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TimFaitSonCinema
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LE RUBAN BLANC

A la veille de la Première Guerre Mondiale, un petit village allemand est victime d’événements étranges : tentatives de meurtre, agression d’enfants,…
Verdict:
Un film dont je suis sorti vidé, un peu hébété : c’est dire sa force même si elle ne m’est pas apparu tant que ça en cours de visionnage. Une photographie exceptionnelle.
Coup de coeur:

Le noir et blanc sublime

La date de sortie du film:

21.10.2009

Ce film est réalisé par

Michael HANEKE

Ce film est tagué dans:

Drame Palme d'Or

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 La Critique


Pour commencer, je vais dire que j’ai eu la très mauvaise idée de rester devant une émission de télé qui parlait de ce film ce week-end et ils ont dit une phrase qui m’est restée pendant tout le film et qui, dans les faits, dévoilait bien la fin (je ne la dirai pas…) et c’est donc très très énervant. Occasion d’un coup de gueule contre ces critiques qui se permettent de raconter la fin à la télé ou dans les magazines alors que le film n’est pas encore sorti et que seuls eux ont pu voir, privilégiés qu’ils sont. CA M’ENERVE !! (Ca, c’est fait…) Sinon, quatre personnes sont parties pendant la séance. Pourquoi ? Il est vrai que c’est une forme de cinéma qui n’est pas forcément ouverte à tous (longs plans séquences, assez peu de dialogues, …) mais, honnêtement, moi, je ne me suis pas embêté une minute au cours des presque deux heures trente que compte ce film.

Ce qu’il faut commencer par dire, c’est que c’est visuellement magnifique : le noir et blanc choisi par le réalisateur est superbe et cela donne à voir certains plans splendides et dont on n’a plus forcément l’habitude avec un jeu de lumière absolument primordial. Ce noir et blanc correspond aussi très bien à l’histoire, sorte de huis clos dans un village dans la tourmente d’événements singuliers. Un village dirigé par le baron et sa femme, mais surtout un pasteur qui éduque ses enfants de façon très dure. Finalement, un village traditionnel du début du XXe siècle, assez austère et presque « sans vie » (d’où, je pense, une partie de l’explication du « noir et blanc »). Le texte est narré par l’instituteur et dès le début, il livre une forme de « morale » qu’il éclaire lui-même avec force à la fin du long métrage. Ce qui est assez impressionnant, et finalement assez angoissant au cours de ce film, c’est le « non-dit », toujours présent, c’est sur cette réalité que se base à la fois la vie du village mais aussi le scénario en lui-même. La fin est assez symptomatique de ce problème qui empoisonne le village mais qui est aussi, finalement, contenu d’une certaine façon dans la « morale » de départ.

D’un point de vue de stricte mise en scène, plusieurs points sont à noter et ils rendent au film une grande partie de sa force. D’abord, Haneke offre certaines scènes absolument époustouflantes dans leur justesse, leur rythme, leur mise en scène : c’est le cas par exemple de celle de la «rupture» entre le médecin et sa gouvernante : vraiment exceptionnelle. De plus, la direction d’acteur est parfaite : pour réussir à tirer autant d’acteurs très jeunes, c’est du grand art. Enfin, il n’y a pas de musique pendant tout le film, sauf les chants de la chorale (d’ailleurs magnifiques) et (je sais, je me répète), ça fait du bien, parfois , un film sans musique, où il y a de vrais temps de silence (ici, même les génériques, de début et de fin, sont silencieux, ce qui a mis, un peu mal à l’aise le public, visiblement). En définitive, que dire de ce film qui a tout de même reçu la Palme d’Or ? Eh bien… qu’en un sens, c’est loin d’être un scandale…



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