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TFSC EN MODE EURO 2016 : QUARTS - ALLEMAGNE-ITALIE

 L'Article


Quarts

Quart 3

Sans contestation possible le choc de ces quarts de finale. C’est d’ailleurs le seul match qui oppose deux équipes qui sont sorties première de leur groupe, avec une seule défaite et un seul but encaissé pour l’Italie (contre l’Irlande avec une équipe très remaniée) alors que l’Allemagne est invaincue et sa défense infranchissable… Au niveau du palmarès, c’est une confrontation qui pèse huit Coupes du Monde et quatre Euros, rien que ça. Le tout avec un petit supplément d’histoire, puisque l’Allemagne n’a jamais battu l’Italie en grande compétition (en huit tentatives). Peut-on alors parler de finale avant l’heure ?

Faut-il des buts pour faire un bon match ?

Ça ressemble à un sujet de philo au Baccalauréat (ce que j’aurais aimé avoir ce sujet !) et c’est un peu la question que l’on peut se poser après la première mi-temps de cette rencontre que l’on qualifiera de « fermée ». Et certains (notamment les commentateurs de la première chaine) ont un avis très tranché, estimant que cette « montagne accouche d’une souris », principalement parce que le score est vierge et que les occasions ne sont pas nombreuses. Personnellement, c’est une vision du football qui m’agace car si le but de ce jeu est évidemment de marquer des buts, ceux-ci interviennent forcément suite à une erreur défensive (c’est logique). Et voir très peu de bêtises, à la fois techniques et tactiques, dans une partie est pour moi aussi réjouissant qu’un festival de buts dans des défenses carnavalesques. C’est une vision, et presque une philosophie, du football que j’assume et ce n’est pas pour rien si je suis l’un des seuls à affirmer que la finale de la dernière Coupe du Monde (remportée 1-0 en prolongation) est un très grand match. En tout cas, sur cet Allemagne-Italie en particulier, j’ai trouvé le premier acte passionnant dans le combat tactique entre deux entraineurs et deux équipes qui, visiblement, se craignaient et se respectaient. D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si Joachim Löw a changé son système de jeu habituel (le 4-2-3-1) en un 3-4-3 évolutif, afin de mieux s’adapter à celui de l’Italie. Très peu d’espaces, des blocs très bien en place, presque aucune erreur technique… On peut appeler cela du football de très haut niveau.

Une dramatique qui monte peu à peu

Dans cette rencontre fermée, qui a le parfum d’une finale, la rigueur tactique d’une finale mais qui n’est « qu »’un quart de finale, la deuxième mi-temps offre (un peu) plus d’espaces et un certain rééquilibrage tactique côté allemand. En effet, Schweinsteiger, rentré rapidement suite à la blessure de Khedira, retrouve un rôle plus axial, lui qui a passé la première mi-temps à faire doublon avec Kimmich sur le côté droit, sans que j’en comprenne bien l’intérêt. L’Allemagne a de plus en plus l’emprise sur le match et, surtout, elle empêche l’Italie de procéder par contres, ceux qui avaient fait si mal à la Belgique et à l’Espagne. Finalement, le but d’Özil vient récompenser une domination de plus en plus nette de la Mannschaft. Et, sans un arrêt extraordinaire de Buffon devant une inspiration non moins géniale de Gomez trois minutes plus tard, le match aurait définitivement été plié. Mais les Italiens ont cette force de caractère pour (re)partir à l’attaque, s’appuyant sur un Graziano Pellè qui prend à peu près tout ce qui passe près de lui pour le remettre vers ses coéquipiers. Suite à un corner et une faute de main assez incroyable de Boateng, l’Italie revient dans la partie et peut encore croire à sa bonne étoile. Mais, après une prolongation toujours aussi fermée, ce sont les tirs au but qui vont départager les deux équipes et on assiste sans doute à l’une des séances les plus absurdes de ces derniers temps, où, tirs après tirs, les deux sélections se voient éliminées ou qualifiées. Après des ratés monumentaux (Zaza, Pellè et Schweinsteiger pour les meilleurs spécimens), c’est finalement au neuvième tireur que la différence se fera, en faveur d’une Allemagne qui brise ainsi le signe indien face à l’Italie et qui confirme sa solidité incroyable dasn cet exercice, avec une seule défaite dans son histoire).

