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2013 : UN ÉTÉ DE SPORT (1)

 L'Article


TOURNOI DE WIMBLEDON (22 JUIN / 7 JUILLET)

Wimbledon

Le gazon, l’Histoire du tennis, les fraises à la crème, le dimanche chômé, le toit, le blanc obligatoire,… Bref, c’est Wimbledon, le tournoi de tennis le plus excitant de l’année. Et en 2013, on a été servi avec une édition complètement folle.

Une Marion de gala

L’année 2013 était pour le moins compliquée pour Marion Bartoli jusqu’à cette parenthèse enchantée londonienne. Entre crise de confiance, rupture avec son papa d’entraîneur, changement récurrent de structure d’entrainement, résultats en berne, un Roland Garros traversé sans aucun éclat (éliminée au troisième tour),… ça commençait à ressembler à une annus horibilis. Bref, même si le gazon reste historiquement sa meilleure surface (finaliste de Wimbledon en 2007, tout de même), la cote de Bartoli n’était pas au plus haut chez les bookmakers britanniques. Au fil d’une première semaine assez tranquille (Svitolina, McHale et Giorgi), on s’est dit que Bartoli avait plutôt maximisé au mieux ses chances. La deuxième semaine allait montrer que la française était plutôt dans une autre dimension et que cela allait lui permettre de devenir la troisième française victorieuse dans cet endroit sacré du tennis.

En demi-finales, elle offre une prestation extraordinaire face à une Kirstin Flipkens il est vrai un peu diminuée et continue donc son parcours sans aucun set perdu. Mais je pense que, ce jour-là, avec n’importe qui en face, le résultat était le même tant son niveau de jeu était élevé. En finale, face à une Sabine Lisicki tétanisée par l’enjeu, elle sait parfaitement serrer le jeu et ne pas baisser de pied pour s’imposer en deux sets malgré une petite frayeur (un break perdu au moment de conclure). Après la balle de match, elle monte alors dans les tribunes pour une étreinte magnifique avec les membres de son staff et surtout avec son père, celui qui l’a entièrement construite et qui a façonné son jeu si atypique. Le rêve de jeune fille était accompli (car, oui, tous les jeunes tennismen rêvent de gagner à Wimbledon) et, pour le sport français en général, c’était un formidable exploit sans finale de Coupe du Monde de football pour masquer cela (pas vrai, Amélie Mauresmo ?!).

Alors, oui, on va me dire qu’elle a bénéficié d’un tableau très facile (aucune joueuse classée à un meilleur niveau qu’elle). On ne peut pas affirmer le contraire mais c’est la loi du tennis et elle a su en profiter au mieux. Au début d’un tournoi du Grand Chelem, on trouve 128 joueuses réparties dans un tableau. On peut discuter à partir de là de la difficulté potentielle pour atteindre tel ou tel tour. Mais, une fois le tournoi lancé, la meilleure est celle qui gagne les sept matchs, quelle que soit l’adversité. Que les grandes favorites (Williams, Sharapova, Azarenka ou même Radwanska pour ne citer qu’elles) se soient fait éliminer avant n’est pas de sa faute. Et on ne pourra jamais dire si, avec son niveau, elle n’aurait pas battu toutes ces jeunes femmes citées précédemment. On ne le saura jamais et ce n’est finalement pas le plus intéressant. Son nom est gravé à tout jamais sur le trophée le plus légendaire. Immense respect…

Sept fois, c’est fait !

Enfin ! Après 77 ans d’attente, le Royaume-Uni connaît un successeur au légendaire Fred Perry (qui est donc, pour ceux qui l’ignoraient encore, un grand tennisman avant d’être une marque de vêtements, à l’image de René Lacoste, d’ailleurs). Et c’est Andy Murray, désigné depuis longtemps comme celui qui prendrait la relève, qui a réussi à gagner de nouveau un tournoi du Grand Chelem à domicile. Après sa finale perdue contre Federer l’an dernier alors que tout le peuple était déjà en ébullition, sa victoire aux Jeux Olympiques (toujours face au Suisse), dans le temple londonien était déjà quelque chose d’énorme, mais ne pouvait remplacer une « vraie » victoire à Wimbledon. Sa victoire à l’US Open l’an dernier lui avait ôté une bonne pression et il arrivait donc dans la position du favori à Wimbledon cette année, avec le poids énorme que cela pouvait représenter. Il n’a pas failli à la tâche en menant à bien tout son parcours et en se défaisant de Djokovic lors d’une finale que je n’ai pas pu voir (sans que cela ne me gène beaucoup, pour être honnête tant les confrontations entre ces deux joueurs me barbent). Le Serbe avait livré un combat dantesque et magnifique face à Del Potro en demi-finale et n’était visiblement plus aussi frais deux jours plus tard. Dans tout le royaume, ça a été une explosion de joie et un véritable soulagement, tout le monde oubliant même le caractère profondément écossais de la nouvelle coqueluche.

