La Critique
Je finissais la critique du film précédent en disant qu’une suite était clairement annoncée (je ne prenais pas beaucoup de risques). Deux ans après le premier opus, la suite arrive déjà au cinéma. C’est assez court mais il faut dire que les premières aventures du détective le plus réputé de sa Majesté a connu un tel succès dans le monde entier (un peu inattendu, il faut le dire) que les producteurs et le réalisateur se sont mis en route très vite pour une suite. Mais j’ajoutais aussi qu’il faudrait alors faire attention à ne pas être trop redondant. Et, honnêtement, c’est un peu le problème majeur de ce film, plutôt sympathique, mais qui ne présente pas de nouveautés fondamentales.
Comme dans le premier opus, l’enquête n’est finalement pas la plus importante et le film est plutôt centré sur l’action pure, ce qui, en soi, n’est pas forcément déplaisant, mais trahit un peu l’esprit originel de ce bon vieux détective. Celui-ci arrive tout de même à rapidement faire des liens et des associations qui lui permettent de comprendre ce qui se passe (c’est même parfois un peu too much) mais il est plutôt plus compétent dans la castagne, la vraie, comme le montre une des scènes d’ouverture du film. L’histoire part un peu dans tous les sens, manque complètement de crédibilité mais, bon, là ne semble pas vraiment être l’important. Il y a plutôt une vraie volonté de faire voyager le spectateur à travers l’Europe de cette fin de dix-neuvième siècle et les reconstitutions des villes traversées (Strasbourg, Londres ou Paris notamment) sont plutôt bien réussies.
La relation entre Holmes et Watson est toujours aussi drôle. Il faut dire que les deux acteurs principaux sont vraiment bons, chacun dans leur rôle. L’ambiguïté qui ne cesse de traîner pendant tout le film sur leur homosexualité (enfin, surtout du côté de Holmes) est assez drôle et rajoute un peu de piment à des dialogues qui n’en manquent pas vraiment au premier abord. Il y a toujours cette verve assez incomparable et des jeux de mots un peu dans tous les sens. Le problème, justement, c’est que le film dans son ensemble par un peu de tous les côtés et a du mal à se fixer sur un but précis. Guy Ritchie nous offre une réalisation bien dans son genre avec utilisation massive des ralentis, au point que ça en devienne parfois un peu lassant et un rythme assez frénétique. La musique de Hans Zimmer est honnête. Au final, cela donne un bon divertissement mais pas forcément très construit, ce qui est toujours un peu agaçant. Je pense qu’une suite est encore dans les cartons mais, là, il faudra vraiment faire attention à l’indigestion…