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Yann, cuisinier dans une cantine, rencontre Nadia, qui a déjà un enfant et avec qui il se met en tête de racheter une maison abandonnée pour en faire un restaurant. Quand les déboires commencent à s’accumuler, Nadia part au Canada et laisse son enfant avec Yann…
Verdict:
Un film assez intelligent qui, avec un sujet pas forcément facile, évite de nombreux pièges. Guillaume Canet y prouve qu’il peut être un acteur de qualité.
Coup de coeur:

La construction du film

La date de sortie du film:

04.01.2012

Ce film est réalisé par

Cédric KAHN

Ce film est tagué dans:

Drame

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 La Critique


A priori, rien ne m’incitait vraiment à aller voir ce film et surtout à l’apprécier. Cedric Kahn, je ne connais pas trop et son dernier film, Les Regrets, n’avait pas forcément séduit la presse. Je ne suis pas non plus un immense fan de Guillaume Canet. Enfin, j’avais du voir cinq ou six fois la bande-annonce et celle-ci ne me donnait vraiment pas envie. Elle donne une image assez niaise du film et, en plus, on a l’impression que tout est raconté. Tout cela pour dire que je n’y allais vraiment pas très confiant et j’ai plutôt été surpris, en bien, ce qui est toujours agréable…

J’ai trouvé la première partie du film intelligente et bien construite. Le réalisateur prend le soin de ne montrer que ce qui est essentiel. En quelques séquences, on comprend ce qui se passe entre les personnages et on apprend peu à peu, de façon très naturelle, ce que l’on doit savoir afin de saisir les enjeux. Il y a des ellipses assez fréquentes, mais toujours dans un souci de logique et d’allègement du propos. On a vraiment le sentiment que rien n’est laissé au hasard. C’est parfois un peu « scolaire », notamment dans cette façon de montrer toujours la vie des deux personnages principaux en parallèle : dans leur travail respectif, dans ce qu’ils font pour leur futur restaurant. Mais, honnêtement, ça se tient plutôt bien.

Avec le début des ennuis en tout genre commence en fait un autre film, où le couple se transforme : d’un homme et une femme (partie au Canada), on passe à un homme et un enfant qui n’est pas le sien et sur lequel il n’a aucune autorité légale. Le réalisateur garde tout de même une construction similaire, même si le rythme baisse un peu puisqu’il essaie de plus se poser pour comprendre Yann, personnage central qui va évoluer au contact de cet enfant. Guillaume Canet interprète très bien cet homme qui essaie de s’en sortir mais qui ne prend pas vraiment conscience des conséquences de ce qu’il fait tant il agit de façon impulsive. L’acteur semble trouver une sorte de maturité et rend parfaitement la fureur (de vivre, de s’en sortir) qui habite son personnage.

Le film a le défaut de pencher de temps à autre un peu trop du côté misérabiliste et ça m’a parfois dérangé. Les malheurs s’accumulent tellement qu’on a un peu du mal à y croire, même si c’est une façon de montrer les ravages du surendettement et de a prise de risques autour de produits financiers dangereux. Mais il n’y a pas que ça puisque la question des marchands de sommeil est aussi traitée dans le long-métrage. Une scène en particulier, celle où l’enfant avoue avoir volé des baskets, ne m’a pas vraiment plu. « On est dans la merde mais on ne vole pas chez moi » lui dit Yann. Oui, d’accord, mais c’est un peu too much, surtout montré de cette façon. C’est quelque chose qui m’a un peu agacé sur le moment, mais dans l’ensemble, le film évite plutôt plus d’écueils qu’autre chose et c’est tant mieux. La fin, et la dernière partie en général, sont réussies et permettent de clore élégamment ce long métrage. L’année du cinéma français commence donc plutôt pas mal, dans la foulée d’une fin d’année 2011 assez incroyable. Espérons que la production de films français de qualité se poursuivra sur le même rythme. Pourquoi pas, après tout…


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jct 13.01.2012, 14:07

J'ai beaucoup aimé ce film, qui m'a touché par sa sensibilité. Je ne suis pas d'accord avec toi quand tu parles d'un excès de problèmes. Je pense au contraire que l'engrenage infernal est tout à fait réaliste et qu'il y a dans notre beau pays des gens sans scrupules qui profitent de l'enthousiasme un peu naïf de ceux qui cherchent à s'en sortir. Par ailleurs, j'ai justement aimé le passage à la douane où le douanier fait preuve de souplesse, ce qui évite d'ajouter une embûche supplémentaire qui aurait été vraiment too much... Quelques scènes retenues parmi d'autres : la violence de la colère de G. Canet qui met sa copine dehors, les retrouvailles mère-fils à la prison et surtout la scène finale que j'ai trouvée fabuleuse, permettant toutes les interprétations et pleine d'espérance.
Bref, c'est de mon point de vue une très belle réussite.


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