Pour les amateurs de numérologie, ce succès a aussi un rapport très intime avec le chiffre 7, de sorte que l’on puisse même penser qu’une sorte de malédiction a pris fin avec ce nombre. En effet, même si on peut faire dire n’importe quoi aux chiffres, dans ce cas précis, on trouve un nombre incroyable de correspondances et de hasards qui peuvent aller dans ce sens. Déjà la finale (qui était la septième en Grand Chelem pour l’Ecossais) s’est jouée le 07/07 face à un joueur né sept jours après lui. D’ailleurs, il lui a pris sept fois son service au cours du match. Dernier vainqueur écossais ? il y a 117 ans ; dernier vainqueur britannique ? il y a 77 ans ; date de la dernière victoire britannique ? 1977. Alors, forcément, tout cela fait un peu beaucoup, et les médias britanniques n’ont pas pu s’empêcher de se faire plaisir (car, évidemment, je n’ai pas trouvé toutes ces coïncidences par moi-même…).

Crazy Wednesday

Ces derniers temps, dans les Grands Chelems, que ce soient pour les hommes ou les femmes, les premiers tours ne réservaient presque aucune surprise. La dernière vraie que l’on avait en tête était l’élimination précoce de Serena Williams à Roland Garros en 2012 après son match devenu mythique face à Razzano (surtout pour ce dernier jeu interminable et irrespirable). Sinon, on pouvait dire que le tournoi débutait véritablement en deuxième semaine lorsqu’il ne restait plus que seize concurrents dans chacun des tableaux. Et bien, cette année, Wimbledon a fait les choses différemment puisque, en fin de première semaine, les surprises se comptaient sur les doigts de six ou sept mains au moins. Dès le premier jour, ça a d’ailleurs commencé par un véritable coup de tonnerre avec l’élimination de Rafael Nadal face à Steve Darcis. L’Espagnol n’était visiblement pas au top de sa forme mais le voir autant en déroute face à un joueur honnête mais pas exceptionnel non plus était plus que surprenant. Federer, lui, était passé sans coup férir en ouverture du Central (honneur suprême du tenant du titre) en atomisant le roumain Hanescu avec des coups parfois lunaires. Mais il ne payait rien pour attendre.

Deux jours plus tard allait se tenir sans doute l’une des journées les plus incroyables de l’histoire du tournoi et même des Grands Chelems en général. Presque rien n’allait se passer comme prévu et tout allait être chamboulé comme jamais : un vrai crazy wednesday. Blessures, éliminations surprises et forfaits ; le spectateur lambda ne savait plus trop où donner de la tête. Entre les abandons de Jo-Wilfried Tsonga, John Isner ou Radek Stepanek en cours de match, les forfaits du tombeur de Nadal (Steve Darcis), de Marin Cilic (forfait qui s’expliquera visiblement plus tard par une suspension déguisée…) ou de Victoria Azarenka chez les dames, les défaites de Caroline Wozniacki ou Maria Sharapova face à des adversaires bien moins bien classées, la logique avait complètement déserté Wimbledon, devenant l’espace d’un jour le cimetière de multiples ambitions… Tout le monde retiendra surtout le point d’orgue de ce jour de colère tennistique : l’élimination de Federer face à Sergey Stakhovsky. Je ne reviens pas sur les conséquences de la défaite du Suisse (voir mon papier écrit le soir même) même si celle-ci me semble toujours aujourd’hui presque irréelle. Conclusion incroyable d’une journée qui restera assurément gravée dans la mémoire des amateurs de tennis. La suite de Wimbledon allait encore nous offrir quelques rebondissements.




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