Juillet 2013. Alors qu’il vient de se faire sortir au deuxième tour à Wimbledon et contrairement à ses habitudes, Roger Federer s’en va jouer deux tournois sur terre en Allemagne (Hambourg) et en Suisse (Gstaad). C’est surtout pour se rassurer, notamment sur son état physique, tester une nouvelle raquette et récupérer quelques points pour quitter une cinquième place au classement indigne de son talent.

Echec retentissant avec deux défaites assez terribles contre des joueurs pas appelés à rester dans la mémoire collective (Delbonis et Brands, pour les nommer quand même). Ce qui devait être une « opération reconquête » tourne au fiasco le plus complet et fait apparaître des failles béantes dans le physique de Federer, élément essentiel d’un jeu tout en rythme. La fin de saison sera un long calvaire où il parviendra néanmoins, dans un dernier souffle, à se qualifier pour le Masters et y atteindre la demi-finale.

Roger Federer annonce alors avoir entamé un travail de fond qui devrait porter ses fruits en 2014. Pour lui, 2013 est une année à oublier, du fait de ses pépins physiques qui l’ont empêché de s’entraîner correctement et d’un besoin de « décompresser » après une année 2012 surchargée et très forte émotionnellement. Malgré tout, beaucoup de spécialistes voient surtout le déclin irrémédiable d’un joueur que l’on avait déjà « enterré » de la sorte en 2008 avant qu’il ne prouve une première fois qu’un champion de cette trempe n’est jamais « mort ».

 

Juillet 2014. Alors qu’il sort d’une finale dantesque perdue au cinquième set à Wimbledon, Roger Federer reprend ses habitudes et coupe un mois complet, jusqu’au début de la tournée américaine. Il vient de retrouver la troisième place mondiale, est en pleine possession de ses moyens, a parfaitement apprivoisé sa nouvelle raquette et son nouveau coach (Stefan Edberg, son idole de jeunesse). Tout semble donc aller pour le mieux.

Et ce que l’on ne sait pas encore, c’est que c’est le point de départ d’une fin de saison complètement folle qui le verra triompher de 33 de ses 37 derniers matchs, remporter trois titres en individuel (dont le tournoi de Shanghai pour la première fois) ainsi que la Coupe Davis qui manquait à un palmarès totalement hors-norme et même jouer la première place mondiale jusqu’au dernier moment. A regarder certains matchs, on aurait presque l’impression qu’il n’a jamais été aussi fort, notamment par sa capacité à toujours jouer vers l’avant et à avoir toujours confiance en lui (en témoignent les trois matchs où il sauve des balles de match avant de triompher).

Le travail physique et technique dont Federer avait parlé un an plus tôt a véritablement fonctionné et on a pu voir tout au long de l’année la transformation physique avec un jeu de jambes retrouvé (et par moments totalement fascinant) et une capacité à s’engager totalement quand le combat est lancé. Les mêmes spécialistes ont évidemment retourné leur veste et parlent du retour de Federer (encore un ?), comme si le talent d’un joueur hors-norme était tout d’un coup réapparu par l’apparition du Saint-Esprit…

 

Retour sur une année 2014 assez formidable pour Federer, avec des titres, des victoires probantes, peu de défaites qui font vraiment « tâche »,… Mais, et c’est sans doute la « rançon » de ce retour au premier plan, cette saison comporte aussi son lot de déceptions et de frustrations,…

Ce qui fait dire que le Suisse n’est pas passé loin d’un cru 2014 tout simplement légendaire… Mais aussi qu’il est toujours capable des plus grands exploits…