l’Allemagne rurale du milieu du dix-neuvième siècle n’apparaît pas au premier abord comme le projet le plus sexy) mais plutôt le traitement qui en est fait. Edgar Reitz prend beaucoup son temps (pour décrire, montrer, presque comme dans un documentaire) et les longueurs s’accumulent dangereusement tout au long du film. Par moments, on a presque le sentiment que le réalisateur soigne trop son long métrage et qu’il lui en fait perdre de sa force dramatique. L’ensemble est ainsi parfois un peu aride et manque de consistance. Il se passe des choses mais le tout ne fait pas vraiment sens dans sa globalité. C’est surtout vrai dans toute la partie centrale qui s’étire en montrant le jeune Jakob avec différents personnages dont on sent bien qu’ils pourront avoir de l’importance dans la suite. Je trouve d’ailleurs que l’on pressent que le deuxième opus va être plus intéressant car les enjeux ont été posés et les personnages ont commencé à être explorés. C’est sans doute une très mauvaise idée de ne pas aller voir cette suite mais le temps va me manquer. Sinon, je peux toujours m’attaquer aux cinquante deux heures de la série qui parlent de l’Allemagne du vingtième siècle…



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