La Critique
Aller voir un film italien a ceci de bien qu'on sait déjà que l'on se fera plaisir avec la langue parlée par les protagonistes. Et c'est déjà quelque chose qui ne se refuse pas. Quand on sait en plus que l'acteur principal a gagné avec Javier Bardem (dans Biutiful) la Palme du meilleur acteur à Cannes, on se dit qu'on tient là une vraie bonne occasion d'aller au cinéma... Et quand, en plus, la première bande annonce avant le film et celle du tant attendu Tree of Life de Terrence Malick (officiellement annoncé dans les salles françaises le 18 mai), c'est forcément un bon présage. Et finalement, La nostra vita fait plus que se défendre, dans son style...
Son style, justement, parlons-en d'emblée, puisqu'on a parfois l'impression d'être dans un documentaire. Le réalisateur laisse vivre la caméra, au plus proche des personnages et de leurs sentiments. Et ce qui est intéressant, c'est que c'est une Italie qu'on ne connaît pas forcément trop qui est montrée : entre celle de Berlusconi et celle de la Mafia. On se trouve dans un pays où les gens font tout pour vivre du mieux possible, proches de leurs familles et de leurs racines, pas forcément tolérante avec les étrangers en prenant part parfois à quelques petites embrouilles pas bien méchantes. C'est finalement celle de la plupart des Italiens et c'est bien parfois de le montrer...
Mais c'est aussi un vrai drame puisque tout l'histoire se déroule autour d'un homme à qui il est arrivé une catastrophe (je vais essayer de ne pas en dire plus...) et qui fait tout pour s'en sortir du mieux possible. Le personnage peut s'appuyer sur sa famille mais aussi sur une famille roumaine rencontrée dans des circonstances assez tragiques, elles-aussi. Toutes ces personnes vont vraiment lui donner la force de se battre et de s'en sortir pour arriver à une fin assez magnifique et pleine d'espoir. Cela donne des scènes parfois très belles et très fortes (notamment celle de l'annonce du drame ou celle où il chante (vous comprendrez si vous y allez...)). Tout cela est en plus rehaussé par un Elio Germano vraiment excellent. Il donne une vraie densité à son personnage et c'est assez impressionnant.