Toggle navigation
TimFaitSonCinema
12 / 20  (0)

MARIE-FRANCINE

Marie-Francine a la cinquantaine et tout va de travers dans sa vie. Son mari la quitte pour une jeune femme et elle est licenciée de son travail. Elle est donc obligée de retourner vivre chez ses parents, qui lui trouvent un emploi dans une boutique de cigarettes électroniques. Elle va y faire la rencontre de Miguel qui, sans lui avouer, est également dans la même situation…
Verdict:

Sans être complètement raté, et doté de quelques scènes qui valent le détour, Marie-Francine ne parvient pas à séduire sur la durée. C’est à la fois du à de certaines longueurs mais surtout au fait que c’est un film qui semble toujours chercher le ton juste sur un sujet qui aurait pu être bien mieux traité. En fait, l’ensemble manque de trop de peps et de charme pour réellement convaincre.

Coup de coeur:

Quelques passages vraiment savoureux

La date de sortie du film:

31.05.2017

Ce film est réalisé par

Valérie LEMERCIER

Ce film est tagué dans:

Comédie dramatique

Chargement...


 La Critique


Autant le dire d’entrée de jeu, si je suis allé voir ce film, c’est uniquement sur le seul nom de Valérie Lemercier, à la fois réalisatrice et actrice. En effet, je ne peux m’empêcher d’avoir une tendresse certaine pour cette comédienne qui a toujours été légendaire pour moi grâce à sa partition de Béatrice/Frénégonde dans Les Visiteurs. Pourtant, depuis, si elle a réussi à se réinventer, elle restera pour moi éternellement cette bourgeoise coincée hilarante  à l’accent grotesque. En tant qu’actrice, elle reste finalement assez rare au cinéma, n’étant par exemple plus apparue depuis la suite des aventures du Petit Nicolas il y a trois ans maintenant. Il faut dire qu’elle s’est également mise à la réalisation et si Palais Royal !, son troisième film était plutôt réjouissant (sans être non plus génial, soyons honnête), son suivant m’avait vraiment déçu. En effet, 100% Cachemire était une comédie qui manquait sa cible, ce qui est toujours un peu embêtant. D’ailleurs, le long métrage a été un terrible four que ce soit du côté de la critique ou même du public (le film ne dépassant même pas les 450 000 entrées). Forcément, il a fallu pour Lermercier se remettre de cet échec et cela est passé finalement par la réalisation d’un nouveau film, qu’elle a cette fois-ci coécrit avec Sabine Haudepin, actrice devenue rare au cinéma comme au théâtre. Une nouvelle fois, le casting fait plutôt envie avec, notamment, la présence de la « vieille garde » représentée par Hélène Vincent et Philippe Laudenbach et le thème en lui-même est plutôt amusant et finalement assez actuel : quinze ans après Etienne Chatilliez avec Tanguy, la réalisatrice veut remettre au goût du jour la cohabitation forcée entre des parents et leur enfant, de retour à la maison, tout ça en le couplant avec une comédie romantique entre deux quinquagénaires. Pari réussi ?

 

Malheureusement, la réponse arrive bien trop vite tant ce Marie-Francine est un soufflé qui retombe rapidement. Pourtant, les dix premières minutes peuvent nous laisser espérer quelque chose de sympathique avec, notamment cette scène de rupture entre Marie-Francine et son mari (Denis Podalydès), lors du pot de départ d’un collègue. Il y a une certaine drôlerie et un côté décalé loin d’être déplaisant. Mais, très rapidement, sans que l’on comprenne trop pourquoi, l’héroïne se retrouve chez ses parents, à dormir sur le canapé-lit. D’accord, elle a perdu son travail, en même temps que son mari, mais, quand même, pour une chercheuse cinquantenaire, elle ne paraît pas très débrouillarde. Et, le souci, c’est que c’est à partir de là que le long-métrage dérape. En effet, on part bien trop rapidement dans des clichés avec les parents qui sont une caricature absolue des bourgeois du seizième arrondissement de Paris comme il en existe sans doute plus beaucoup (il faut voir leur appartement…). Ces personnages sont tellement too much qu’ils en deviennent presque cartoonesques et là où le film se voulait sans doute une satire de cette bourgeoisie ankylosée et hypocrite, on a droit à presque un quart d’heure d’un mauvais sketch où toutes les situations sont surjouées et où les acteurs en font des tonnes. Quand on connaît le talent d’Hélène Vincent et Philippe Laudenbach et leur capacité à être excellents dans des rôles très posés (Quelques heures de printemps pour elle et Des hommes et des Dieux pour lui), j’avoue avoir même eu un peu de peine pour eux. Puisqu’on en est du côté des acteurs, autant dire un mot dès maintenant sur Valérie Lemercier elle-même qui se dédouble pour jouer Marie-Francine (rôle de déprimée qui semble ne pas trop lui convenir) et sa sœur jumelle (référence explicite et hilarante aux Visiteurs). J’ai été plutôt déçu par un Patrick Timsit très en retrait et presque un peu absent par moments.

 

En fait, je crois que le gros souci de Marie-Francine, c’est que c’est un film qui n’arrive jamais à véritablement trouver le ton juste et se positionner entre ses deux propositions de départ : une satire sociale parfois vacharde et une comédie romantique franchement fleur-bleue. Là où le long métrage aurait pu trouver un ton singulier en jouant sur cette dualité – peut-être en assumant complètement de faire un conte moderne, forcément en décalage avec la réalité –, il se perd finalement. Je trouve au moins deux raisons qui expliquent cette incapacité à avoir le bon ton. La première, c’est que le film ne va pas vraiment au fond des choses. C’est notamment symptomatique pour cette histoire d’amour, où il n’y a absolument aucune aspérité ni même suspense. Ensuite, le film part d’idées de départ incohérentes : un couple de bourgeois qui « offrirait » à sa fille une boutique de cigarettes électroniques ? Et elle qui accepterait sans broncher alors qu’elle ne veut pas être déclassé comme elle le dit au début du film? Tout cela semble bien trop loufoque pour être crédible une seule seconde. Valérie Lermercier elle-même ne semble pas vraiment savoir comment se dépatouiller de ce qui devient au fur et à mesure une complexité presque insurmontable. Ainsi, on a finalement le sentiment que deux films voisinent, avec chacun leur rythme, leur ton, sans qu’ils ne cohabitent véritablement. Le résultat est donc forcément bancal, truffé en plus de quelques longueurs largement évitables. Cela est renforcé par une réalisation parfois hasardeuse et un montage loin d’être toujours convaincant. Restent quelques bons passages, parce que Valérie Lemercier est capable d’écrire et de jouer de très bons dialogues. Certaines situations prêtent ainsi à sourire mais, dans l’ensemble j’ai trouvé que l’ensemble manquait de beaucoup de charme et était finalement un peu tristounet, comme le personnage de Marie-Francine, finalement. Je ne m’attendais pas forcément au film du siècle mais j’espérais quand même mieux d’une comédie  qui a comme principal défaut de toujours se chercher.




 Rédiger Un Commentaire