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TimFaitSonCinema
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ZOOTOPIE

Zootopia est une ville uniquement habitée par les animaux et, peu importe leur taille, tous ont leur place. Néanmoins, quand une est une lapine, il n’est pas facile du tout de se faire sa place au sein de la police, où les animaux imposants font la loi. C’est ce que découvre Judy, qui, pour faire ses preuves, va devoir résoudre une enquête pas évidente, surtout qu’elle doit cohabiter avec Nick, un renard plus que filou…
Verdict:

Se déroulant dans un univers assez formidable, plein de petites trouvailles, Zootopie est un film parfois très drôle et souvent emballant. Il est juste un peu dommage que le scénario soit un peu couru d’avance et la morale si rabâchée. Ça reste tout de même une très belle réussite, devant laquelle il est dur de s’ennuyer !

Coup de coeur:

Cet univers, fourmillant d’idées

La date de sortie du film:

17.02.2016

Ce film est réalisé par

WALT DISNEY

Ce film est tagué dans:

Film d'animation

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 La Critique


Ah, la relation entre Walt Disney et les animaux, ça a toujours été toute une histoire ! En effet, une très grande majorité des succès du studio d’animation le plus célèbre du monde s’est construite sur des histoires mettant en scène des bêtes en tout genre qui parlent comme des humains. On peut évidemment penser ici au Roi Lion, peut-être leur long métrage le plus abouti tant sur le fond que sur la forme. Il y a aussi Robin des Bois, plus ancien mais qui pousse même a logique jusqu’à adapter une histoire qui se passe avec des humains en faisant de chacun des protagonistes un animal correspondant à sa psychologie. Et puis, surtout, il y a tous ces personnages secondaires (ceux appelés sidekicks dans le jargon officiel) qui sont des bestioles de tous genres et qui, la plupart du temps, donnent véritablement une dimension supérieure au film en y ajoutant de l’absurde et de l’humour. Les plus connus sont évidemment Timon et Pumba (Le Roi Lion) mais que ce soit Mushu (Mulan), Abu (Aladdin) ou encore Pascal (Raiponce), ils ont tous participé, chacun à leur manière, à faire de ces films d’animation de véritables classiques (même si c’est moins vrai pour le dernier…).Il n’y a donc rien de surprenant à voir le nouveau projet de Disney s’appeler Zootopie et mettre en scène uniquement des animaux. Mais on remarque assez vite que, cette fois-ci, le studio a pris les choses un peu différemment puisqu’ils ont choisi ici un certain principe de « réalité » pour mettre en images ce monde animal. En effet, dans tous leurs films précédents, l’animation ne faisait pas grand cas des différences de taille parfois énormes entre les espèces (voir Robin des Bois, sans doute l’exemple le plus frappant). Là, on ressent une réelle volonté de jouer sur les particularités de chacun des animaux. Cela fait-il de Zootopie un film d’animation réussi pour autant ?

 

Ce qui est vraiment intéressant, c’est que cet univers créé où toutes les espèces d’animaux cohabitent, selon leurs caractéristiques, n’est pas qu’un simple principe d’animation « pour le plaisir », c’est aussi un élément qui sert complètement le fond de l’histoire. On peut même dire que c’en est son moteur principal. Restons un moment sur ce monde créé de toutes pièces, car c’est sans doute-là que réside la plus grande réussite du long métrage. En effet, cet univers est vraiment très fouillé, avec un fourmillement d’idées extrêmement impressionnant. Il y a d’abord ces différents quartiers de la ville de Zootopia qui sont autant d’endroits où peuvent vivre les divers mammifères (car, dans les faits, il n’y a qu’eux qui peuplent ce monde). La zone désertique, celle polaire ou cette forêt amazonienne ont chacune leurs caractéristiques propres et sont très marquées, que ce soit visuellement ou même au niveau de la musique utilisée (il faut dire d’ailleurs un mot de la partition plutôt réussie et qui est l’œuvre de Michael Giacchino, dernière preuve que Disney et Pixar ne font plus qu’un aujourd’hui). Mais ce qui m’a le plus impressionné, c’est la manière dont les différences de chacune des espèces sont prises en compte dans la façon dont cette ville évolue. Il suffit déjà de voir le train, avec ses trois entrées différentes, selon la taille des animaux, ou encore la gare, où des aménagements spéciaux sont prévus pour les hippopotames d’un côté et pour les petits blaireaux de l’autre. Il y a aussi ce quartier miniature pour les toutes petites bêtes, tellement mignon. Et c’est comme cela pendant toute la durée du film, de sorte que l’on a vraiment le sentiment que les animateurs s’en sont donnés à cœur joie, en mettant en images toutes les (bonnes) idées qui leur passaient par la tête. En ce sens, Zootopie est un véritable ravissement pour les yeux et pour l’esprit. Et je suis persuadé que je suis très loin d’avoir remarqué l’ensemble des petites trouvailles disséminées à travers le film.

 

Mais, comme dit précédemment, c’est sur cette cohabitation de tous les animaux que repose le fond de Zootopie. Car cette utopie montre clairement en creux ce qu’est notre propre monde et tous les travers qu’il peut avoir. En effet, c’est la question du « vivre ensemble » qui est au cœur de tout. Judy, la petite héroïne (tiens, tiens) lapin, veut tout faire pour s’imposer dans un monde (la police) réservé aux animaux de grande taille (buffles, taureau,…). On est donc dans la double difficulté : pas la bonne « caste » et, en plus, une femme. Il lui faudra donc tout son courage et sa persévérance pour arriver à ses fins. Et, d’ailleurs, elle sera aidée dans sa « quête » par ce qui, au départ, semble le plus éloigné de sa condition (un renard, sorte d’ennemi héréditaire du lapin). A ce discours franchement un peu simpliste au départ et rabâché de manière pas toujours fine, les scénaristes parviennent tout de même à ajouter un deuxième degré de lecture, multipliant les références à l’histoire (et, malheureusement, encore au quotidien) des Etats-Unis, notamment autour des problématiques de ségrégation ou même de violence policière. Mais, pour moi, l’ensemble manque un peu trop de cette dimension « adulte », et d’un côté « subversif » plus poussé, pour vraiment convaincre par son fond. Le scénario, lui, reste dans des rails assez convenus même si cette enquête est menée à un rythme d’enfer, avec d’excellents passages. On sent notamment trop venir les retournements de situation et les ficelles sont globalement un peu grosses. Mais il en faut pour tous les âges et les enfants y trouveront largement leur compte. Les adultes également tant les scénaristes n’ont pas hésité à aller assez loin dans l’humour (plus ou moins fin), que ce soit dans la parodie (voir toute cette scène référence au Parrain) et même dans l’autocitation (la petite référence avec « Libérée, Délivrée », plaisir d’offrir). On ne s’ennuie pas et tout le monde s’y retrouve, il est difficile de demander beaucoup plus à un film d’animation, non ?




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