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TFSC EN MODE COUPE DU MONDE 2018 : PREMIER TOUR - LES BLEUS

 L'Article


Les Bleus

Trois matchs, sept points, trois buts marqués, un encaissé. La première place du groupe. Aucun joueur suspendu ni blessé gravement pour la suite de la compétition. Voilà pour les chiffres bruts de la France lors de ce premier tour de cette Coupe du Monde. Et quand on voit ça, on se dit que c’est pas mal du tout (même si ça pêche un peu devant) et l’objectif initial – sécuriser la première place du groupe – a été rempli. Bref, l’Equipe de France semble dans les clous après quinze jours de compétition.

Mais, bon, comme on le sait, les chiffres sont loin de tout dire et le contenu des matchs, face à des équipes présumées plus faibles, a alterné entre le médiocre et le pathétique, avec quelques bons passages, sur des périodes malheureusement trop courtes. Après trois matchs, il est très compliqué de situer le véritable niveau de cette équipe de France, tant elle a évolué entre les trois rencontres et tant elle a semblé parfois être comptable de ses efforts (version optimiste) ou bien complètement perdue (version pessimiste).
 

C’est à partir de maintenant que la compétition va réellement commencer pour les Bleus et on va enfin savoir ce qu’ils ont dans le ventre, dans la tête, et dans les pieds et certains ne pourront plus se cacher. Avant cela, il est quand même temps de faire un petit bilan de ces trois premiers matchs de notre équipe de France préférée…

LE JEU :

L’IMPRESSION QUE ÇA RECULE PLUS QUE ÇA NE PROGRESSE…

Que les choses soient claires d’emblée, j’ai plutôt tendance à être indulgent avec le jeu de l’équipe de France lors des premiers tours de ses compétitions majeures. Je suis de l’avis que les phases de poule et le tableau final sont deux compétitions différentes et qu’il ne faut pas tirer de conclusions hâtives sur trois matchs où le seul intérêt réside dans le fait de se qualifier ou pas. D’ailleurs, l’Euro 2016 nous a bien montré que, après un premier tour poussif dans le jeu, on pouvait aller en finale (même si ce fut en changeant de système et en étant trimballé en demi-finale) et le Portugal, vainqueur, n’a jamais été bon dans le jeu, que ce soit en poules ou jusqu’en finale. Pourtant, suite à ces trois premières rencontres, j’ai le sentiment que la France a régressé et pose bien plus de questions qu’il y a encore quelques semaines. Entre les joueurs que l’on pensait majeurs et qui passent à côté, les atermoiements sur le système de jeu, l’absence d’une ligne directrice claire et l’impression que les remplaçants naturels ne font pas grand-chose pour renverser la hiérarchie, le tableau n’est pas très reluisant et ce France-Danemark final, purge absolue et presque scandaleuse dans les intentions, a été une conclusion bien triste à un premier tour loin d’être enthousiasmant.

Il y a quand même quelques points positifs à relever et c’est par là que l’on va commencer… Globalement, la défense n’a guère été mise en danger avec aucun but encaissé dans le jeu, seulement deux arrêts décisifs d’Hugo Lloris et une barre transversale frappée par le Pérou. Mais c’est tout de même à relativiser car l’Australie n’avait pas les armes techniques pour nous gêner et le Danemark a sciemment refusé le jeu. Seul le Pérou peut être considéré comme un test et les Bleus ont montré lors de cette rencontre une certaine solidarité dans le repli défensif et une cohérence dans sa manière de protéger son but. Mais c’est à peu près tout… Car, dans le domaine offensif, les manques sont criants et l’ensemble est même franchement inquiétant. Au total, sur 270 minutes, le nombre d’occasions franches se compte sur les doigts d’une main et les situations sur les doigts de deux mains à peine. On a eu souvent le sentiment que les joueurs ne se comprenaient pas ou n’avaient jamais réellement travaillé ensemble, se marchant parfois sur les pieds. Comme s’ils se découvraient et qu’ils essayaient des choses pour voir si ça fonctionnait. Les changements de joueurs et de dispositifs de Didier Deschamps (du 4-3-3 au 4-2-3-1) n’ont sans doute pas aidé mais il me semble que le « mal » est un peu plus profond et interroge sur le véritable niveau de certains joueurs de cette équipe. Alors que l’on annonce depuis des mois une force de frappe exceptionnelle, avec une jeunesse triomphante, le bilan réel est malheureusement bien plus contrasté…

