Toggle navigation
TimFaitSonCinema
Ousmane Diakité, flic à Bobigny, va devoir coopérer avec François Monge, enquêteur à la Crim et qui se voit déjà commissaire, à propos du meurtre de la femme d’un député. Leurs différences vont-elles faire leur force ?
Verdict:
Une comédie pas dénuée de rythme mais qui manque à la fois d’un peu d’humour et d’un scénario moins facilement décryptable. Le duo Sy-Lafitte, lui, fonctionne plutôt bien même si leurs personnages sont trop caricaturaux.
Coup de coeur:

La musique

La date de sortie du film:

19.12.2012

Ce film est réalisé par

David CHARHON

Ce film est tagué dans:

Comédie policière

Chargement...


 La Critique


Avec ce film, on tient la dernière comédie française de 2012 susceptible de tenir un peu la route en termes d’entrées dans une année où les films hexagonaux annoncés comme de gros succès se sont pris des gadins, plus ou moins spectaculaires. Astérix et Obélix : au service de Sa Majesté a par exemple (presque) terminé sa carrière en dessous des quatre millions de spectateurs (très grosse contre-performance) alors qu’Un plan parfait a difficilement dépassé le million d’entrées, barre que Populaire risque de ne même pas franchir… C’est à se demander si les Français ne seraient pas lassés des comédies, ou plutôt des succès qu’on leur annonce par avance. En tout cas, De l’autre côté du périph constitue l’ultime occasion de redorer le blason de cette si fameuse « comédie à la française ». Et, sur le papier, on tient potentiellement quelque chose de vraiment pas mal avec Omar Sy, nouvelle tête de gondole de l’humour depuis son César mérité pour Intouchables et celui qui monte, Laurent Lafitte. Avec ses seconds rôles dans de multiples films, il commence à se faire une place de choix dans cet univers parfois un peu fermé. Et du côté de la production, on retrouve les frères Altmeyer et Mandarin films, surtout connus pour leur travail avec Michel Hazanavicius pour les deux OSS 117 . Avec tout cela, le résultat pouvait vraiment valoir des points. Mais, de façon assez décevante, ce film, bien que plutôt sympathique, n’atteint jamais le niveau que l’on aurait pu attendre.

Pourtant, ça commence assez fort avec une poursuite assez dantesque sur le périphérique parisien qui se finit par un carambolage assez costaud. On est donc bien dans le registre policier mais, assez vite, on comprend que c’est surtout la comédie qui va prendre le dessus. Et on se rend compte rapidement que tout va véritablement se jouer sur les différences entre deux policiers amenés à travailler ensemble. L’un est à Bobigny et l’autre à Paris, ce qui explique leurs nombreuses différences. Le film dans son ensemble se base sur cette idée de couple improbable que tout oppose mais qui va devoir cohabiter. Ce n’est pas une idée neuve dans la comédie, loin de là. Cela n’est pas forcément un problème en soi puisque, bien mis en scène, un duo de ce type-là peut faire des ravages. Mais le souci se trouve plutôt dans la façon de traiter cette différence – beaucoup trop caricaturale – et de ne jouer que là-dessus. Globalement, pendant une heure et demie, on aura toujours droit aux mêmes blagues et aux mêmes clichés (d’un côté comme de l’autre). D’ailleurs, en voulant montrer tout ce qu’on peut dire sur les cités et donc en cherchant à dénoncer un discours caricatural, le scénario en montre aussi beaucoup, de façon pas toujours très adaptée. C’est une façon de faire, bien sûr, mais je trouve que, globalement, cela manque d’un petit peu de finesse. D’ailleurs, le scénario dans son ensemble en manque pas mal puisque on est dans une enquête qui part un peu en n’importe quoi et qui est souvent oubliée derrière le lien entre les deux personnages principaux. Ce n’est pas le but de faire un vrai film policier mais s’appuyer sur un scénario un tout petit peu plus solide aurait sans doute permis de faire ressortir au mieux l’idée de ce couple totalement improbable. Ici, beaucoup de très grosses ficelles sont utilisées dans le scénario et, à la longue, ce n’est plus forcément très amusant.

De l’autre côté du périph dans son ensemble n’est pas le film le plus drôle de l’année. Même si le rythme est assez soutenu, et qu’on ne s’ennuie jamais véritablement il y a tout de même pas mal de temps morts, dus en partie à un scénario pas assez travaillé à mon goût mais aussi à un humour pas toujours des plus réussis. Il y a aussi un vrai manque de densité du côté des personnages secondaires qui sont, dans ce genre de films, souvent ceux qui ouvrent la voie à la drôlerie car moins impliqués dans le scénario et plus capables de faire vraiment n’importe quoi. Ainsi, dans certaines comédies, on se souvient plus de l’apparition ou des répliques d’un personnage sur cinq minutes que du rôle principal. Là, ils sont particulièrement effacés alors qu’il y avait un vrai potentiel intéressant avec des personnages comme on en voit assez peu dans les comédies (notamment le directeur de cabinet du patron des patrons). Du côté du duo principal, Omar Sy et Laurent Lafitte font plutôt bien leur boulot, chacun dans un style qui leur convient à merveille. Et pour accompagner tout le film, Ludovic Bource – pour son premier film post-The Artist et toutes les récompenses qui en ont découlé– signe une partition très travaillée, parfaitement dans l’esprit et qui a un côté très « urbain », avec des sonorités vraiment intéressantes. Elle accompagne très bien toute l’ambiance dans laquelle se déroule le film et lui donne une petite plus-value pas déplaisante. Par contre, le son, dans son ensemble, n’est pas très bon et diminue parfois le plaisir de certaines scènes puisqu’on ne comprend pas forcément ce que disent les personnages. Frustrant, à l’image d’un film qui aurait sans doute mérité d’être un peu plus travaillé en amont, parce que l’idée de départ n’est pas forcément bête, mais pas assez exploitée à mon goût.



 Rédiger Un Commentaire