L’Allemagne en habituée, l’Italie à féliciter

Pour les Allemands, cela fait dix ans que, compétition après compétition, ils retrouvent le stade des demi-finales (quatre en Coupe du Monde et maintenant trois à l’Euro), signe d’une permanence assez incroyable au plus haut niveau. En réussissant toujours à réinjecter du sang neuf (Kimmich, Draxler) dans un effectif expérimenté et habitué du très haut niveau, Joachim Löw fait un travail de très grande qualité. A deux matchs du titre, la Mannschaft  s’avance maintenant comme le grand favori de la compétition, même si, en demi-finale, les absences certaines de Hummels (suspendu) et probables de Khedira et Gomez (blessés) pourraient leur être préjudiciable. Et si c’est face à la France (je l’espère vivement et j’y crois, mais attendons ce soir), ce choc pourrait convoquer tellement de souvenirs, plus ou moins récents, qu’il serait un match totalement à part et donc potentiellement « dangereux » pour cette équipe. Pour qu’il y ait un beau vainqueur, il faut nécessairement un beau vaincu et il est nécessaire de tirer un immense coup de chapeau à la sélection italienne qui s’est présentée à cet Euro avec, sans doute, l’effectif le plus faible de son histoire sur le papier et qui en ressort plus que grandie. Antonio Conte est parvenu à faire de ces joueurs « moyens » une véritable équipe et des coéquipiers « sans-grade » ont trouvé dans ce jeu le moyen d’exprimer au mieux leur potentiel (je pense ici à Giaccherini, Parolo ou encore Pellè). Leur rigueur tactique et leurs projections ultra-rapides vers l’avant m’auront enchanté pendant cet Euro et, rien que pour la performance majuscule du quatuor de derrière (avec un Buffon toujours aussi grand, dans tous les sens du terme), ils auraient mérité une fin plus heureuse. J’espère que le nouveau sélectionneur parviendra à insuffler le même état d’esprit et qu’on les retrouvera aussi enthousiasmant dans deux ans.

Le joueur : Jérôme Boateng

Boateng

Depuis le début de la compétition, le défenseur central du Bayern Munich règne en maitre sur la défense de la Mannschaft. Solide dans les airs, précis dans ses relances et dur au contact, il prouve match après match qu’il est bien l’un des meilleurs arrières au monde aujourd’hui. Sur cette rencontre, il a à peu près tout fait au cœur d’une défense à trois : précieux derrière, il a enrayé beaucoup de tentatives italiennes mais il a également commis cette faute de main assez incroyable qui a amené le penalty. Et je l’ai trouvé moins précis dans le jeu long avec une flopée de transversales ratées. Mais, malgré ce déchet inhabituel, il reste un rouage absolument essentiel du jeu allemand et l’un de ses cadres les plus importants.

La note du match : 7/10



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Fiz 03.07.2016, 14:50

Intéressante ton analyse sur ce match, même si j'ai un avis différent sur 2 points:
- la première mi-temps était certes un combat tactique, mais je dirais aussi que la Mannschaft est restée plus prudente que d'habitude (se méfiant terriblement des italiens, c'est bien compréhensible vu le passé entre les 2 équipes), et l'Italie est restée égale à elle-même. Du coup, les 2 équipes se craignaient trop pour se livrer sur un plan offensif. Imaginons un foot où il n'y aurait quasiment pas d'occasions, ni de buts, avec des 0-0,... ce serait passablement ennuyeux (même si c'est grâce aux défenses et aux organisations tactiques). Heureusement hier soir, l'équipe la plus joueuse et la plus portée vers l'avant a gagné, il y a quand même (parfois) une justice!
- Boateng joueur du match? Pour moi ce n'est pas possible... sa faute incroyable a remis miraculeusement les italiens dans le match. Faute incompréhensible, il lève les bras bien haut en pleine surface de réparation... on croit rêver!
Ma proposition: Manuel Neuer homme du match, car finalement, il a beaucoup pesé dans cette séance mémorable de tirs au but.


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