LES JOUEURS :

PLUS DE DÉCEPTIONS QUE DE SATISFACTIONS

Qualifiée après deux matchs (même si la première place était encore à assurer), la France a pu faire largement tourner puisque seuls trois joueurs n’ont pas encore disputé la moindre minute (Aréola, Rami et Thauvin) et dix-huit ont connu une titularisation. A priori, une équipe type pour la suite de la compétition se dégage, celle qui a joué contre le Pérou, même si de nombreux milieux de terrain sont sous la menace d’un carton jaune, ce qui pourrait rebattre les cartes. Mais, tout de même, de nombreux joueurs posent question, à la fois par rapport à leur niveau technique mais aussi physique. Tour d’horizon.

temps de jeu

Et voici les temps de jeu depuis ce début de cette Coupe du Monde 

 

DÉFENSEURS

Devant un Hugo Lloris impeccable sur ce qu’il a eu à faire depuis le début de la compétition, Didier Deschamps semble avoir trouvé son quatuor défensif. La charnière centrale ne fait pas débat avec un Varane qui s’affirme de plus en plus comme un patron de défense en bleu, et un Umtiti, un peu gêné par une douleur au genou et parfois un peu à la limite mais quand même solide. Kimpembe a montré qu’il pouvait être un recours crédible en cas de problème, même si son match face au Danemark ne m’a pas complètement convaincu. La surprise vient plutôt des côtés puisque les titulaires potentiels, à savoir Sidibé et Mendy, ont finalement été supplantés par Pavard et Hernandez. Les interrogations sur le physique des deux latéraux du Monaco champion de 2017 n’ont pas disparu et le profil davantage défensif des deux nouveaux arrivants semble rassurer le sélectionneur. Sidibé, comme Mendy, n’ont pas forcément marqué beaucoup de points quand ils ont joué contre le Danemark et le sélectionneur ne peut pas prendre le risque de devoir sortir un défenseur en difficulté physique (comme en 2014 avec Sakho). C’est donc sans doute avec ce quatuor Pavard-Varane-Umtiti-Hernandez que nous allons essayer d’aller le plus loin possible (même s'il y a encore des incertitudes sur la participation de Hernandez du fait d'une blessure). C’est loin d’être génial mais ça peut tenir ? Enfin, je l’espère…

MILIEUX

A priori, après une préparation effectuée dans un système à trois milieux de terrain, avec une pointe basse, il semblerait que le match contre le Pérou ait acté le fait de repasser en 4-2-3-1, soit avec deux milieux de terrain plus défensifs. Dans ce cadre-là, le duo est très clairement établi puisqu’il s’agit de l’infatigable Kanté et de Pogba. Ca a le mérite d’être plutôt complémentaire avec le joueur de Chelsea plus habitué à jouer avec un compère à la récupération et un Pogba qui peut se projeter un peu plus haut, rassuré qu’il est par la capacité de Kanté à faire le boulot à peu près pour deux. Dans le profil, ça ressemble un peu à la doublette Makelele-Vieira qui avait rayonné en 2006, avec une touche davantage technique et moins physique du côté de Pogba par rapport à Vieira. La question qui se pose est alors celle de l’utilisation de Matuidi, qui semble indispensable dans l’esprit de Deschamps, notamment par sa capacité à répéter les efforts. Et le choix qui a été fait est de le mettre ailier gauche, dans un rôle assez similaire à celui que le sélectionneur avait donné sur le côté droit à Sissoko sur la fin de l’Euro. L’ancien parisien ne sera jamais un ailier de débordement mais il a une faculté, par ses courses et son abattage physique, à équilibrer l’ensemble de l’équipe. Ça n’a pas forcément été hyper concluant contre le Pérou mais Thomas Lemar, le seul concurrent crédible à ce poste, a été tellement médiocre contre le Danemark que le débat ne se posera même pas… N’Zonzi ou Tolisso n’ont guère marqué de points et n’apparaissent plus que comme des recours en cas de suspensions.

