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TimFaitSonCinema
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DETACHMENT

Henry Barthes est professeur d’anglais remplaçant aux Etats-Unis. Il est nommé dans un lycée pour le moins difficile de New York. A côté de cela, sa vie personnelle n’est pas non plus évidente…
Verdict:
Un film assez impressionnant parce que plutôt original et montrant une vraie vision d’artiste. Adrian Brody y prouve une nouvelle fois son talent.
Coup de coeur:

L’originalité du film

La date de sortie du film:

01.02.2012

Ce film est réalisé par

Tony KAYE

Ce film est tagué dans:

Drame

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 La Critique


Si je suis allé voir ce film, c’est pour différentes raisons. La première tenait dans le sujet du film que je trouvais à la fois original, intéressant et riche. La deuxième était plutôt liée à l’accueil réservé à ce film lors des différents festivals qu’il avait pu faire. La troisième enfin, et non la moindre, était qu’Adrian Brody joue le personnage central de l’histoire et que cela faisait longtemps que j’avais envie de revoir un acteur de talent (on ne peut pas lui ôter ça) dans un rôle vraiment fort. Cela fait quatre ou cinq ans qu’on l’a un peu perdu de vue et c’est dommage car il est vraiment capable d’incarner à fond des personnages intéressants. En plus, le fait qu’il soit producteur exécutif du film montre une réelle implication dans la globalité du projet, ce qui est toujours rassurant. Et bien, ce film m’a beaucoup plu, notamment parce que je lui ai trouvé une vraie force et qu’il est sort des canons habituels, preuve d’une véritable vision artistique de la part du réalisateur.

Detachment est un film sur un professeur en particulier, puisqu’on nous le montre autant, si ce n’est plus, dans sa vie de tous les jours que devant ses élèves, mais aussi une réflexion sur le système scolaire d’aujourd’hui. Les nombreuses réflexions des collègues du personnage principal permettent de dresser une sorte de panorama de l’école américaine actuelle. De ce point de vue, on pourrait le rapprocher d’un film comme Entre les murs, qui, lui, montrait l’évolution d’une classe avec un professeur pendant une année scolaire. Les deux long-métrages restent très différents dans leur façon d’aborder cette question dans l’enseignement mais aussi dans leur façon de faire en général. En tout cas, le moins que l’on puisse dire, c’est que la vision du système éducatif américain n’est pas très optimiste. Il y a quelques touches d’espoir ci et là, mais globalement,… Et quand on sait que le scénariste a été enseignant, et donc qu’il sait de quoi il parle, il y a tout de même de quoi avoir peur.

Ce qui est vraiment intéressant dans ce film, c’est la façon dont les vies personnelle et professionnelle du personnage central s’entrecroisent complètement. Au final, on le voit assez peu dans son l’exercice réel de son métier, mais on a l’impression que tout ce qu’il fait en dehors s’y rapproche d’une façon ou d’une autre. L’histoire avec son grand-père en maison de retraite, ou la façon dont il s’occupe de cette jeune fille qui se prostitue : tout cela a un lien avec sa vocation de professeur. Ce qui est assez intéressant, c’est la façon dont, finalement, il semble plus s’accomplir en dehors de son métier, puisque là, il sauve véritablement quelqu’un, ce que ne lui permet pas son rôle de professeur. Adrian Brody est plutôt très bon dans ce rôle. Il faut dire que celui-ci est presque sur mesure puisqu’il peut y faire sa tête assez magique de blasé un peu mélancolique. Les seconds rôles sont aussi assez incroyables, chacun dans leur style. Ils permettent de plonger vraiment rapidement dans ce petit monde qu’est un collège, vu du point de vue des professeurs.

Le style du film est, lui, assez étrange. C’est en fait un mélange de passages qui font très documentaire, d’images « style archive » de l’enfance du personnage principal, de petites séquences animées, et d’autres beaucoup plus « conventionnels »… Ça part parfois un peu trop dans tous les sens et, sur quelques séquences, ce n’est pas forcément très digeste. Certains passages sont par contre d’une très grande force. La musique est très présente mais n’écrase jamais l’image. Cette construction particulière donne en tout cas une vraie originalité à ce film. On a vraiment l’impression d’avoir devant les yeux quelque chose d’assez unique et c’est toujours agréable de voir des réalisateurs qui produisent vraiment une œuvre qui leur est propre, loin de ce que les studios préfèrent et donc promeuvent. C’est rassurant de voir que ce type de film peut aussi être produit et, espérons-le, marche bien.



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