La Critique
D'Atom Egoyan, j'avais déjà vu La Vérité Nue, un film assez étrange, qui m'avait troublé par un rythme assez particulier. Là encore, je me suis fait la même réflexion. Chez Egoyan, on a l'impression que tout est « vaporeux ». Il y a toujours une musique de fond (pas assez discrète à mon goût), des scènes plutôt lentes où les personnages s'observent, s'épient, se meuvent lentement, les flous sont très fréquents. En une bonne heure et demie, il ne se passe en fait pas grand-chose.
L'histoire n'est pas extraordinaire, voire même banale, et la fin est particulièrement bâclée. Mais, là ne semble pas l'enjeu pour le réalisateur. Lui, ce qu'il aime, ce sont les scènes en elles-mêmes et finalement pas leur enchaînement. Dans ces scènes où se mêlent toutes sortes de sentiments, Atom Egoyan a une spécialité : tourner à travers les miroirs. Parfois, c'est stylistiquement réussi et, dans certaines scènes précises, cela peut se justifier scénaristiquement, mais la plupart du temps, on a l'impression qu'il fait cela de manière compulsive. C'est à la longue très agaçant.
Toute cette réalisation sert en fait tout un jeu de manipulation qui tombe assez vite à plat tout en se concentrant assez vite sur la relation de plus en plus perverse entre les deux femmes : une Julianne Moore parfaite en femme trompée et une Amanda Seyfried dont le visage rend parfaitement les deux facettes de son personnage : à la fois naïve et manipulatrice.