La Critique
Une demi-heure après le Barratier, j’enchaînais avec l’autre version, celle de Yann Samuell et, honnêtement, a priori, je fondais plus d’espoir dans cette adaptation. La bande-annonce était plus drôle et le casting faisait moins : « venez-nous voir, on a des grosses stars françaises ! » et ce même si j’ai toujours autant de mal avec Mathilde Seigner… De fait, ce que je pensais au départ s’avère être plutôt juste car même si cette Guerre des boutons est loin d’être exceptionnelle, elle se laisse bien plus regarder que l’autre.
Les enfants sont ici vraiment au cœur du scénario et celui-ci n’est pas artificiellement gonflé d’évènements historiques (même si la guerre d’Algérie est ici évoquée en toile de fond et de façon très légère). S’il y a des adultes, ils sont vraiment aux services des enfants. C’est notamment le cas des deux instituteurs : Eric Elmosnino d’un côté et Alain Chabat de l’autre. Ils personnifient la rivalité qui existe entre les deux villages et on imagine très bien qu’ils ont été adversaires dans leur jeunesse. Leurs passes d’armes sont souvent très drôles (avec des insultes vraiment sorties don ne sait où). Le scénario a lui aussi son côté « bon sentiment » avec toute cette histoire sur l’acceptation d’une fille au sein du clan qui devrait être exclusivement masculin ou la question du collège pour Lebrac. Cela donne quelques scènes qui auraient sans doute pu être évitées mais bon…
Globalement, ce film est beaucoup plus « funky », moins raide et sérieux que l’autre. Déjà, au niveau musical, l’univers est très différent, beaucoup plus rock et chaleureux. La réalisation, elle aussi, est plus rythmée et moins attendue. Ce n’est pas non plus révolutionnaire, loin de là, et on prévoit souvent ce qui va suivre mais, bon, ça a le mérite de bien mieux passer que le Barratier où tout est tellement surligné que c’en est écœurant. Les presque deux heures se déroulent finalement sans grands accrocs, si ce n’est au niveau purement technique, un vrai problème de synchronisation son pendant presque tout le film. Un signe que le film a été bâclé pour permettre une sortie anticipée ? Sans doute et c’est tout de même un peu dommage.