ATTAQUANTS

Après un essai lors du premier match avec le trio Dembélé-Griezmann-Mbappé, le sélectionneur s’est bien rendu compte qu’un tel système n’était pas envisageable car les trois joueurs ont une tendance naturelle à revenir vers l’axe et se marchent finalement sur les pieds. Le choix a donc été fait de revenir au système de la fin de l’Euro, celui que souhaitait à l’époque Griezmann et qui est susceptible de lui convenir le mieux, à savoir avec Giroud en pointe (il fait son boulot, à sa façon), et lui qui tourne autour et deux joueurs de côté. Moi, je suis plutôt pour, mais le souci, c’est que Griezmann n’est pas du tout à son niveau sur ce début de compétition. Pas très en jambes, visiblement frustré, il n’arrive à faire aucune différence et semble même parfois complètement perdu. Est-ce que sa communication désastreuse et très égoïste juste avant le début de la compétition joue ? Je n’en suis pas persuadé et je me rappelle que le constat était presque le même après le premier tour du dernier Euro. On se souvient de la suite ! Fekir postule pour être son remplaçant naturel et ses entrées en jeu ont plutôt amené de la vie au jeu des Français. Sur les côtés, Matuidi semble bien parti pour s’occuper du flanc gauche et, forcément Mbappé sera à droite, lui qui est capable de faire d’énormes différences mais qui gagnerait à épurer son jeu par moments. Dembélé, sur ce qu’il a montré, n’est pas en mesure de contester cette hiérarchie, avec son jeu trop stéréotypé et souvent agaçant. Thauvin, lui, part de trop loin pour espérer la moindre minute…

L'AMBIANCE :

ATTENTION AU RETOURNEMENT DE L’OPINION

Didier Deschamps a toujours eu bonne presse et le fait qu’il soit allé en finale lors du dernier Euro lui donne un statut de presque intouchable dans l’opinion publique française. Malgré tout, certains de ses choix, dès la liste des vingt-trois ont été remis en question (risques avec Mendy ou Sidibé, pas d’avant-centre remplaçant à Giroud) et, depuis quelques semaines, on sent de plus en plus poindre des questions sur le jeu de l’Equipe de France. Moi-même je ne suis pas persuadé que Deschamps sache exactement ce qu’il veut faire. Il s’est toujours adapté mais, là, ça ressemble de plus en plus à une forme de bricolage et j’ai l’impression que les amateurs de football en ont conscience et en sont quelque peu agacés. Bien sûr, la France a franchi le premier tour, ce qui est le plus important, mais elle n’a pas enthousiasmé les foules, c’est le moins que l’on puisse dire. Ce match contre le Danemark a même semblé marquer une certaine rupture avec une bordée de sifflets qui a accompagné les dernières minutes et la fin de la rencontre. Ils n’étaient pas uniquement destinés aux Bleus, mais quand même… Cette équipe a donné l’impression de faire le strict minimum, ce qui est toujours un peu frustrant, et même parfois, de ne pas savoir comment faire mieux, ce qui, pour le coup, est bien plus inquiétant

