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TimFaitSonCinema
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MAINS ARMÉES

Lucas Scali est commissaire de police à Marseille et plus particulièrement chargé du trafic d’armes. Maya, elle, est une jeune flic affectée aux stupéfiants, à Paris. Leurs enquêtes vont se croiser, mais leur vie aussi puisqu’un lien intime les unit…
Verdict:
Un polar qui n’est pas assez cadré et qui part un peu en n’importe quoi. L’histoire qui se rajoute par-dessus les enquêtes est un peu trop artificielle et plombe en grande partie le tout. Vraiment moyen…
Coup de coeur:

Roschdy Zem

La date de sortie du film:

11.07.2012

Ce film est réalisé par

Pierre JOLIVET

Ce film est tagué dans:

Film policier

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 La Critique


Le film policier français, ça a toujours un côté un peu inquiétant. En effet, rares sont les longs-métrages de ce genre qui ont vraiment réussi à tirer leur épingle du jeu chez nous. Soit on est dans quelque chose qui se veut un peu trop « hollywoodien » et qui se rate car les moyens, mais aussi le talent, ne sont pas les mêmes. Ou sinon, c’est plutôt le côté « artistique » que veut trop faire ressortir le réalisateur et le film passe alors complètement à côté de son sujet initial. La plupart du temps, on a en fait droit à des films assez moyens, dont il n’y a finalement pas grand-chose à retirer. Autant de longs-métrages que l’on oublie assez vite car il n’y a rien de bien marquant. En allant voir Mains armées, je ne pensais pas forcément sortir de ce schéma là même si voir aux manettes Pierre Jolivet, plutôt habitué aux comédies sociales (son plus grand succès est Ma petite entreprise) pouvait être le signe de quelque chose d’un peu original ou, pourquoi pas, réussi. Peine perdu, Mains armées n’est ni un très bon polar, ni un très bon film… Mais, en même temps, ce n’est pas non plus un mauvais long-métrage. Un film bien moyen, en somme…

Le problème principal de ce film réside dans le fait qu’il veut traiter en un peu plus d’une heure et demie un scénario beaucoup trop fourni. En effet, entre deux enquêtes qui se rejoignent à Paris, une histoire de « famille » qui se surajoute encore et d’autres petits évènements ou personnages qui créent de nouveaux points de tension, il est compliqué de s’en sortir convenablement. Le film aurait beaucoup gagné à épurer un peu le tout, en se concentrant sur des évènements plus nets, plus précis. On a un peu l’impression que le scénariste et réalisateur (c’est ici la même personne) s’est laissée emporter dans quelque chose qu’il ne pouvait plus maîtriser au bout d’un moment. Toutes les enquêtes manquent de clarté, les coïncidences sont trop grosses pour être honnêtes et les rebondissements un peu trop prévisibles. On ne sait parfois plus bien qui est qui, qui sait quoi, qui fait quoi… En plus, le film aborde beaucoup de personnages dont un certain nombre sont vraiment intéressants mais pas du tout assez creusés car, justement, trop de choses interfèrent et doivent font avancer le film de manière irrémédiable. C’est le cas notamment de ce chef des Stups qui semble à la fois terriblement véreux mais aussi très protecteur envers Maya. On aurait vraiment envie d’en savoir un peu plus. Mais ce n’est pas le seul protagoniste seulement évoqué par touches. Tout cela donne un aspect plutôt frustrant.

Pourtant, ce qui est assez paradoxal, c’est que malgré le trop grand nombre d’éléments qui traversent ce film, j’ai trouvé que Mains armées manquait d’un élément absolument essentiel pour n’importe quel film policier : le rythme. Il y a quelques petites montées de tension mais, dans l’ensemble, le long-métrage pourrait être considéré comme assez « pépère ». Pierre Jolivet prend son temps sur certaines séquences comme s’il n’était pas pressé, alors qu’il en « bâcle » d’autres. Là encore, on a l’impression que le réalisateur est trop dépendant de cette histoire qui se surimpose à tout le film et qui lui fait malheureusement perdre une bonne partie de son intérêt. S’il avait mieux construit son film, sans doute aurait-il pu mieux gérer cette notion de rythme tout de même très importante. Il y a aussi quelque chose dans sa réalisation d’assez « scolaire ». Aucune idée véritablement inventive n’est à retenir et, la plupart du temps, on peut se douter du plan suivant. Cela suit une logique prédéfinie qui est imprimée dans l’esprit d’un spectateur régulier et un minimum attentif. Le duo d’acteurs principaux, lui, remplit plutôt bien sa tâche. En même temps, Roschdy Zem, fait du Zem et il est rarement mauvais. Leïla Bekhti s’en sort plutôt pas mal même si elle n’est pas forcément la plus crédible en jeune flic… A côté d’eux, les seconds rôles sont tenus de façon correcte.

Enfin, au niveau technique, il y a tout de même un vrai souci et ce n’est pas la première fois que cela arrive dans un film français. Et c’est le son. Je veux bien que l’on me dise que je deviens de plus en plus sourd mais là, il y a vraiment des passages où on ne comprend absolument rien à ce que se disent les personnages. Pourtant, Pierre Excoffier, l’ingénieur son, est loin d’être mauvais et il a d’ailleurs gagné un César il y a deux ans (pour Le Concert). J’en viens donc à me demander si ce n’est pas parfois une demande des réalisateurs d’avoir quelque chose qui fasse « plus réaliste ». C’est bien, mais si on n’entend pas la moitié des conversations, cela devient quelque peu compliqué de suivre le film. En fait, c’est plus énervant qu’autre chose, car, dans les grandes lignes, on peut à peu près imaginer ce qu’ils se racontent mais être obligés de faire la démarche est plus qu’embêtant… Si tout le monde pouvait faire un effort de ce côté-là, ça ne serait pas de refus pour ma part !!



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