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TimFaitSonCinema
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THE IMPOSSIBLE

La famille Bennett se rend en Thaïlande pour les fêtes de fin d’année. Mais, le 26 décembre 2004, le plus terrible tsunami de l’histoire a lieu au même endroit. Séparés, les cinq membres de la famille cherchent à se retrouver. L’impossible va-t-il se produire ?
Verdict:
Avec un sujet fort mais particulièrement casse-gueule, le réalisateur ne fait rien pour éviter tous les pièges, plus ou moins gros. Malgré quelques passages de qualité, The Impossible a plutôt tendance à décevoir…
Coup de coeur:

Tom Holland

La date de sortie du film:

21.11.2012

Ce film est réalisé par

Juan Antonio BAYONA

Ce film est tagué dans:

Drame familial Film d'action

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 La Critique


Le tsunami qui a eu lieu en Asie du Sud Est reste, huit ans après, un évènement finalement assez peu évoqué par l’art en général. De ce que je connais, Emmanuel Carrère y consacre le début de son très beau livre D’autres vies que la mienne et, surtout, Clint Eastwood en fait la première séquence de Au-Delà – passage par ailleurs sans doute le plus fort et le plus réussi du film. Mais sinon, cela restait quelque peu une friche. Il faut dire que, moins de dix ans, c’est plutôt court pour appréhender un tel drame qui a bouleversé tant de familles. Mais, en même temps, le cinéma est devenu tellement prompt à s’emparer de tout évènement de façon quasi-immédiate que je restais surpris de cette absence. Il aura fallu le projet d’un Espagnol, adulé dans son pays pour le succès du film d’horreur L’Orphelinat, et deux têtes d’affiches internationales (Naomi Watts et Ewan McGregor) pour qu’un long métrage exclusivement consacré à cet épisode soit sur nos écrans. Entre film catastrophe et drame familial, The Impossible s’avance avec un positionnement à la fois flou et ambigu et, surtout, avec un nombre d’écueils important à éviter. Le problème, c’est que le réalisateur a plutôt tendance à rentrer à fond dans tous les pièges de ce type de films, ce qui donne à The Impossible un caractère souvent bien plus agaçant qu’autre chose.

Forcément, un tel film est plus que casse-gueule. Surtout qu’il nous est précisé d’emblée (et c’est bien mis en valeur) que c’est une histoire vraie à laquelle on va assister. Ca me laisse un peu perplexe car elle est forcément en partie remaniée et romancée, mais bon… En tout cas, plonger (sans mauvais jeu de mot) une famille entière dans un tel enfer demande de prendre certaines précautions dans la façon de faire, si on ne veut pas que son film se transforme en grand n’importe quoi. En effet, pour ce genre de sujets délicats, il est nécessaire d’avoir un minimum de finesse et de ne pas y aller avec les gros sabots. Malheureusement, Juan Antonio Bayona en manque visiblement (pas de gros sabots, mais bien de finesse…). Ainsi, toute la première partie, qui précède le drame, est tellement surfaite qu’on a vraiment envie que la vague déferle (c’est horrible de dire les choses comme ça, mais bon). Rien n’y est laissé au hasard. Alors quand on ne connaît pas la suite, c’est plutôt agréable de se rendre compte à la fin que, en fait, tout était annoncé. Mais là, malheureusement, ça ne peut pas être le cas puisqu’on sait ce qui va se passer. Le début dans l’avion où toutes les paroles prennent un sens, ainsi que l’arrivée sur l’île, nous mettent en condition, tout comme ces nombreux plans sur la nature (en mode : la nature est jolie, attention, ça va bientôt changer). Le tout est assez agaçant car à la fois pas très utile et beaucoup trop démonstratif. Mais ça ne dure pas si longtemps que cela car arrive la fameuse vague.

Les dix minutes qui suivent sont tout de même assez impressionnantes, car elles ressemblent à quelque chose comme une vraie expérience de cinéma. On a presque l’impression d’être dans (ou sous) l’eau avec les différents personnages. De ce côté-là, on ne peut rien reprocher au cinéaste. Mais, assez vite, le film retombe dans des travers peu réjouissants. Le flot s’est calmé et commence alors le règne de la douleur : physique d’abord car la mère, Maria, est gravement blessée, mais aussi psychologique car deux puis trois « blocs familiaux » essaient de se retrouver tout en n’étant pas sûr de la survie de chacun. Le tout est d’ailleurs un peu filmé comme un film d’horreur avec la présence d’un ennemi presque invisible (à travers le son notamment). La musique participe aussi de cette tension qui monte parfois. C’est forcément une histoire forte, émouvante, qui nous prouve l’instinct de vie de chacun de ces personnages, mais aussi une forme de générosité qui a pu exister dans ces moments. Mais il y a vraiment quelque chose dans le traitement du réalisateur qui coupe court à toute émotion : c’est la façon dont il ne recule devant pas grand chose pour faire du « sensationnalisme » parfois même un peu morbide (les plans larges de désolation ou d’alignements de cadavres notamment) avec caméra tremblante et tout le tintouin habituel.

Le calvaire de cette mère (Naomi Watts, qui passe son temps à geindre, ce qu’elle fait plutôt pas mal du tout) nous est montré dans les moindres détails et ça en devient un peu gênant au bout d’un moment. Elle est aidée par son plus grand fils (Tom Holland, bon compromis entre force et faiblesse) alors que, à un autre endroit, le père (Ewan McGregor, honnête) et les deux autres fils cherchent aussi de leur côté. Plusieurs scènes sont ainsi terribles, notamment celle de l’opération, absolument horrible et qui m’a fait remonter en mémoire une séquence presque semblable dans L’immortel (ce dont je n’avais pas forcément envie à ce moment précis…). Et puis, je ne vous dis rien sur les retrouvailles (ou pas) mais c’est un peu une succession incroyable d’évènements. On m’a toujours dit que, dans un scénario, plus c’était gros, plus cela avait de chances d’être tiré de la réalité. Alors là, on y est donc à plein… La dernière séquence répond de manière presque mécanique à la première, comme si, en fait, le réalisateur avouait qu’il n’y avait pas tant de choses que cela à montrer avec cet évènement qui ne méritait sans doute pas un film. Ou en tout cas, pas de ce genre-là…


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Soph' 05.01.2013, 23:15

hé ben moi j'ai bien aimé !!


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