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TimFaitSonCinema
Le NOMA, basé à Copenhague, est considéré depuis quelques années comme le meilleur restaurant du Monde. Son chef, René Redzepi, décide alors de fermer son établissement pour ouvrir une résidence de deux mois à Tokyo. Ils ont un peu plus d’un mois pour créer un menu exceptionnel adapté à la culture japonaise.
Verdict:

NOMA au Japon est un documentaire qui est pas mal ficelé, notamment dans sa gestion du rythme et qui permet de bien comprendre ce qui fait la cuisine si particulière de René Redzepi. En ce sens, il remplit sa mission première. Mais pour être tout à fait honnête, j’ai tout de même du mal à m’enthousiasmer devant un tel film.

Coup de coeur:

Le rythme

La date de sortie du film:

26.04.2017

Ce film est réalisé par

Maurice DEKKERS

Ce film est tagué dans:

Documentaire

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 La Critique


C’est un fait, la cuisine est à la mode. Cela se vérifie en librairie, où le nombre d’ouvrages différents me fascine toujours, à la télé, où les émissions culinaires ont toujours une certaine cote, et même au cinéma. En effet, le Septième Art semble s’être emparé de ce qui s’apparente à une mode et, ces dernières années, que ce soit sous forme de film d’animation (le fameux Ratatouille), de biopic (le franchement raté Les saveurs du Palais) ou encore de comédies romantiques (l’évitable Le goût de la vie ou le plus charmant The Lunchbox), la cuisine, à son état primaire (à savoir la manière dont les ingrédients sont préparés pour faire un plat) était au cœur du récit. Pourtant, étant donné que c’est de la fiction, on avait toujours l’impression de nous retrouver assez loin de ce que peut être à la fois le véritable processus de création d’une assiette ainsi que de la manière dont elle est fabriquée. Maurice Dekkers, journaliste néerlandais spécialisé dans la nourriture, a justement décidé de s’intéresser de plus près à cette question et c’est à travers un documentaire qu’il choisit de le faire. Et, comme exemple, quoi de plus intéressant que de se pencher sur le restaurant qui est aujourd’hui considéré comme le meilleur au monde, à savoir le NOMA qui se trouve à Copenhague. D’ailleurs, cet établissement a déjà été au centre d’un documentaire, réalisé il y a deux ans par un Français, NOMA My Perfect Storm, qui s’intéressait davantage à la figure de René Redzepi, le fameux chef. Dans NOMA au Japon, on le verra, évidemment, mais ce n’est pas lui qui est au centre du film. Ce documentaire relève-t-il le pari de nous faire découvrir un monde inconnu et, donc, forcément fascinant ?

 

Ce qui est vraiment intéressant, c’est que Maurice Dekkers parvient à trouver un angle bien précis qui lui permet de montrer à la fois ce qui peut faire le succès du NOMA dans l’absolu (notamment toute sa créativité) mais surtout la manière dont il cherche à se renouveler constamment. En effet, c’est un grand défi que s’est lancé René Redzepi, avec ses équipes car il souhaite véritablement innover et non « transposer » sa cuisine à dix mille kilomètres de Copenhague. Et on va suivre une petite équipe de cinq cuisiniers qui a la lourde tâche d’inventer ces plats avant que le chef n’arrive pour valider tout cela et apporter ses modifications. On voit alors leurs recherches avec des aliments nouveaux, leurs tests,... Puis Redzepi arrive sur place et remet tout leur travail en cause (assez durement, d’ailleurs), notamment parce que, justement, ils ne sont pas allés aussi loin que lui l’espérait dans la créativité. Commence alors une nouvelle phase et ce qui est vraiment intéressant, c’est de voir la manière dont se construit vraiment ce repas : ce ne sont pas seulement des plats les uns au bout des autres mais ça doit être ancré dans une culture et même, d’une certaine façon, dans la nature elle-même. On voit ainsi les cuisiniers arpenter les montagnes japonaises, à la recherche d’aliments, les goûter,… NOMA au Japon devient alors presque une sorte de thriller avec comme principale question : vont-ils arriver à sortir quatorze plats de grande qualité et adaptés à leur lieu de résidence ? Avec un décompte qui apparaît à certains moments (l’ouverture prévue étant le repère temporel), on se prend presque à stresser avec eux. La caméra se fait alors plus mobile, passant d’un cuisinier à l’autre, le montage devient plus nerveux, et, dans les cuisines, où le mot de brigade prend alors tout son sens, on sent une tension de plus en plus forte. La volonté du réalisateur n’est aucunement d’être didactique par rapport à cette cuisine mais plutôt de saisir l’esprit qui habite Redzepi et son équipe. C’est plutôt réussi en ce sens. Reste toujours cette sensation presque un peu frustrante de ne pas pouvoir goûter… Là, il y a certains plats présentés qui me faisaient franchement envie !




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