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TimFaitSonCinema
Dans un village reculé du Maghreb, les femmes sont toujours allées chercher l’eau à la source malgré le danger qu’elles font courir à elles-mêmes et aux enfants qu’elles portent. Mais quand elles décident de faire changer les choses, rien n’est évident…
Verdict:
Rien d’infamant dans ce film mais le sentiment toujours présent que le réalisateur passe un peu à côté de celui-ci en cherchant à trop en faire. Plutôt décevant malgré un casting féminin de qualité.
Coup de coeur:

Biyouna

La date de sortie du film:

02.11.2011

Ce film est réalisé par

Radu MIHAILEANU

Ce film est tagué dans:

Drame

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 La Critique


Radu Mihaileanu est plutôt un réalisateur qui m’est a priori sympathique. Son précédent film, Le concert, bien qu’un peu inégal, avait le mérite d’offrir un très beau dernier quart d’heure. Présent hier en fin de projection (accompagné de l’actrice Hafsia Herzi) pour présenter son nouveau long-métrage, il a tenu un discours plutôt intelligent et sensé sur l’origine et la portée de son film. Le problème, c’est que La source des femmes, sans être un mauvais film, ne m’a pas plu. Si le propos est plutôt intéressant – comment des femmes, en organisant une grève de l’amour, ont réussi à obtenir l’eau au cœur du village –, il me semble assez mal traité et empêche toute émotion. Pourquoi ?

D’abord, c’est long, et il y a un trop grand nombre de séquences qui se répètent au cœur du film sans forcément que l’intérêt soit majeur. C’est la même chose quand il s’agit des scènes en elles-mêmes. Beaucoup sont trop longues et donnent l’impression que le réalisateur en fait un peu trop et tire un peu sur la corde pour allonger à tout prix quelque chose qui aurait pu être filmé en deux ou trois fois moins de temps, avec la même efficacité. Il y a bien sûr, comme dans tout film qui traite des pays arabes, des scènes de batailles d’abord verbales qui dégénèrent en conflits physiques (parité oblige, les hommes en ont une, les femmes une autre). Le langage utilisé pendant tout le film, très poétique et fleuri, est plutôt amusant et permet quelque fois de faire passer un peu le temps grâce à un humour pas forcément décapant mais qui a le mérite de fonctionner.

Le principal problème de ce film – cause majeure du défaut cité précédemment – se situe dans le caractère extrêmement démonstratif dans la façon de réaliser. En effet, tout doit être à la fois montré par l’image, par la parole mais aussi par le chant. Il y a ainsi de grandes scènes de débats sur des sujets dont on a compris assez vite les tenants et les aboutissants. Ça finit par devenir un peu lassant à la longue… Par contre, il y a quelques pistes intéressantes que le scénario esquisse mais qu’il ne creuse malheureusement jamais. Pour ce qui est du chant, autant en parler maintenant, je trouve personnellement qu’il est trop présent et pas toujours utile. Bien sûr, c’est une façon de s’exprimer pour les femmes (et les hommes aussi d’ailleurs) dans ces sociétés mais, parfois, c’est vraiment de trop. En plus, je dois avouer que j’ai un peu du mal avec ce genre de chants qui se ressemblent tous, mais là, c'est vraiment subjectif. La musique, beaucoup trop présente et peu diversifiée, n’arrange malheureusement pas forcément le constat sur la qualité du son pendant le film.

Ce qui est aussi dommage, c’est que, dans cette communauté de femmes, il y a beaucoup de personnages intéressants qui sont seulement montrés, sans réelles explications, et qui manquent donc de beaucoup d’approfondissement. C’est le cas notamment de cette jeune qui dit avoir de grands besoins sexuels mais qui se rallie à la grève d’une façon qui semble vraiment trop évidente. Le film entier tourne autour du personnage interprété par Leïla Bekhti (bien mais pas top), qui est la plus jeune mais aussi celle qui est le moins attachée aux traditions puisqu’elle vient de la ville. Les autres personnages féminins sont plus là pour accompagner (ou contrer) cette femme, sans réelle individualité, et c’est un peu regrettable. Le film s’intéresse finalement plus à la cause en elle-même qu’à celles qui l’incarnent. Pourtant, le réalisateur dispose d’actrices de qualité (Hafsia Herzi ou Hiam Abbass) mais celles-ci sont toujours au second plan et leurs personnages jamais vraiment explorés. Seul le Vieux fusil, sorte de « guide féminin » du village, interprété par une Biyouna en très grande forme, réussit à montrer sa vraie personnalité, en dehors du groupe.


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Emmanuelle 12.10.2011, 22:40

Moi je mettrais un peu plus, j'ai bien aimé et les longueurs ne me dérangent pas, ça reflète la culture du maghreb justement !


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