La Critique
Jane Campion l’annonçait elle-même : il ne faut pas avoir peur du romantisme. Oui, très bien… L’histoire d’amour est belle mais le scénario la rend un peu trop superficielle. Je m’explique. Toute la première moitié du film montre comment l’un et l’autre tombent amoureux : c’est un peu longuet par moments. Mais, quand on en arrive aux moments clés, leurs moments intimes, là, ça passe à toute vitesse, sans qu’on ait le temps d’apprécier réellement ce qui constitue tout de même le sujet central du film. Pourtant, l’alchimie entre les deux acteurs (dont une Abbie Cornish très performante) marche plutôt bien et la réalisatrice pourrait plus s’appuyer sur ce duo. Une seule scène prend un peu le temps de les montrer les deux, celle qui se déroule le soir avant son départ en Italie et, manque de chance, elle est trop cucul avec certains plans limites (le couple sur le lit, vu de haut). C’est dommage, car à certains moments, on aurait vraiment envie de suivre leur histoire, de les accompagner… Mais, ce n’est jamais vraiment le cas. Bien sûr, dans la vraie vie aussi, cette histoire d’amour a été courte, intense. Mais bon…
En fait, ce film, par différents aspects (pas tous), m’a un peu rappelé le Lady Chaterley de Pascale Ferran (amusant d’ailleurs que les deux films sont réalisés par des femmes) dans ce récit d’une histoire d’amour contrariée mais qui se déroule finalement au cœur de la nature (plans très bucoliques dans ce Bright Star) mais, par rapport au film français, il y a une force visuelle que le long métrage de Jane Campion n’atteint pas. Par contre, la fin est vraiment réussie et ça fait du bien de voir un film où la fin est nette, claire, et où il ne peut en être autrement.