La Critique
Le système de la voix-off est plutôt sympathique au début et il nous permet de rentrer très vite au cœur du sujet avec des présentations des personnages plutôt drôles. Mais, à la longue, cette voix-off devient un peu agaçante car on a l’impression à quelques moments qu’elle sert plus à se débarrasser de certaines scènes pour aller plus vite. Certains passages auraient pu être pus développés comme notamment la vie entre Cristina, Juan Antonio et Maria Elena, ménage à trois improbable qui est toujours évoqué mais rarement montré. A l’inverse, certaines scènes ne semblent pas toujours utiles au déroulement de ce « jeu de l’amour et du hasard » au cœur de la ville de Barcelone, à laquelle un hommage appuyé est rendu de la part de Woody Allen, que ce soit à travers sa culture, sa musique ou son architecture.
On a donc parfois l’impression d’assister à une succession de scénettes, reliées entre elles mais dont le fil directeur n’est pas toujours extrêmement clair. Sinon, on retrouve un Woody Allen très classique : il n’en fait jamais trop et c’est toujours très agréable. Il a de plus réussi à attirer un casting exceptionnel avec les deux américaines Rebecca Hall (bonne surprise qui arrive à tirer son épingle du jeu au milieu de trois stars, ce qui n’est jamais facile) et Scarlett Johansson (qui, comme toujours chez Woody Allen, joue un jeu de séduction, ce qu’elle fait d’ailleurs très bien) et surtout les régionaux de l’étape : Javier Bardem et enfin Pénélope Cruz qui « bouffe » littéralement l’écran dans chacune de ses apparitions. Sa démesure est bien appliquée au personnage. Une performance de très haut niveau pour une actrice qui s’affirme de plus en plus dans des rôles exigeants après notamment Volver.