L'Article
A RETENIR

En septembre, tout fout le camp, vraiment… Du moins cette année. Et j’ai plusieurs exemples pour appuyer cette théorie. Le premier vient du club de football le plus cher à mon cœur, même si ce n’est pas tous les samedis facile en ce moment. J’ai nommé bien sûr le RC LENS. Et bien , figurez-vous que son stade mythique va changer de nom. Oh, ce n’est pas grand-chose, juste un petit lifting, mais quand même. On ne pourra plus dire Stade Félix-Bollaert mais bien Stade Bollaert-Delelis, du nom d’un ancien maire et ministre de la ville. Et pour l’occasion, on a même rappelé sur le banc un vieux de la vieille, un joueur aussi mythique que fidèle à son club de toujours : Eric Sikora. Par contre, le résultat n’a pas évolué… 0-4 face à Monaco avant sa nomination et 0-4 face à Nantes après…
Une autre information est passée presque inaperçue mais elle m’a vraiment surpris. C’est le changement d’entraîneur de Renaud Lavillenie. Après quatre ans aux côtés de Damien Inocencio, c’est avec Philippe d’Encausse qu’il va poursuivre sa carrière. Le sportif a le droit de changer d’entraîneur s’il le souhaite mais, visiblement, cette rupture s’est faite dans des conditions très difficiles et, par médias interposés, les explications sont plus que tendues. Personnellement, je retiendrai l’interview plutôt digne qu’a donné l’ancien entraîneur au site internet sports.fr. Il est plutôt mesuré et paraît vraiment touché par ce qu’il lui arrive. Il accuse aussi à mots couverts le sauteur à la perche de n’avoir eu aucune reconnaissance pour le travail effectué sous ses ordres. Cet interview est assez terrible et dissèque assez bien les différents aspects que peuvent recouvrir la relation entraîneur-entraîné. La réponse de Renaud Lavillenie est, elle plutôt puérile, avec, notamment ce message sur facebook : « la vie de Damien a changé depuis 4 ans, qu'il n'est plus au guichet du conseil général grâce à mes performances (car sur le terrain c'est bien moi qui saute et non lui, vous l'aviez oublié?) ». C’est vraiment triste qu’un tel champion n’ait pas plus de savoir-vivre, de reconnaissance et, don, en un sens, d’intelligence. Mais bon, ce n’est pas le seul (comme nous le verrons plus bas…)

Enfin, un tournoi du Grand Chelem est gagné par quelqu’un d’autre que Federer, Nadal ou Djokovic. On se doutait bien que Murray allait y arriver un jour quand même (quater finales perdues, ça fait quand même beaucoup) et l’Ecossais avait déjà depuis longtemps le titre officieux de « meilleur joueur de tous les temps à ne pas avoir gagné de grand chelem ». Mais, ça y est, tout ça, c’est terminé, le bonhomme a remporté son premier Majeur à l’issue de deux semaines plutôt maitrisées et d’une finale décousue et pas forcément de grande qualité… Tant mieux pour lui et espérons que cela le rendra globalement moins grognon sur le terrain, mais ça, ce n’est pas gagné, loin de là…
La fin de saison s’annonce vraiment passionnante avec cette course entre Djokovic et Federer pour la première place mondiale qui va réellement démarrer la semaine prochaine à Shanghai, avec, comme arbitre, cet Ecossais enfin vainqueur d’un Grand Chelem.
