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TimFaitSonCinema
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PRIMAIRE

Florence est professeure des écoles et elle est pour le moins investie auprès de ses élèves. Un élève de l’école, Sacha, dont l’existence n’est pas facile, va la bouleverser. Elle va tout faire pour le sauver, au détriment de sa vie de mère et de sa propre existence de femme. Jusqu’à remettre en cause sa vocation ?
Verdict:

Avec son scénario pas toujours bien équilibré, Primaire ne parvient jamais à être complètement convaincant. Ce film a tout de même le mérite de donner une vision juste de ce que peut être le métier d’enseignant aujourd’hui. Et l’intensité du jeu de Sara Forestier, toujours aussi étonnante, donne une bonne dose de crédibilité à l’ensemble.  

Coup de coeur:

Sara Forestier

La date de sortie du film:

04.01.2017

Ce film est réalisé par

Hélène ANGEL

Ce film est tagué dans:

Comédie dramatique

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 La Critique


Depuis longtemps, l’école est un sujet qui intéresse le cinéma, preuve que c’est à la fois un thème de société toujours présent mais également que, du seul point de vue cinématographique, c’est un univers qui ouvre un grand nombre de possibilités. On peut d’ailleurs remarquer que, dans la majorité des cas, en tout cas en France, c’est traité dans une vision quasiment documentaire (si l’on excepte la saga des Profs, mais qui est tiré d’une bande dessinée, ce qui rend le projet un peu différent). Le succès inattendu d’Etre et avoir ou le magnifique La Cour de Babel étaient des vrais documentaires, mais Entre les murs pouvait s’en rapprocher, malgré la part de fiction sur lequel il était construit. C’est d’ailleurs un peu sur le même principe de départ qu’Hélène Angel réalise son quatrième long métrage. Ses trois premiers films, oscillant entre dramatique et fantastique n’avaient pas vraiment fait parler d’eux malgré des castings souvent intéressants (Daniel Auteuil, Emmanuelle Devos ou encore Valérie Bonneton en têtes d’affiche). Je ne suis pas persuadé que Primaire lui offre une exposition bien plus importante même si, là encore, elle a une actrice maintenant reconnue dans le rôle principal. On ne peut tout de même pas vraiment dire que Sara Forestier soit bankable. Par son sujet, néanmoins, Primaire me semble susceptible d’attirer un public un peu plus large, notamment du côté du corps enseignant. D’ailleurs, pour être tout à fait honnête, si je suis allé visionner ce long métrage, c’est en grande partie parce que ma femme est professeur(e ?) des écoles et qu’elle souhaitait voir comment le travail qu’elle fait au quotidien était rendu dans un film. La présence de Sara Forestier dans le rôle principal me faisait également envie car si l’actrice est relativement rare, elle est la plupart du temps extrêmement convaincante. Mais Primaire parvient-il à être plus qu’un simple long métrage évoquant le milieu scolaire ?

 

Justement, c’est un peu le souci avec ce film qui dépeint de façon réaliste l’univers d’une enseignante, que ce soit dans sa classe mais aussi dans l’ensemble de l’écosystème scolaire mais qui peine bien plus à trouver des enjeux extérieurs auxquels s’accrocher. Cela donne finalement un ensemble qui, sans manquer de charme, pêche par son aspect déséquilibré. On sent clairement que la réalisatrice/scénariste ne s’est pas lancée dans son film la fleur au fusil et qu’elle a effectué un gros travail de préparation afin de s’imprégner du mieux possible de l’ambiance d’une classe mais également d’une école où il faut aussi gérer les parents d’élèves, les collègues,… Parfois de manière presque un peu « scolaire », Hélène Angel place tous les éléments qu’elle sent important de mettre en avant, comme par exemple le décalage entre la théorie et la pratique, ou encore la manière dont, maintenant, les apprentissages essaient de s’adapter de plus en plus individuellement aux élèves. On sent trop souvent venir le truc de loin mais il n’en reste pas moins que cela donne une évocation sincère du métier d’enseignant d’aujourd’hui, à la fois dans les difficultés qui peuvent être rencontrées mais également dans les grands bonheurs qui peuvent naître de ce qui paraissent être des petits riens. Ce côté du long métrage, presque le plus documentaire, est sans aucun doute le plus convaincant. Et si ça marche, c’est aussi grâce à cette « classe » qui a été constituée pour l’occasion et qui fonctionne vraiment bien, avec des enfants que l’on sent globalement à l’aise devant la caméra. D’ailleurs, ce qui n’est pas inintéressant, c’est que tout l’aspect davantage tourné vers la comédie est apporté par les élèves qui, par leur joie de vivre mais également par leurs bêtises, donnent à Primaire ce caractère assez drôle par moments et des périodes qui s’apparentent davantage à des respirations narratives.

 

Car si le film a une fonction évidente de réalisme, il n’en reste pas moins une fiction, construite autour du personnage central de cette institutrice qui, prise par son métier, va finir par se perdre. Et, honnêtement, c’est là que le bât blesse un peu… En effet, si cette Florence est un personnage vraiment entier, qui se donne corps et âme pour ses élèves, la manière dont elle est dépeinte et ce qui finit par lui arriver est montré de manière presque un peu caricaturale. C’est par exemple le cas pour l’épisode de l’inspecteur, avec notamment ce discours de Florence qui est à la fois très beau et émouvant mais qui, franchement, ne paraît pas très crédible. Ce qui est le plus marquant, c’est que plus on sort du cadre purement scolaire, moins le film semble maitrisé. C’est notamment ce qui se passe pour la relation entre Florence et Mathieu (Vincent Elbaz, parfait dans ce rôle), le « beau-père » de Sacha, qu’elle est amenée à rencontrer et avec qui elle va avoir une relation particulière. Tout va alors très vite, sans que l’on comprenne bien ni les tenants, ni les aboutissants, même si on perçoit que Florence est de plus en plus perdue dans une vie personnelle toujours davantage empiétée par sa vie professionnelle. La fin, un peu bâclée, est symptomatique d’un scénario qui ne sait pas toujours dans quelle direction aller quand il sort de ce qui semble être vraiment son sujet. Peut-être qu’en se concentrant uniquement sur la classe, en étant encore plus documentaire, Hélène Angel aurait réussi à faire un film davantage réussi. Heureusement, cette Florence est interprétée par une Sara Forestier convaincante et débordante d’énergie. Son intensité est parfaite pour ce rôle dans lequel on sent qu’elle se sent bien, elle qui rêvait plus jeune de devenir institutrice. Elle est pour beaucoup dans le fait que ce Primaire soit finalement un joli film, à la fois optimiste et rendant hommage à sa façon à tous ces professeurs des écoles qui se battent au quotidien pour l’avenir des enfants qu’ils ont en classe.



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Fiz 31.01.2017, 18:56

Ce film aurait pu être le "Entre les murs" de l'école primaire... ce n'est hélas pas le cas!
Certes la réalisatrice capte bien une certaine réalité du métier en filmant les scènes du quotidien d'une école primaire. Malheureusement, le film compte au moins 3 défauts qui l'empêchent de devenir le grand film de référence de l'école primaire:
1) Le film est trop démonstratif (effets lacrymaux et attendrissants trop appuyés), avec une bien-pensance assez maladroite.
2) Le scénario veut aborder trop de sujets et part un peu dans tous les sens...
3) Quelques situations (le monologue de Sara Forestier lors de son inspection,...) sonnent faux et décrédibilisent un film qui se veut fidèle à la réalité de cette profession.


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