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TimFaitSonCinema
Benjamin Malaussène travaille dans un grand magasin parisien. Il y est officiellement contrôleur technique mais est en fait bouc-émissaire professionnel. En plus de son boulot, il doit gérer toute une tribu de demi-frères et sœurs avec lesquels il vit dans un joyeux désordre. Alors quand des explosions ont lieu dans le magasin et une journaliste charmeuse fait son apparition, ça devient vraiment le bazar le plus complet…
Verdict:
Trop peu souvent drôle, assez répétitif et dans l’ensemble pas très bien joué, Au bonheur des ogres se révèle finalement plus anecdotique qu’autre chose. Ce n’est pas complètement mauvais mais largement oubliable…
Coup de coeur:

Quelques répliques

La date de sortie du film:

16.10.2013

Ce film est réalisé par

Nicolas BARY

Ce film est tagué dans:

Comédie

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 La Critique


Je crois me souvenir avoir lu il y a très très longtemps (du temps où ma maman m’obligeait à lire) des romans de Daniel Pennac et avoir déjà été familiarisé avec l’étrange famille Malaussène. Mais vous dire si j’ai effectivement lu le premier opus de cette saga qui comporte six ouvrages, j’en suis totalement incapable (ce qui veut dire que ça ne m’a pas marqué…). Tout ce que je sais, c’est que j’ai lu Au bonheur des dames de Zola auquel la référence est très claire. En tout cas, dans le contexte cinématographique actuel, il n’est pas du tout illogique de voir Au bonheur des ogres adapté pour devenir un film, d’abord parce que c’est un livre qui parle à pas mal de monde (très gros succès littéraire) et ensuite, parce qu’il ouvre, en cas de succès, à la possibilité de nombreuses suites… Pour mettre en scène ce long métrage, c’est un jeune réalisateur qui prend les choses en main, en la personne de Nicolas Bary, qui s’était fait remarquer pour avoir réalisé à 27 ans Les enfants de Timpelbach, film au budget relativement conséquent mais au score pas forcément à la hauteur (650 000 entrées). Il avait quand même le mérite d’offrir son premier vrai rôle à Adèle Exarchopoulos. Cinq ans plus tard, le voilà donc de retour, de nouveau avec une adaptation et un budget une nouvelle fois plutôt conséquent (presque 12 millions d’euros, ce qui n’est pas rien pour un film produit en France). Il a avec lui un casting assez hétéroclite puisqu’on retrouve Raphaël Personnaz et Mélanie Bernier, deux jeunes pousses du cinéma français, Guillaume de Tonquédec qui commence à y prendre une vraie place, Emir Kusturica, ce qui est toujours surprenant et, enfin, Bérénice Bejo, propulsée star depuis sa performance muette dans The Artist. Et alors, qu’est-ce que cet ensemble qui pourrait être sur le papier assez prometteur donne dans les faits ? Un film finalement assez peu intéressant et dont il n’y a, surtout, pas grand-chose à dire.

Pourtant, le début du long métrage est plutôt sympathique puisqu’il nous plonge dans un univers un peu loufoque, qui ressemble beaucoup dans le style à du Jean-Pierre Jeunet dans ce côté à la fois assez réaliste (rien n’est complètement absurde) mais truffé de petits détails qui rendent les lieux et les personnages décalés. Ça commence par le magasin que l’on « visite » puis l’appartement où vit la famille Malaussène. Dans les deux cas, il y a quelques trouvailles pas bêtes qui nous permettent de découvrir avec plaisir ces nouveautés. Mais, le souci, c’est que, très vite, Au bonheur des ogres se met à sérieusement tourner en rond. Pendant une heure et demie, on a vraiment le sentiment que le film n’avance pas et reste toujours sur les mêmes éléments. Même l’arrivée de cette journaliste, censée faire avancer le scénario, ne permet pas vraiment au film de décoller. Il y a une sorte d’enquête policière mais on ne la voit que trop peu se dérouler. Finalement, on ne sait pas bien comment le tout a été résolu et ce n’est visiblement pas le plus important. Cela est mêlé à une romance et à une sorte de chronique familiale. L’ensemble est beaucoup trop brouillon pour réellement entraîner le spectateur au cœur de toutes ces histoires qui seraient censées se répondre mais qui, dans les faits, sont trop séparées les unes des autres. Ce qui est sans doute le plus agaçant, c’est ce sentiment de ne pas voir où ça veut vraiment en venir : les séquences s’enchaînent, des scènes sont répétées mais sans qu’un but précis soit visiblement recherché. Et au bout de 90 minutes, c’est toujours le même sentiment de répétition sans avancée qui prédomine, ce qui n’est guère agréable.

Alors, c’est vrai que ce n’est pas « terrible » : il y a un certain soin apporté aux décors et aux costumes, l’ensemble est assez rythmé et on ne s’ennuie pas tant que ça. Mais c’est quand même bien loin d’être exaltant et on pouvait légitimement s’attendre à mieux. Dans le lot, on trouve quelques répliques et situations plus amusantes que d’autres, mais rien qui soit véritablement folichon et qui pousse à un vrai rire franc et massif. Alors on sourit quand on peut ou, sinon, on observe l’histoire se dérouler sous nos yeux d’un air plus indifférent qu’autre chose. Et cela tient aussi sans doute aux performances d’acteurs qui sont plus que moyennes. Passons rapidement sur les cas Bernier et Kusturica, beaucoup trop sous-employés pour être réellement jugés, même s’ils ne crèvent pas l’écran non plus. Par contre, je trouve que Bérénice Bejo, plutôt sympathique et rigolote au départ, agace assez vite du fait qu’elle surjoue trop son personnage à mon goût, jusqu’à le rendre assez désagréable. Et le personnage principal est mal tenu par Raphaël Personnaz qui manque singulièrement de charisme dans un rôle qui, justement, en aurait demandé beaucoup pour qu’on s’y attache vraiment. C’est dommage d’avoir le personnage central auquel tout s’articule qui soit à ce point insignifiant… La toute fin du film annonce clairement une suite, qui devrait logiquement être basée sur La Fée Carabine. Si c’est dans la même veine, il est clair que je passerai mon tour mais quelque chose me dit que le succès de ce premier épisode ne sera pas vraiment au rendez-vous et que les producteurs en resteront là. Ce ne serait finalement pas une si mauvaise chose… Si vous êtes vraiment amoureux de Daniel Pennac, vous y trouverez peut-être votre compte, mais je n’en suis même pas certain…



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