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TimFaitSonCinema
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LA TAUPE

Au début des années 1970, en pleine guerre froide, le chef des renseignements extérieurs anglais suppose qu’il y a une taupe à a solde des Russes au plus haut niveau. Suite à une mission ratée, il doit démissionner. C’est un ancien agent à la retraite qui va mener l’enquête.
Verdict:
Ce long métrage ressemble plus à un exercice de style qu’à un vrai film d’espionnage. Cet exercice est plutôt formellement réussi. Mais ça ne suffit malheureusement pas…
Coup de coeur:

Le style rétro qui habite tout le film

La date de sortie du film:

08.02.2012

Ce film est réalisé par

Tomas ALFREDSON

Ce film est tagué dans:

Film d'espionnage

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 La Critique


Depuis la sortie de la bande-annonce, il y a presque six mois, ce film s’annonçait comme un des grands évènements de la rentrée cinéma 2012. Une classe infinie, un style assez inimitable sur une musique parfaite. Bref, 75 secondes de très grande qualité. Le casting aussi faisait particulièrement envie même si une accumulation de nom ne fait pas un film. Mais quand même : Colin Firth, Gary Oldman, John Hurth, Mark Strong, Tom Hardy,… Que du très lourd sur le papier. Les différents échos qui me revenaient aux oreilles étaient aussi très positifs, voire même parfois dithyrambiques. Avec tout cela, je m’attendais vraiment à un très grand film d’espionnage. Mais, au final, je m’en tire avec une grande déception, amplifiée, comme toujours par le phénomène d’attente.

La Taupe est un vrai exercice de style et, formellement, c’est parfaitement réussi. L’ambiance générale, la musique, les costumes, les décors,… tout cela est parfaitement dans le ton de l’Angleterre des années 70. Il n’y a rien à dire de ce côté-là. Mais, le problème c’est que tout cela est un peu trop prononcé. Le film tourne rapidement à l’exercice de style, plus qu’autre chose. Tomas Alfredson se regarde filmer et c’est un peu agaçant, voire très agaçant par moments. C’est très travaillé au niveau de la réalisation, et il faut rendre hommage aux différents techniciens car c’est parfait de ce côté-là, mais on touche avec ce film le problème des films qui « s’autodétruisent » du fait de cette trop forte importance du formalisme qui corsète tout le long-métrage. Et cela mange complètement l’histoire en elle-même. En même temps, on a un peu l’impression que le réalisateur se cache derrière ce formalisme pour cacher le « vide » du scénario.

Parce que, honnêtement, il y a quand même un petit problème de ce côté-là. C’est assez dur à suivre car, on a l’impression qu’il se passe des choses, alors que, dans les faits, ce n’est pas vraiment le cas. Il y a de longs passages qui ne servent finalement pas à grand-chose, qui ne sont pas forcément très intéressants, et qui, donc, alourdissent plus le propos qu’autre chose. Il y a des éléments qui ne sont pas toujours très clairs et qui nous font perdre un peu le fil. C’est aussi un peu le but des films d’espionnage de multiplier les fausses pistes afin d’embrouiller et de surprendre le spectateur. Mais il faut aussi faire attention à ne pas rentrer dans quelque chose de complètement hermétique. Ce n’est pas non plus le cas ici, mais on n’en est parfois pas si loin. Ce qui est bien, par contre, c’est que les acteurs se fondent parfaitement dans cette ambiance. Il y en a même qui ont des tètes assez incroyables pour leur rôle, notamment Benedict Cumberbatch, absolument génial avec sa petite coupe des années 70 complètement rétro. Colin Forth, lui, fait du Colin Firth, tout en nuances et en délicatesse. Il faut dire un mot de la performance de Gary Oldman. Il est plutôt bon, tout en présence silencieuse, mais de là à mériter une nomination aux Oscars au détriment de Ryan Gosling ou Michael Fassbender ? D’après moi, il y a là une sorte d’injustice.



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