LE TOP : LA RYDER CUP
Allez, je vais me lancer. Je n’y connais absolument rien au golf. Mais vraiment, rien de chez rien. Tout juste si je connais les règles de base. Mais n’allez pas me demander ce qu’est un eagle, un birdie, ou un je ne sais quoi. Et bien pourtant, je vais peut-être vous étonner mais j’ai suivi avec attention cette édition 2012 de la Ryder Cup le week-end dernier. Je ne l’ai pas non plus regardé (faut pas pousser non plus) mais j’ai suivi attentivement des live jusqu’au bout de la nuit de dimanche dernier pour voir finalement l’Europe triompher des Etats-Unis après une remontée historique et complètement folle dans la dernière journée. C’est un peu absurde, je vous l’accorde, mais cet évènement fait quand même partie des cinq les plus suivis dans le monde alors qu’en France, je pense que même pas 5% de la population connaît l’existence de cette Coupe (qui, en plus, n’est pas un objet exceptionnel du fait de sa toute petite taille…). La Ryder Cup, c’est tout de même la seule compétition au monde où c’est une équipe d’Europe qui est représentée. On pourra me répondre qu’elle est à majorité britannique, peuple sans doute le moins Europhile du lot, mais quand même, ça doit être remarqué. Et puis, battre les Etats-Unis, y’a rien à faire, mais c’est toujours assez jouissif, que ce soit dans n’importe quel sport…
Mais, surtout, il va falloir s’y mettre sérieusement car, dans six ans, c’est la France qui va accueillir cet évènement planétaire, tout près de Paris. Ca serait bien que, d’ici-là, le pays se familiarise un peu avec ce sport, encore trop vu comme un « sport de riche » (comme le tennis l’a été un moment). Ce n’est pas forcément faux mais la Fédération fait de vrais efforts pour ouvrir cette discipline au plus grand nombre à travers des initiations pour les scolaires et même pour les adultes. Pour ne pas passer pour des guignols, il faudrait que cette Ryder Cup française connaisse un engouement au moins aussi important que ce qu’elle peut connaître aux autres endroits du monde où elle passe (c’était par exemple la folie à côté de Chicago ce week-end). Je suis même prêt à essayer d’apprendre toutes les règles et à m’intéresser un peu à ce sport qui m’a toujours paru quelque peu ennuyeux à regarder… Ca va, j’ai encore six ans pour m’y mettre et essayer de toute comprendre avant de m’enflammer en septembre 2018 pour une victoire européenne, avec, pourquoi pas, un Français dans ses rangs…
LE FLOP : L’AFFAIRE DES PARIS TRUQUÉS AU MONTPELIER HANDBALL
Attention, l’enquête n’est pas terminée, la présomption d’innocence existe et on ne sait pas encore réellement ce qui s’est passé le 12 mai dernier avant et pendant le match de handball Cesson Sévigné-Montpellier. Aujourd’hui, les joueurs et d’autres personnes ont été mis en examen pour escroquerie (ce qui n’est pas rien) mais rien d’autre n’est vraiment avéré. Certains ont avoué, d’autres non… Donc, je ne me lancerai aucunement dans une accusation de tel ou tel joueur et ne relaierai pas les éléments déjà donnés. Mais tout de même, ce qu’on a pu voir, lire, entendre, de la bouche du procureur de Montpellier lui-même est plutôt révélateur et ne laisse malheureusement que peu de place au doute quant à l’implication d’un certain nombre de personnes dans cette affaire. C’est une première en France et qui, de ce fait, prend une ampleur toute particulière, d’autant qu’elle touche de plein fouet un sport qui, depuis une dizaine d’années, connaît une vraie croissance de sa popularité, porté notamment par les résultats fabuleux de son équipe nationale masculine. Cette année, le championnat s’annonçait plus beau que jamais avec l’arrivée de nouveaux joueurs de classe mondiale. Il sera à jamais celui de cette malheureuse affaire.
Et la première chose que j’aurais envie de dire, c’est que c’est vraiment dommage que cette histoire soit bien réelle car il y a absolument tout pour faire un scénario de (très) mauvaise série B : une star déchue (Nikola Karabatic), un Slovène accusé d’être le cerveau de l’opération (Dragan Gajic), une « grande blonde au physique de mannequin » (Jeny Priez, compagne de Luka Karabatic), des buralistes un peu louches, une interpellation devant les objectifs de la France entière, des caméras cachés, un ancien entraîneur aigri qui déverse sa colère un peu bêtement même si son discours n’est pas forcément faux (Daniel Costantini), … Il ne manque qu’une chose : une intervention de Louis Nicollin mais je ne doute pas que celle-ci va bientôt arriver. On en rigolerait bien si cela n’était pas vrai et ne touchait pas une des institutions du sport français : le club de handball de Montpellier, quatorze fois champion de France, champion d’Europe en 2003,…
Si les faits s’avèrent vrais, ce dont j’ai malheureusement bien peur, cela montre surtout une chose : l’immense bêtise ou, au moins, l’aveuglement coupable des personnes incriminées. Comment penser que leurs paris allaient passer inaperçus quand ils sont quarante fois supérieurs à ce qui se fait habituellement pour de tels matchs de handball ? Ils n’ont semble-t-il pas beaucoup réfléchi avant d’agir. Mais c’est un problème que la légalisation et la généralisation des paris sportifs inclue forcément et je m’attendais tôt ou tard à une affaire de ce genre. Je ne pensais pas qu’elle viendrait de là, mais, malheureusement, cela montre aussi que tout sport, aussi « vertueux » soit-il (rappelez-vous le discours des médias et des politiques après les différentes victoires des handballeurs au cours de ces dernières années), n’est pas à l’abri de la bêtise et de l’appât du gain de ceux qui le font vivre. J’ai toujours été contre les paris sportifs et surtout leur apparition comme sponsor, partenaire ou financeur de clubs ou de compétition. Je trouve que cela créé une confusion bien trop forte et devient source de suspicions qui n’ont pas besoin d’être alors que le sport est déjà assez source de questions diverses et variées.
