La Critique
Monsieur Lazhar s’avançait auréolé d’une belle réputation. Bardé de titres divers et variés dans des festivals tout aussi divers et variés (il suffit de regarder le haut de l’affiche), ce film figurait surtout dans les cinq derniers nominés pour l’Oscar du Meilleur film étranger l’année dernière (pour le Canada). En plus, le groupe UGC a offert au long-métrage son plus beau label UGC M. Celui-ci a une crédibilité que nous qualifierons de légère puisque, dès que la lumière de la salle s’éteint et que le film débute, on se rend compte que c’est UGC qui a distribué le film… Toujours est-il que ce long-métrage m’intriguait plutôt car un drame québecquois, ce n’est pas forcément ce que l’on voit le plus vers chez nous. Cette contrée du monde a plutôt l’habitude de nous faire voir ses comédies (et plutôt les meilleures, visiblement). Honnêtement, je m’attendais un peu à un truc drôle (j’avais regardé d’un œil la bande-annonce et pas vraiment lu ce qui s’écrivait sur ce film), mais c’est bien à un drame auquel j’ai été confronté. Et, sincèrement, j’aurais largement préféré voire une bonne vieille comédie où, au moins, on aurait rigolé un peu… Parce que ce film est loin d’être une réussite et que ma critique sera courte parce qu’il n’y pas grand-chose à dire sur ce film.
Le problème principal de Monsieur Lazhar réside dans son objet même : au bout d’une heure et demie, on a toujours pas véritablement compris où le film voulait en venir. D’après le titre, il devrait être centré principalement sur cet homme, Bachir Lazhar, qui devient instituteur dans une école québécoise. Mais, dans les faits, ce n’est pas seulement le cas et, par exemple, la réaction des enfants par rapport au drame qui a touché leur classe (l’enseignante s’est quand même suicidée dans le lieu même où les enfants vont en cours) est beaucoup montrée. Un garçon et une fille, au départ amis, vont avoir des réactions différentes par rapport à ce qui s’est passé mais vont finir par se retrouver à la fin. Ce film est aussi une sorte d’étude (à taille minimale) sur le système éducatif actuel au Québec. Bref, cela fait tout de même beaucoup de sujets différents qui sont traités de manière pas toujours très efficace. Le film ne durant que 90 minutes, le réalisateur (et scénariste) est bien obligé de faire des choix et après avoir lancé des pistes qui pourraient être intéressantes (notamment sur la question de l’identité de ce personnage déraciné), il les abandonne aussi vite, victime du trop grand nombre d’idées déjà en cours. En fait, ce qui est particulièrement marquant dans ce long-métrage, c’et son aspect étonnement fouillis puisqu’on peut vraiment dire que ça part dans tous les sens. Fellag essaie de s’en sortir au mieux, ce qu’il fait plutôt pas mal même si son rôle manque trop de consistance. Par contre, je trouve que les enfants en général jouent vraiment mal, ce qui ne renforce pas vraiment le film dans sa globalité.