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TimFaitSonCinema
Batman n’était qu’un personnage secondaire lors du premier volet des aventures Lego. Cette fois-ci, il est bien le héros de son film et il a pour le moins du travail puisque le Joker, aidé de tous pleins de méchants, veut mettre Gotham à feu et à sang. Et pour s’en sortir, Batman va devoir accepter une aide qu’il n’est sans doute pas prêt à vouloir…
Verdict:

Hyper rythmé et bourré de références en tous genres, Lego Batman : le film est loin d’être complètement convaincant. La faute notamment à un scénario qui manque de force et à un univers visuel original mais qui peine à se réinventer. A la longue, ça devient même relativement fatigant… Dommage car le premier volet réussissait à éviter pas mal de ces pièges…

Coup de coeur:

La première minute

La date de sortie du film:

08.02.2017

Ce film est réalisé par

Chris McKAY

Ce film est tagué dans:

Film d'animation

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 La Critique


Il y a trois ans, le film La grande aventure Lego était arrivé sur le marché du film d’animation un peu par surprise. D’abord parce qu’il était produit par Warner Bros. Animation, qui, malgré le succès de Happy Feet, ne fait pas partie des grands studios habituels et ensuite parce que voir sur grand écran un univers aussi riche que celui des Lego avait quelque chose d’assez fascinant sur le principe. Et le duo Phil Lord / Chris Miller avait vraiment réussi son pari, signant un long métrage aussi déjanté qu’inventif visuellement, bien que ne tenant pas forcément la distance d’une heure et demie. Le succès a en plus été au rendez-vous avec plus de 450 millions de dollars amassés à travers le Monde. Il n’était donc pas étonnant de voir le studio continuer sur sa lancée et proposer une suite. Celle-ci est déjà prévue mais sa sortie a été retardée et devrait avoir lieu, aux dernières nouvelles, en février 2019. Car, entre-temps, Warner Bros. Animation s’est engouffré dans un autre filon, celui des spin-offs, à savoir un film restant dans le même univers mais s’intéressant à un personnage (souvent secondaire). Tous les studios l’ont fait, que ce soit DreamWorks avec Le Chat Potté, Illumination avec Les Minions et même Pixar dernièrement avec Le Monde de Dory. Il y a d’ailleurs déjà un autre film prévu dans l’univers Lego pour octobre (Ninjago). Pour dire les choses franchement, ces spin-offs sont rarement de grandes réussites, notamment parce que les personnages qui deviennent subitement principaux avaient la plupart du temps du charme justement parce qu’ils étaient secondaires et que leurs apparitions offraient une « récréation » dans la narration. En tant que spectateur, on est heureux de retrouver un univers connu mais ça va rarement plus loin, souvent du fait d’un essoufflement du concept de départ. Lego Batman : le film parvient-il à inverser cette tendance de fond ?

Ce qu’il faut dire d’entrée, c’est qu’on est ici dans une logique quelque peu différente car ce « second couteau » qui devient héros s’avère être un mythe des comics et même du cinéma avec une quinzaine de films le mettant en scène. On se trouve donc plutôt dans le croisement de deux univers et, d’ailleurs, DC Entertainment, la société de production cinématographique de DC Comics est complètement dans le coup. C’est en tout cas comme cela que c’est clairement assumé. Cela a des conséquences relativement importantes sur l’ensemble du long métrage. En effet, cela permet à la fois d’intégrer un univers déjà connu, avec des personnages facilement identifiables et une sacrée pelletée de références en tout genre (dont je n’ai sans doute saisi qu’une petite partie), mais, dans le même temps, cela fait perdre de la diversité qui faisait beaucoup du charme du premier épisode. Pendant plus d’une heure et demie, on reste finalement dans une ambiance sombre – celle de Gotham City, forcément – et j’ai trouvé cela dommage et même un peu triste. Visuellement, on continue dans quelque chose d’assez fort avec ce monde en briques où tout peut se construire ou se déconstruire très rapidement, mais il manque ici l’inventivité et le charme du premier volet. Sans doute est-ce dû au fait que l’effet de surprise est passé et que l’on s’est « habitué » à cette nouvelle forme d’animation. Mais peut-être que l’absence à la réalisation de Phil Lord et Chris Miller, qui ont cette fois-ci laissé la main à Chris McKay, qui était responsable de l’animation sur le premier volet, n’est pas complètement compensée, notamment en termes de trouvailles visuelles. Néanmoins, plus que dans son animation, c’est bien dans la manière dont celle-ci est mise au service du scénario que j’ai eu plus de difficultés à véritablement apprécier ce long métrage. En effet, pour dire les choses franchement, ce Lego Batman : le film m’a rapidement fatigué…

 

Au bout d’un quart d’heure, j’avais déjà eu ma dose d’action mais le souci, c’est que ça continue à cette cadence (ou presque) pendant toute la durée. Le rythme est très important, surtout dans les films d’animation récents, mais là, il aurait sans doute fallu calmer l’ensemble à certains moments car l’ensemble donne l’impression de ne pas toujours être tenu. C’est très bruyant et bien trop bordélique pour que l’on s’y intéresse réellement. Globalement, le scénario manque d’inventivité, de souffle et de subtilité. Pourtant, l’idée d’une relation d’amour-haine entre Batman et le Joker est plutôt drôle au départ mais elle n’est pas exploitée de façon aussi intéressante qu’on pourrait l’espérer. Le discours général, lui, est franchement hyper simpliste – on ne peut pas s’en sortir tout seul mais on a toujours besoin des autres – et il n’évolue pas du tout au cours du film. Au contraire, il est rabâché un nombre incalculable de fois, tellement qu’on a envie que Batman finisse par tout envoyer balader pour finir seul ce qu’il a à faire. Là où les scénaristes auraient pu être un peu plus transgressifs (sans non plus être corrosifs à souhait), ils ont décidé (ou sont obligés ?) de rester dans des rails qui, entre parodie et hommage à Batman, sont bien trop guidés au départ pour être originaux. Au rayon des bonnes surprises, on peut noter cette première minute absolument dingue qui fait de la succession des logos des différentes entités qui ont travaillé sur le film quelque chose d’hilarant. D’ailleurs, la toute fin répond à cela de manière toute aussi amusante. Et puis, il y a quand même des situations, des dialogues et des références qui arrachent un sourire (voire un rire, parfois) au spectateur. Mais ça reste trop peu, notamment en termes de continuité et là où La grande aventure Lego était un vrai plaisir, un peu régressif sur les bords – il faut bien le dire –, ce spin-off ne parvient jamais à complètement séduire. Et j’ai malheureusement peur que tous les longs métrages de la saga soient du même tonneau…




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