La Critique
Drôle de film que ce Rapt. Il fait alterner de manière parfois trop artificielle et automatique les scènes autour du détenu en lui-même (plutôt réussies) et celles montrant comment sa famille, son avocat, son entreprise et la police essaient de se sortir de cette situation. Cela donne finalement un film qui ne sait jamais vraiment où se situer, entre thriller et drame. Et, en fait, dans ce cas, c’est plutôt réussi car cela permet de rendre les évolutions de cette affaire. Certaines scènes sont très étranges car jouées presque comme au théâtre, avec une diction extrêmement (trop) distincte. Mais, je pense que le type de milieux qui est évoqué dans ce film s’exprime de cette façon. La dernière demi-heure du film, où Stanislas Graf est libéré et revient peu à peu à la vie en liberté, met en fait plutôt mal à l’aise, par son ambiguïté. En effet, on ne sait plus trop quoi penser.
La personnalité de cet homme pour qui le statut de victime était tout logiquement destiné, nous apparaît alors sous des abords bien moins clairs. Et, il devient presque coupable. Mais, en plus de ce personnage central, interprété par un Yvan Attal absolument bluffant, par sa transformation physique (moins vingt kilos, tout de même !) mais aussi par son jeu, le film s’intéresse à tous ces individus qui gravitent autour de cette affaire. Un est particulièrement intéressant et, selon moi, il n’est pas forcément assez exploré. C’est le rôle de la femme de ce patron. En effet, elle n’a pas une tâche facile, entre l’espoir de retrouver l’homme qu’elle aime, la nécessité de protéger ses enfants et le déballage médiatique sur la vie privée de son mari. Pour rendre la complexité de ce personnage, le réalisateur a fait appel à celle qui est, selon moi, aujourd’hui, une des toutes meilleures actrices en France, Anne Consigny.