La Critique
Du réalisateur du sublime Le Scaphandre et le Papillon, j'attendais beaucoup. Le sujet et la bande-annonce m'avaient déjà quelque peu refroidi. Mais, ce que j'ai vu pendant presque deux heures m'a profondément déçu. En effet, mis à part quelques belles scènes et de jolies images (Julian Schnabel n'est pas un manche et il peut le prouver à n'importe quel moment), ce film est pas loin d'être un ratage complet.
Le scénario (tiré d'une histoire vraie) s'étire sur une trop longue période et cela nous fait suivre le destin de trop de personnages. On s'y perd un peu et il y a ainsi beaucoup de séquences complètement inutiles. Pourtant, les deux personnages principaux sont intéressants et mériteraient une étude bien plus poussée. C'est notamment le cas de la fondatrice de cet orphelinat pour les enfants palestiniens touchés par la guerre. Elle est une sorte de fil rouge dans le film (Hiam Abbass l'interprète d'ailleurs parfaitement) mais son action et ses convictions ne sont jamais expliqués. Pour ce qui est de Miral, personnage central (jouée par une Freida Pinto qui manque de crédibilité dans ce rôle), il est là encore trop peu fouillé. Les premières années de sa vie nous sont donnés à voir sans aucune explication ou tentative d'approfondissement de ses sentiments (elle passe de vouloir tout détruire à une des premières partisanes de la paix de façon bien trop rapide). C'est dommage.
En fait, le problème principal de ce film est là : Julian Schnabel semble ne s'emparer à aucun moment réellement du sujet. Il l'illustre (plus ou moins bien d'ailleurs) sans qu'il n'y ait aucune incarnation. La musique est aussi trop présente et, sur quelques séquences, on se demande bien ce qu'il veut faire avec ses effets parfois tarabiscotés...