Et puis, il y a la question Griezmann, relativement absent de ce premier tour, même s’il a fait quelques bonnes choses, soyons honnête. Personnellement, cela fait plusieurs années que je dis ne pas comprendre la hype autour de ce joueur que je considère évidemment comme un très bon attaquant, mais que je ne vois pas faire partie du gotha mondial. Par exemple, sur sa performance à l’Euro, il a évidemment marqué des buts importants mais je trouve que l’on n’a pas du tout assez souligné le travail de ses coéquipiers, et notamment Giroud. Mais Griezmann est jeune, frais, plutôt sympathique, passe bien auprès des marques et c’est aussi pour cela qu’il est devenu une vraie figure pour toutes les personnes qui s’intéressent de loin au football. Et j’ai l’impression que cette image est un peu en train de changer puisque son omniprésence dans les spots publicitaires agace et, surtout, ce qui s’est passé autour de l’annonce de son non-transfert a énervé beaucoup de monde, dont moi. Faire sa propre publicité le jour du début de la Coupe du Monde, dans un spot complètement ridicule, pour annoncer une décision prise il y a plus d’un mois, c’est absolument aberrant. En fait, le souci, c’est qu’avec cette affaire, il s’est mis une énorme pression, s’obligeant à réussir une grande Coupe du Monde pour ne pas que cela lui revienne dans la tête comme un boomerang. Force est de constater que, pour l’instant, ce n’est pas le cas. Si ça continue, le retour de bâton va être terrible pour lui. Et, pour que les choses soient claires, je ne le plaindrai pas. Mais je crois encore en sa capacité de rebond. DE toute façon, on en aura besoin !

LA SUITE :

PLUS DE CALCULS POSSIBLES

A l’heure où j’écris cet article, le tableau n’est pas encore complètement définitif mais on sait que  rien ne sera facile pour les Bleus. Alors que, à l’Euro, la succession de l’Irlande puis de l’Islande, avait été plutôt un chemin assez tranquille, il ne pourra pas en être de même pour cette Coupe du Monde. Dès les huitièmes de finale, c’est l’Argentine qui se dressera sur sa route. Etrangement, ce ne sera que la troisième confrontation en Coupe du Monde entre ces deux grands pays de foot (oui, je considère la France comme une nation majeure du foot), après le premier match joué en 1930 (victoire argentine 1-0) et l'autre en Argentine en 1978 (et remporté par les locaux 2-1). Les derniers matchs de l’Albiceleste – pendant cette Coupe du Monde mais même avant – sont plutôt inquiétants tant le fond de jeu est pauvre et le déséquilibre criant. Mais cette sélection possède en son sein le meilleur joueur du monde (Lionel Messi) et certains talents qui pourraient tout à fait se réveiller au mauvais moment pour nous (Higuain, Aguero, Dybala,…). Si on regarde un peu plus loin, ensuite, ce serait le vainqueur d’Uruguay-Portugal, soit deux équipes plutôt solides et compliquées à jouer. Après, si on arrive en demi-finale, ce sera forcément un énorme match, peut-être avec nos meilleurs ennemis brésiliens… 

Bref, rien ne sera facile pour ces Bleus-là et, de ce que l’on a pu voir du premier tour, il n’y a pas forcément d’énormes raisons d’être hyper-optimiste. Mais je persiste à penser que les joueurs français peuvent se sublimer dans les matchs à élimination directe et cette équipe trouver une cohérence afin d’aller le plus loin possible et d’enflammer le pays. S’ils stagnent à ce niveau de performance neutre et insuffisant, ça risque d’être compliqué quand l’altitude va réellement s’élever. Mais il ne reste que quatre matchs à gagner, et, dans le football, tout est possible. Il va falloir que les joueurs soient concentrés, forts, chanceux et, surtout, qu’ils croient vraiment en eux. A partir de là, tous les horizons, même les plus beaux, seront ouverts ! Et je serai le premier à les encourager. Et ce, dès samedi, dans un match qui sent vraiment la poudre et qui fleure vraiment le parfum des grandes rencontres, celles qui restent gravées dans les mémoires !!

 

ALLEZ LES BLEUS !



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Axel 28.06.2018, 13:22

Du point de vue offensif, l'équipe de France ne me semble pas capable d'avoir la maîtrise du match et se reposera sur des coups de pieds arrêtés, ou des coups d'éclats pour marquer. Comme sur les 3 matches de poule, on aura certainement peu d'occasion et le réalisme sera primordial.
Mon inquiétude réside dans la faculté de cette équipe à tenir la pression et se rebeller. Pour aller au bout, cela passera par 4 adversaires très coriaces, et forcément des moments difficiles, probablement en étant mené. Je ne pressens pas dans cette équipe un énorme caractère et le risque de s’effondrer à premier accroc est fort. Espérons qu' il n'y en ait pas.


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