La Critique
D’abord, quelques remarques préliminaires. Déjà, ça fait bizarre de « payer » une place de cinéma. Et puis, ce cinéma, c’est assez impressionnant. D’abord, c’est les retraités qui le font vivre. Et ensuite, je crois que c’est le premier cinéma où je vais et où la lumière ne se rallume pas avant la fin du générique. C’est plutôt agréable. Sinon le film en lui-même, agréable ? Bah, oui et non en fait. Je l’attendais avec impatience après avoir lu quelques critiques dithyrambiques annonçant même ce film comme le vainqueur moral du palmarès du dernier Festival de Cannes. Selon moi, y’a pas de raison de créer une polémique, si ce n’est sur le Prix d’interprétation féminine. Je n’ai pas vu la prestation de Charlotte Gainsbourg dans le très controversé Antichrist (en même temps, je n’en avais pas du tout envie…) mais Giovanna Mezzogiorno est tout simplement exceptionnelle dans ce rôle de battante qui essaie de faire comprendre à la société son problème. Et, c’est ce qui m’a fait un peu penser à un des chefs d’œuvre de Clint Eastwood, L’Échange.
En effet, je trouve plusieurs similitudes entre ces deux personnages de mères (même si dans Vincere, l’aspect maternel est accompagné de celui de l’amour conjugal), surtout dans les scènes qui se passent dans les asiles. Et là, la comparaison m’a un peu dérangé puisque là où Eastwood (et Angelina Jolie) arrivai(en)t à faire passer une réelle émotion, j’ai trouvé que Vincere était beaucoup plus « froid », presque plus clinique. C’est un peu le reproche que j’ai à faire à ce film. Je trouve que l’émotion manque un peu. Cela vient peut-être du besoin de raconter en peu de temps (deux heures) une histoire longue et complexe, ce qui est dommage car quelques épisodes sont passés sous silence ou relatés de façon très brève. De plus, certains aspects de pure réalisation m’ont un peu agacé et ça a surtout à voir avec la musique que je trouve bien trop envahissante et pas toujours bien choisie. De plus, les images d’archive ne sont pas toujours utiles.
Néanmoins, après ces critiques, vous vous demanderez pourquoi j’ai mis 14, ce qui, dans mon barème personnel signifie que ça tient quand même la route… Parce que le réalisateur a clairement le sens de l’image et il nous le prouve sur certaines scènes. Toute la séquence qui se passe sous la neige est en ce sens particulièrement exceptionnelle, belle visuellement. De plus, on ne s’ennuie jamais, c’est plutôt rythmé (même un peu trop comme j’ai déjà pu le dire) et bien joué. Mais bon, honnêtement, je m’attendais à mieux…