L'Article
Petit « jeu » qui permet de revivre l’année cinéma de manière un peu différente.
Un film : La vie d’Adèle – Chapitres I et II, long métrage comme on n’en voit qu’une fois tous les vingt ans. On ne peut pas dire non plus que ce soit parfait mais, tout de même, c’est incroyable.
Un film étranger : Django Unchained, qui dans cette année très faste au niveau français, est le premier qui me vient en tête quand on parle d’un long métrage étranger. Brillant par moments, drôle à d’autres, c’est du très bon Tarantino…
Un titre : L'Extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet de Jean Pierre Jeunet. On peut difficilement faire plus long et plus difficile à retenir… Le prénom et le nom du jeune garçon auraient sans doute suffi…
Un film sous-estimé : Mon âme par toi guérie dont on a très peu entendu parler et qui n’a pas attiré beaucoup de monde dans les salles alors que c’est un long métrage vraiment très intéressant et par moments magnifique.
Un film surestimé : Elle s’en va qui, pour le coup, a reçu des éloges d’à peu près partout et qui a pourtant un film sans grand intérêt et surtout extrêmement gênant par moments. Un gros ratage mais vu que Catherine Deneuve joue dedans…
Un film à la limite du scandaleux : Fonzy qui est une reprise à l’identique (ou presque) et en moins bien de Starbuck. On ne voit aucune appropriation de la part de la réalisatrice puisque tous les dialogues sont les mêmes, souvent à la virgule près…
Un documentaire : Des abeilles et des hommes car, loin d’être un documentaire animalier, c’est une vraie réflexion sur la place des abeilles dans notre monde. Et certaines images sont tout simplement impressionnantes.
Un film d’animation : La reine des Neiges qui marque avec fracas le retour sur le devant de la scène des studios Walt Disney. C’est rythmé, bourré de bonnes idées, très efficace, musicalement génial. Bref, on n’en attend pas moins pour le « dessin animé de Noël ».
Une suite : Kick-Ass 2 qui, en se décalant un peu (on pourrait appeler le film Hit-Girl) parvient à se renouveler tout en gardant les principes fondateurs qui font de cette franchise un drôle d’objet cinématographique.
Un réalisateur : Abdellatif Kechiche, dont on a pu tant lire sur les méthodes de travail mais qui est surtout capable d’offrir des films d’une intensité folle et d’une virtuosité parfois incroyable.
Allez, un autre : Katell Quilévéré car son Suzanne est un vrai film de cinéma, puissant et inventif où mise en scène, scénario et direction d’acteurs se conjuguent à merveille. On en ressort en tout cas marqué.
Une déception : 7 Psychopathes de Martin McDonagh dont j’avais trouvé le précédent film (Bons baisers de Bruges) vraiment réussi alors que celui-ci est juste absurde et vraiment pas intéressant pour deux ronds.
Un gâchis : Le Pedro Almodovar des Amants passagers. On se demande bien ce qu’il est allé faire dans cette galère tant c’est outrancier, jamais drôle et même pathétique par moments. On sait qu’il est capable tellement de mieux…
Une bonne nouvelle : Woody Allen qui revient en forme cette année puisque son Blue Jasmine est plutôt inspiré. Meilleur en tout cas que ce qu’il avait pu faire dernièrement.
Un acteur : Joaquin Phoenix qui livre avec The Master et The immigrant, deux très grandes performances. Avec lui dans le casting, on sait au moins que son jeu sera parfait. Quel drôle d’acteur.
Une actrice : On ne peut pas passer sous silence la performance hallucinante d’Adèle Exarchopoulos dans le film de Kechiche. Honnêtement, j’avais rarement vu une telle intensité développée sur une si longue durée. Une immense comédienne est née.
Une performance ridicule : Sean Penn dans Gangster Squad. J’aime vraiment bien cet acteur mais alors là, c’est vraiment n’importe quoi. Il surjoue jusqu’à la caricature ce chef de gang célèbre…
Un acteur que l’on n’attendait pas : Dave dans Une chanson pour ma mère, un drôle de film mi-comédie pas très drôle / mi-hommage un peu décalé où on retrouve le chanteur qui a fait rêver nos grands-mères dans un rôle assez improbable.
Un casting : Cartel, parce que les cinq acteurs principaux sont tous, chacun à leur manière des comédiens très importants. Pour autant, ça ne fait pas un grand film…
Une révélation : Pour ne pas toujours revenir sur Adèle Exarchopoulos, je vais changer… Alors mon choix se portera sur Veerle Baetens, actrice flamande formidable dans Alabama Monroe et que j’espère maintenant revoir dans d’autres rôles.
Un pitch de départ : Celui de Je fais le mort car, bien que ce soit vrai, l’idée de prendre des acteurs pour reconstituer les scènes de crime est totalement improbable. Dommage que ce qui en est tiré ensuite soit moins enthousiasmant…
Une séquence forte : L’attaque de la maison de Ben Laden dans Zero Dark Thirty. Filmée en temps réel, c’est un sommet d’efficacité cinématographique. Du genre où on reste scotché à son siège pendant presque une demi-heure…
Un plan : Celui de la maison vue de loin dans The Bling Ring et que l’on voit investie par les jeunes voleurs en herbe. Sans doute la seule très bonne idée de ce film globalement décevant.
Un plan séquence : Le premier de Gravity qui dure plus de quinze minutes. Alors que la caméra est toujours en mouvement, on voit un lever de soleil sur la Terre, des personnages dans l’espace, une navette,… C’est techniquement et visuellement tout simplement hallucinant.
Une scène clé : En un instant, Capitaine Phillips passe du récit de la prise d’otage d’un bateau à un huis-clos étouffant dans une petite chaloupe entre trois preneurs d’otages et un capitaine qui s’est sacrifié pour son équipage.
Un générique : Celui du Casse-tête chinois car il est bien dans le style des deux films précédents et permet surtout de revoir chacun des personnages à ces différents stades de leurs vies (ce qui n’est pas forcément à leur avantage…).
Un début : Celui de Spring Breakers qui, d’entrée de jeu, met tout de suite dans une certaine ambiance (grosse musique, seins nus et alcool à gogo). D’ailleurs, tout le film va se dérouler dans une ambiance assez dingue.
Une fin : Le dernier plan de The Immigrant, visuellement magnifique, techniquement fascinant et qui dit tout sur cette fin de film où les personnages se séparent à leur façon.
Un coup de théâtre : Keita n’est pas l’enfant de ses parents mais a été échangé à la naissance dans Tel père, tel fils. Le début d’une longue réflexion sur la paternité et les différences sociales dans le Japon d’aujourd’hui.
Un dialogue : Les nombreux dans Cartel qui font de ce film autre chose que ce que l’on pouvait en attendre : une sorte de long métrage théorique où ce qui est dit n’a pas forcément de rapport avec l’action montrée mais plutôt avec des thèmes bien plus généraux…
Une idée de fou : Faire de Blanche Neige un film muet en noir et blanc et, surtout, de réinventer de cette manière un conte qui est gravé dans les mémoires de chacun. Le pari est en plus réussi. Que demander de plus ?