Quand nous aurons le fin mot de cette histoire, nous pourrons en parler plus précisément, mais la seule chose que l’on peut dire actuellement, c’est que c’est vraiment triste, tout simplement, mais aussi révélateur du sentiment de toute-puissance qu’ont pu avoir des joueurs portés au sommet par les médias dans l’opinion française…
LE FOCUS DU MOIS : SEPTEMBRE, MOIS DE RETRAITE
Je n’avais jamais remarqué cela les années précédentes mais ce mois de septembre a été marqué par u nombre assez impressionnant de retraites sportives. Je n’en retiendrai que quatre, les plus importantes et qui concernent de grands champions chacun à leur manière. Une occasion pour saluer leur carrière et leur souhaiter bon vent dans leur vie future.

En début de mois, l’US Open a été marqué par deux très grands champions de leur sport : Kim Clijsters et Andy Roddick. Si pour la première, c’était annoncé depuis un certain temps, le fait que l’Américain range les raquettes a été une vraie surprise. Pour moi qui suis le tennis depuis longtemps, c’est avec ces deux athlètes une vraie page du tennis qui commence à sérieusement à se tourner, celui du début du millénaire, quand j’étais encore enfant. La génération des joueurs nés entre 78 et 82 commence doucement à partir à la retraite (Juan-Carlos Ferrero, lui aussi, a annoncé qu’il se retirait) et seul Federer et Ferrer résistent encore dans les hauteurs du classement. Roddick, c’était un jeu assez incroyable, avec un coup droit et un service monumentaux, c’étaient aussi des conférences de presse rentrées dans la légende, un nombre de tics incalculables (combien de fois a-t-il remis son polo ou touché sa casquette ?), des coups de colère mémorables mais c’était aussi le souffre-douleur préféré de Roger Federer. En plus de cette finale de Wimbledon en 2009 qu’il ne doit jamais perdre (et qui, si on regarde objectivement, amorce très clairement son déclin), il aura joué 24 fois le maître pour seulement trois victoires et, en Grand Chelem, c’est neuf rencontres pour autant de défaites (dont cinq fois en finale, trois en demi et une en quarts). A seulement trente ans, Roddick quitte le circuit et, honnêtement, lors du dernier jeu de son dernier match, j’ai versé une petite larme parce que c’est aussi une partie de ma jeunesse qui s’est en allée avec lui. Je lui souhaite en tout cas tout le bonheur possible dans sa nouvelle vie. Pour Kim Clijsters, c’est peut-être son premier retour qui a le plus marqué avec cette victoire à l’US Open quelques semaines après avoir jouée de nouveau. Kim Clijsters faisait partie de ces joueuses unanimement appréciée par les autres du fait de sa gentillesse et de son sourire. Elle aussi a eu une grande carrière et mérite le meilleur maintenant.
Dans le cyclisme aussi, deux coureurs ont pris leur retraite ce mois-ci. A l’issue du Tour d’Espagne pour David Moncoutié, drôle de coureur qui n’a jamais réussi à se faire une vraie place dans le cœur des Français du fait de sa propension à ne rien réussir au Tour de France (si ce n’est quand même deux victoires d’étape en 2004 et 2005 et une treizième place en 2002). C’est justement sur le Tour d’Espagne qu’il a le plus réussi avec, notamment quatre années de suite avec une victoire d’étape et le maillot de meilleur grimpeur. C’est aussi un peu une idée du cyclisme à l’ancienne qui s’en va avec Moncoutié puisqu’il a été pendant toute sa carrière (seize sisons) l’homme de la Cofidis, simplement heureux de rouler, comme il le confiait souvent en interview. Presqu’au même âge, c’est Oscar Freire qui raccroche aussi, à l’issu, lui, des Championnats du Monde de Walkenburg où il aurait bien aimé accrocher un quatrième maillot arc-en-ciel. Car Freire restera à jamais l’homme des Championnats du monde qu’il a, donc, remporté à trois reprises (1999, 2001 et 2004), parfois un peu à la surprise générale. Sa capacité à sprinter, à bien se placer et à passer correctement des bosses raides lui a aussi permis de gagner trois fois Milan-San Remo et un maillot vert du Tour en 2008. Un coureur qui n’aura sans doute jamais eu véritablement la reconnaissance qu’il méritait.