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TimFaitSonCinema
John McClane reprend du service en se rendant à Moscou afin de libérer son fils avec lequel les rapports sont compliqués. Mais, en fait, celui-ci est un agent du CIA en mission pour exfiltrer un riche magnat et empêcher le déclenchement d’une guerre nucléaire.
Verdict:
Sans autres idées que de faire un film d’action comme on en a déjà vu des dizaines, ce cinquième épisode de la saga Die Hard a le mérite de ne pas être ennuyant. Mais, tout de même, il n’y a pas grand-chose à en tirer de plus.
Coup de coeur:

Quelques répliques plutôt drôles

La date de sortie du film:

20.02.2013

Ce film est réalisé par

John MOORE

Ce film est tagué dans:

Film d'action

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 La Critique


En 2007, Bruce Willis reprenait du service pour un quatrième volet de la saga Die Hard qui avait un peu révolutionné le film d’action au tournant des années 90, notamment grâce à son succès relativement étonnant chez les critiques. En trois films, ce policier qui n’a pas peur d’employer des méthodes peu conventionnelles, avait déjà sauvé des personnes d’un gratte-ciel, d’un aéroport et d’une machination dans tout New York. Un quatrième opus avait donc vu le jour douze ans plus tard, ceci s’expliquant facilement par le grand succès qu’avaient rencontré les trois premiers films mais aussi par le manque d’inspiration actuel des scénaristes hollywoodiens. Le succès de cet épisode, avec un Bruce Willis toujours gaillard pour déjouer les plans de hackers surentrainés, signifiait forcément que l’acteur serait de nouveau de retour puisque, actuellement, quand un film marche un tant soit peu, le choix n’est pas laissé : il faut faire une suite. Cette fois-ci, c’est en Russie, sur les traces de son fils, que McClane se rend. Et ce qu’on peut dire, c’est que les « vacances » du policier new-yorkais ne vont pas être de tout repos. Le spectateur, lui, par contre, peut tranquillement débrancher le cerveau. Parce que mis à part des scènes d’action parfois spectaculaires, il n’y a pas grand-chose de plus à retirer…

Ce nouveau Die Hard n’est pourtant pas le film le plus déplaisant de l’histoire, loin de là, car il remplit plutôt bien son office de défouloir, ou de « vide-cerveau », c’est selon. Je suis le premier à dire qu’il y a un besoin de ce genre de films, même s’il ne faut pas en abuser… Mais le problème, c’est qu’il ne dépasse jamais ce stade et ne reste finalement qu’une sorte de délire que l’on peut qualifier de bourrin, viril et plutôt jouissif. A quoi ou à qui en incombe la faute ? A plusieurs paramètres que je m’en vais expliquer. Le premier est un scénario abracadabrantesque, qui multiplie les retournements de situation (auxquels on s’attend, en plus) et qui met en scène cette bonne vieille Russie, toujours pratique pour les intrigues un peu foireuses. En même temps, cela faisait (presque trop) longtemps que l’on n’avait plus eu droit aux histoires de nucléaire militaire et autres oligarques démoniaques-. Il suffisait juste de demander et de miser sur le peu d’autres idées du côté des scénaristes. En fait, tout est fait selon le schéma habituel (j’ai l’impression de me répéter avec ça), à savoir l’élimination progressive des méchants de plus en plus importants et puissants pour en arriver à un duel final. Pas de surprises de ce côté-là puisqu’on est tout à fait dans ce genre de cadre. Au cours de ce qui est finalement une vaste course poursuite, un grand nombre d’incohérences se font jour comme celle de la distance entre Moscou et le lieu du duel final (je ne vous dis rien car j’éventerais le peu de surprise). Les deux héros font ce trajet en voiture en très peu de temps, visiblement, alors que, dans la « vraie vie », ce n’est pas la porte à côté. Et si c’était la seule incohérence, encore… Mais ce qui est le plus fascinant dans ce film, c’est la manière dont il concentre tous les clichés sur le film d’action. C’est presque à se demander si ce n’est pas fait exprès parce que, à un tel niveau, ça confine presque à la caricature.

On trouve en effet absolument tout ce que l’on peut attendre d’un « vrai » film d’action, sans que le réalisateur, qui semble sans idée aucune, n’apporte d’aucune façon une touche personnelle. On a déjà parlé du scénario et de la structure globale du film, n’y revenons pas, même si c’est particulièrement symptomatique… Pour le plaisir, on va se faire une petite vérification pour voir si tout est bon :

1) Poursuite : fait assez tôt dans le film, dans les rues de Moscou et, ce que l’on peut dire, c’est qu’il y a de la voiture (Peugeot, assez souvent) qui vole dans tous les sens ;

2) Batailles à l’arme lourde : ça ne manque pas pendant tout le film et on trouve même des armes un peu partout pour ne pas être à court de munitions (ça serait trop bête) ;

3) Scènes d’action vertigineuses : les deux héros passent à travers toutes sortes de vitres et dégringolent les étages à la douzaine sans trop de dommages apparents, le tout filmé le plus souvent au ralenti ;

4) Méchants bien méchants : pas de soucis, ils sont bien mauvais, avec un humour discutable et la tête qui va avec leur rôle ;

5) Humour : John McClane est un professionnel de la réplique qui tue et n’hésite pas à en user avec son fils comme avec ses ennemis. C’est parfois assez drôle parce que complètement décalé ;

6) Bimbo sexy : ça attaque presque d’entrée par une scène incroyable de ce personnage arrivant sur une moto et se changeant d’une combinaison en cuir à une robe. Ça ne sert absolument à rien mais c’est presque « offert par la maison », tellement que ça m’a fait rire ;

7) Problèmes annexes pour le héros : il doit aussi gérer sa vie de famille parce que c’est quand même pour retrouver son fils qu’il est parti à Moscou. Alors, tout en défouraillant du Russe, il règle les soucis qui existent avec son fils. Ce n’est pas de la grande philosophie mais il faut bien combler le manque de coups de feu ;

8) Musique : Marco Beltrami nous sort une partition tout à fait dans le ton général de ce type de films. Pas déplaisante mais dont on ne retient absolument rien, notamment un thème ;

9) Acteur célèbre : Bruce Willis semble en pilotage automatique dans ce film. Il assure le job sans forcer (et en étant sans doute beaucoup doublé). Jay Courtney (sorte de Tom Hardy du pauvre) fait son entrée dans ce monde, sans montrer un charisme à soulever les montagnes.

Bref, tout y est, sans aucun doute. Mais cela ne donne pas pour autant un bon film tant celui-ci semble réalisé et joué sans âme. Le sixième opus est pourtant déjà dans les cartons, ce qui ne me rassure qu’à moitié.



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