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TimFaitSonCinema
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PLAYERS

Richie Furst est un étudiant qui se paie ses études en jouant au poker en ligne. Mais il se retrouve ruiné et est persuadé d’avoir été floué par le site internet. Il se rend donc au Costa Rica pour tenter de trouver Ivan Block, le fondateur du site. Il va alors devenir son poulain, pour le meilleur et pour le pire…
Verdict:
Players est vraiment l’exemple type d’un film produit et réalisé à la va-vite, sans aucun intérêt et qui ne s’en sort même pas par son côté spectaculaire. Si on rajoute des acteurs en roue libre, ça donne un joli plantage. Vraiment pas grand-chose à en retirer…
Coup de coeur:

Non, vraiment

La date de sortie du film:

25.09.2013

Ce film est réalisé par

Brad FURMAN

Ce film est tagué dans:

Thriller

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 La Critique


Voilà donc un film que je suis allé voir parce que j’avais un peu de temps et pas trop envie de me prendre la tête. Objectif à moitié réussi car, pour le coup, j’avais raison, Players n’est pas un film où l’on se triture les méninges mais le souci, c’est que c’est suffisamment mauvais pour que le long métrage devienne agaçant et tape un peu sur le système. Pourtant, ce réalisateur (ancien assistant personnel de Julia Roberts sur certains films) avait mis en scène un long métrage qui, paraît-il, passait plutôt pas mal voilà deux ans (La défense Lincoln). Mais, là, en voulant s’attaquer à une histoire autour du poker en ligne, Brad Furman passe totalement à côté et réalise un film qui n’a strictement aucun intérêt. Il pourrait même passer pour une sorte de prototype du long-métrage dont on se demande un peu pourquoi et comment il a été produit (mais qu’est-ce que Leonardo DiCaprio est allé mettre des sous là-dedans ?). En sortant de la salle, on se dit vraiment que si des gens ont de l’argent à dépenser pour faire ce genre de films, et bien, soit c’est qu’ils en ont beaucoup et qu’ils ne savent pas quoi en faire, soit qu’ils ont très mauvais gout, soit qu’ils n’étaient pas vraiment informés du résultat final (ce qui n’est pas impossible). Bon, tout de même, il faut être honnête : Players n’est pas absolument mauvais mais c’est juste que c’est à la fois attendu, convenu, très peu intéressant et, à certains moments, quand même, vraiment pas très bon. Le véritable problème, c’est que c’est un long métrage tellement creux qu’il n’y a pas grand-chose à en dire. Alors, je vais faire les choses rapidement et vite passer à autre chose de plus intéressant.

Le souci principal de Players se situe dans son scénario qui est, on peut le dire, en bois. Les incohérences sont multiples, les raccourcis non moins nombreux et, surtout, le film ne raconte vraiment rien de passionnant. C’est censé être un thriller mais il n’y a pas un seul moment ne serait-ce que de tension. On s’attend à tout, les possibles difficultés que pourraient rencontrer les personnages sont escamotées sans ménagement, les rebondissements sont inexistants, la fin totalement bâclée et l’action très très soft (sauf une poursuite en voiture ridicule de moins de trente secondes). Et ce qui est totalement fou, c’est qu’en à peine une heure et demie, la majorité du film est passée en discussions en tous genres entre les personnages principaux, comme s’il n’y avait rien d’autre à montrer. Se rendant sans doute compte que l’histoire était très légère, les scénaristes nous font le coup de rajouter une histoire d’amour complètement bidon et téléphonée et, puisqu’on n’est jamais trop prudent, une relation père-fils que l’on ressort du tiroir si besoin (c’est toujours pratique d’avoir ça sous la main quand l’inspiration manque). Pour couronner le tout, le film ne s’interdit aucunement quelques clichés, des séquences caricaturales et des répliques qui se veulent bien senties pour parfaire le tout. Cet ensemble mêlé donne finalement une histoire qui manque de rythme et, surtout, d’un réel intérêt alors qu’en basant l’intrigue au Costa-Rica, dans le monde un peu interlope des sites de poker en ligne, il y avait vraiment la possibilité de faire mieux. Pour cela, il aurait fallu un minimum d’ambition et non pas un enchaînement de scènes toutes plus attendues les unes que les autres. Ici, tous les enjeux un peu essentiels et potentiellement porteurs de questionnements sont mis de côté pour se centrer plutôt sur ce qui n’a pas d’intérêt. Drôle de choix…

Honnêtement, avec un tel scénario, un réalisateur ne peut pas faire grand-chose. Il pourrait, au mieux, tirer le film un peu vers le haut. Mais ce n’est même pas le cas. La mise en scène n’est pas ignoble mais elle est beaucoup trop caricaturale (elle aussi) avec des gros plans bien moches, des ralentis trop évidents et des jeux de couleurs parfois à la limite de l’acceptable. Et étant donné que tout le monde (du scénariste au réalisateur) est en mode automatique, il est logique que les acteurs en fassent de même. Le duo entre Ben Affleck et Justin Timberlake ne fonctionne pas du tout, le premier étant un supposé bandit pas du tout crédible et le second est lisse comme tout. Là au milieu se glisse Gemma Arterton qui minaude et en fait des tonnes pour essayer de faire exister un rôle totalement insignifiant. Les seconds rôles sont à l’avenant, surjouant tous leurs partitions. Bref, ce n’est pas loin d’être un désastre de ce côté-là et on peut réellement se demander ce que des acteurs qui ont fait suffisamment de bons films pour savoir ce que c’est sont allés faire dans cette galère. La seule réponse crédible que je vois est que c’est pour eux un film purement alimentaire, qui leur permet ensuite d’aller vers des projets plus ambitieux. Enfin, j’espère que c’est cela car, sinon, je ne vois vraiment pas. Ça ne peut en tout cas pas être le scénario qui les a attirés. Players, c’est donc le symbole d’un cinéma « à la petite semaine », fait à la va-vite et sans autre ambition que de mise sur trois têtes d’affiche pour attirer du monde. J’avoue, je me suis fait avoir et je n’aurais pas dû (même si je pressentais que ce ne serait pas le film de l’année). Ce film ne mérite vraiment pas qu’on s’y attarde tant il est finalement très insignifiant.



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