La Critique
Ca fait plusieurs fois que je me dis que je ne vais plus aller voir les films du Moyen-Orient qui sont bien vus par la critique. Plus d’une fois, ça m’a joué des tours (Les citronniers, Ajami) et j’avoue que je commence à en avoir un petit peu marre. Ce film de Nadine Labaki (dont le précédent Caramel avait plutôt été bien vu) tombe un peu dans les mêmes travers que les films cités précédemment et cela a quelque chose d’un peu embêtant. Je ne suis pas loin de mettre ma « menace » à exécution…
Le sujet en lui-même est plutôt intéressant et même amusant : ce sont les femmes du village qui, à force d’inventivité, arrivent à dissuader les hommes de se faire la guerre entre eux. D’abord, le fait de faire des femmes les véritables héroïnes du scénario est plutôt rassurant dans des sociétés où leur place n’est pas forcément centrale. Tout cela donne quelque chose d’un peu caricatural mais, globalement, les différentes solutions trouvées pour retarder les batailles passent plutôt bien – avec mention spéciale pour les pâtisseries fourrées « maison » (je n’en dis pas plus). Ce côté du film est plutôt à garder mais c’est le traitement qui en est fait tout autour qui est, selon moi, vraiment à revoir et qui fait perdre de sa force au film. D’ailleurs, en revenant à l’objet premier du film dans la dernière scène, la réalisatrice arrive à faire une scène vraiment forte qui donne tout son sens au film.
Comme souvent dans les films de cette région, l’idée principale du film se dilue trop dans des scènes pas toujours utiles, pas vraiment intéressantes mais dont on a parfois la fâcheuse impression qu’elles « meublent » plus qu’elles ne servent au film dans sa globalité. Il y a une certaine tendance à l’éparpillement. C’est à certains moments une succession de scènes plus qu’un film auquel on assiste. Il y a par exemple des passages chantés (plutôt jolis musicalement) qui n’ont pas forcément leur place dans un tel long métrage. C’est dommage car, quand elle s’y met vraiment, cette réalisatrice a un petit quelque chose, pour faire de belles images (notamment du village et de ses alentours) et des séquences agréables (rythmées et plutôt drôles).
Et, enfin, il y a quelque chose qui me marque dans tous les films de cette région que j’ai pu voir dernièrement, c’est le côté extrêmement braillard. Tout dialogue finit de façon quasi-systématique par une bataille vocale (souvent accompagnée ensuite de son pendant physique inévitable). A la longue, je crois que ça fatigue vraiment le spectateur, du moins, moi. Je veux bien croire qu’un tel mode de communication est « sociétal » mais, dans les films, est-on vraiment obligé d’en passer par tant d’insultes et surtout de passages où on ne comprend plus bien ce qui se dit vraiment (et je pense aux pauvres personnes chargées de la traduction et des sous-titres…) ? Je n’en suis pas persuadé et je trouve que cela gâche souvent le message plus que cela ne le renforce.